Aalia propose une cuisine moyen orientale assez recherchée dans un cadre élégant et avec un excellent service. Je ne fais jamais confiance à TripAdvisor quand je cherche un restaurant mais il se trouve que je me suis rendu compte à postériori qu’à cette époque en tout cas il était numéro un des restaurants en ville. Quand même peut être exagéré mais il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une valeur sure.
Lors de l’élaboration du programme de ce voyage en Australie et pour ce qui est des restaurants j’avais rapidement identifié Aalia qui cochait pour moi cochait plusieurs cases : je n’y était pas encore allé, j’aime beaucoup la cuisine du moyen orient et quel que soit le magasine/blog gastronomique ou lifestyle sur la ville il était à chaque fois mentionné. Je l’ai donc gardé pour le dernier diner de ce voyage, et bien m’en a pris. Si j’avais interverti, et terminé par Manta le lendemain d’Aalia j’aurai quitté l’Australie sur une note un peu décevante.
Vous trouverez en bas de page un récapitulatif des articles sur ce voyage en Australie.
Le concept
Aalia est un restaurant qui mêle les fondamentaux et les saveurs de la cuisine du moyen orient et les tendances du fine dining australien.
Je parlais de TripAdvisor plus haut mais, si le guide Michelin n’existe toujours pas en Australie, il est récompensé par deux toques par Gourmet Traveler (une sorte de Michelin local) qui l’a d’ailleurs élu meilleur restaurant gastronomique de Nouvelle Galles du Sud en 2023.
Le cadre
Pour commencer le restaurant est situé dans une grande cour intérieure entourée de grands immeubles de bureaux et commerces de luxe. Garantie pour les utilisateurs des terrasses des établissements qui se partagent cet espace à ciel ouvert : ça n’est pas la foule de la rue et encore moins la circulation des voitures qui les génera.
Pour l’anecdote le logo est tellement illisible que je suis passé deux fois devant sans le reconnaitre avant de m’arrêter et lire le menu affiché dehors pour vérifier que j’étais bien au bon endroit.
Dedans c’est sobre, aéré et épuré, quasiment à la mode scandinave avec beaucoup de bois, avec simplement quelques éléments de décor un peu brillants et clinquants pour rappeler le thème du restaurant…mais très peu et ça reste de très bon goût.
L’établissement dispose d’une belle cuisine ouverte.
En plus, contrairement à une tendance trop prononcée dans les établissements soient disant à la mode non seulement la salle n’est pas du tout sombre mais la musique electro en fond est en sourdine.
La carte
Elle est typiquement moyen orientale avec ça et là quelques rares emprunts à des choses plus locales, principalement les fruits de mer.
Le diner
Dès mon arrivée je suis pris en charge et accompagné à ma table.
Le serveur m’apporte le menu…c’est compliqué de décider. Je sais que dans ce type de cuisine il est souvent la norme de partager plusieurs plats donc je m’enquière des quantités afin de savoir ce que je peux commander. Il me conseille, me laisse réfléchir le temps d’un apéritif (un negroni bien sûr) et je passe enfin commande.
En laissant un peu trainer l’oreille il me semble que certains membres du staff parlent français entre eux et en tout cas je suis quasiment certain d’avoir décelé un accent français chez les serveuse qui a pris la commande de la table d’à côté.
C’est justement elle qui m’apporte mon entrée. Brochette de caille, molokhia, épine-vinette et brochette de gambas, tamarin, tarama.
La brochette de caille est fine et fondante, c’est un mélange de nombreuses saveurs, un vrai régal.
Un peu plus difficile de m’attaquer à la brochette de gambas qui demande un peu de dextérité pour sucer la tête. Le tamara se mélange à des saveurs iodées, c’est excellent. La cuisson est parfaite et le mélange entre l’huile, le tamara et le citron donne quelque chose de frais ét épicé que j’apprécie beaucoup.
C’est léger et fin, ce qui me surprend venant d’une cuisine qui aussi délicieuse soit elle a tendance à rapidement bien vous remplir l’estomac. J’aurais bien pris deux brochettes de plus finalement…
La serveuse qui désormais s’occupe de ma table passe plusieurs fois me demander si tout se passe bien. Elle finit par me demander si je suis français… « Heu oui et vous aussi je pense« . On change de langue pour poursuivre la conversation. Elle est ici depuis 7 ans, et vient d’obtenir son passeport. Elle m’avoue que ses collègues australiens l’ont envoyé à ma table pour vérifier que j’étais français car ills n’étaient pas trop surs : « agréable, poli, marrant et excellent anglais…ils avaient un doute« . J’accepte le compliment avec plaisir mais ça me désole un peu sur l’image qu’on peut avoir à l’étranger. Bref.
En tout cas on discutera de choses et d’autres tout au long du diner et ça sera très agréable.
Vient ensuite mon plat. Shawarma de cou d’agneau, terator, cornichons, Saida saj.
Le plat m’est servi « normalement » mais le serveur décolle devant moi un peu de chair de l’os au couteau pour me montrer à quel point c’est fondant après avoir cuit des heures pendant la nuit.
Rien qu’à en sentir l’odeur c’est un vrai bonheur ! En bouche c’est réellement fondant. Avec les épices du plat c’est à la fois frais et épicé et des condiments sont proposés à côté du plat pour que chacun adapté l’assaisonnement à son gout.
A la fin je peux vous confirmer que la viande s’est décollée toute seule sans aucun effort et que l’os est à nu.
A ce stade j’appelle ma serveuse favorite au secours pour choisir mon dessert.
D’accord avec moi sur le côté parfois « un peu » lourd en sucre des desserts moyen-orientaux elle me présentera chaque dessert un par un et me conseillera le Sfouf au curcuma, crème glacée à la carotte, macis.
J’ai bien fait de lui faire confiance. La cheese cream à la carotte est aussi bonne que la présence de carotte est surprenante dans un dessert. En tout cas c’est un dessert léger et assez fin qui clot parfaitement ce diner.
Enfin…clot pratiquement car vu qu’il s’agit de ma dernière soirée ici avant de rentrer en Europe, que tout s’est bien passé et qu’en plus le personnel était adorable j’ajouterai un cognac Hennessy xo et un thé Chai Masala que je découvrais à l’occasion. Le Hennessy reste une valeur sure et le thé sera épicé et gouteux sans être lourd.
Pour l’anecdote en discutant avec la serveuse elle me dira que maintenant qu’elle a son passeport Australien elle envisage d’aller voir ailleurs et découvrir un autre pays. On a discuté du fait que quand on s’est investi à sans unique pendant longtemps pour obtenir quelque chose, sans possibilité de s’écarter du plan prévu, une fois qu’on a ce qu’on voulait il y a comme une décompression qui fait que ça n’a finalement plus trop d’importance. Ce qui comptait c’était le passeport pour clore un cycle, pas forcément pour rester. Cela me rappelle, dans un autre genre, l’obtention du statut Platinum à vie Flying Blue et mon virage vers la concurrence pour compenser une overdose de vols sur les mêmes compagnies pendant plus de 10 ans. Lorsque je lui raconte cela elle explose de rire : son père a cesser de voyager avec Air France & Co le jour où il a eu son statut à vie.
Bref.
Au final une addition de 90 euros, soit 10 de moins que la veille chez Manta pour un diner qui sur le moment m’avait semblé à peine correct et rétrospectivement assez décevant après celui de ce soir.
Le service
Qu’ajouter à ce que j’ai dit précédemment ? Tout le personnel et pas seulement celle qui s’est spécialement occupé de moi a été plus qu’adorable et en plus très efficace. Pas de trou dans le service, un rythme constant ni trop rapide ni trop lent, des conseils avisés et pertinents. Si j’avais su je serai venu diner ici également la veille.
Conclusion
Un excellent diner qui clot ce séjour australien de la plus belle des manières. Comme je vous disais je ne sais si la place de #1 Tripadvisor est méritée ou s’il s’agit du meilleur gastronomique de la région car il y quand même d’excellentes tables à Sydney mais cela a peu d’importance. 1ere ou 10e meilleure table c’est de toute manière un excellent établissement qui ravira même ceux qui a priori ne sont pas fan de la cuisine du moyen orient ou ne la connaissent pas.
A titre comparaison et dans un style de cuisine similaire j’avais mangé chez Nour à Sydney l’an dernier. Aalia est vraiment un cran au dessus : plus fin, service plus qualitatif, ambiance beaucoup plus feutrée et moins « show off »..certes Nour était un peu moins cher mais pressé de quitter le brouhaha je n’avais rien ajouté après le dessert donc ça doit se valoir. Si c’était à refaire la question ne se poserait même pas.
Les articles sur ce voyage en Australie
Aalia Sydney
Cadre et ambiance
Intérêt de la carte
Présentation des plats
Qualité des plats
Quantité
Service
Rapport Expérience / Prix
Très bon
Une cuisine moyen orientale recherchée et fine, un cadre agréable et un excellent service