Sur ce vol en business class entre Munich et Tokyo Haneda ANA montre qu’elle mérite bien de systématiquement figurer dans le top 3 des meilleures compagnies au monde avec une prestation quasiment irréprochable sur tous les plans.
Lorsque j’ai réservé ces vacances mon premier objectif était avant tout de trouver un bon prix pour retourner en Australie et idéalement de tester une nouvelle compagnie et idéalement ANA (Air India aurait pu être une option mais nous ne sommes pas masochistes à ce point surtout sur d’aussi longues distances) et la chance a été avec moi puisque c’est sur ANA que j’ai trouvé les meilleurs prix, chose à laquelle je ne m’attendais absolument pas car, comme Singapore Airlines, c’est une compagnie qui sait vous faire payer la qualité de son produit. Ce fut bien sur au prix d’un routing un peu alambiqué mais c’est souvent la règle du jeu quand on cherche les bonnes affaires.
Voici donc le récit de ce vol de découverte.
Pour mémoire, le routing aérien de ce voyage.
Vous trouverez le récapitulatif des articles sur ce voyage en Australie en bas de page.
Parcours au sol
Je quitte le salon Senator Lufthansa un peu avant l’heure d’embarquement de mon vol histoire de marcher un peu et visiter le terminal.
Je finis par me rendre à la porte d’embarquement…où on nous annonce un retard de 25 minutes afin de terminer la préparation de la cabine. Bizarre car l’avion est arrivé à l’heure ce matin et je l’ai même vu à son point de parking deux heures plus tôt en arrivant de Goteborg.
Je reprend donc ma balade autour de la porte pour voir un décor post apocalyptique : les sièges et le sol sont jonchés de couvertures et d’emballages de nourriture que le personnel commence à peu à peu ramasser.
Ca n’est pas mieux dans les espaces de repos.
L’explication est simple : comme je l’expliquais dans la review de mon vol entre Goteborg et Munich le traffic a été largement perturbé par la neige c’est derniers jours et l’aéroport a même été fermé pendant 24h. De fait certains passagers sont restés coincés dans le terminal pendant plus de 48h un peu comme des naufragés du ciel.
Embarquement
L’heure de l’embarquement approche et les files se forment. Le personnel vérifie bien que chacun est dans sa file et qu’aucun intrus ne s’aventure là où il n’est pas autorisé. Ce sera notamment le cas dans la file business class où certains passagers economy s’étaient égaré.
L’embarquement commence avec un respect strict des priorités à savoir d’abord les passagers première classe (mais il n’y a pas de cabine première sur cet appareil) et les passagers ayant le plus haut statut chez ANA, puis ensuite les passagers business class et passagers au statut star alliance gold, puis enfin les passagers economy.
Pour ce qui est des passagers à haut statut chez ANA, ils seront accueillis par deux agents de la compagnie, l’un japonais l’autre allemand mais parlant en japonais aux passagers japonais.
C’est enfin mon tour de rejoindre l’appareil
La cabine
Je découvre la cabine business class qui équipe les B787 d’ANA. Les connaisseurs regretteront que ça ne soit pas un 777 avec leur superbe siège appelé « the room« , ce qui se passe de commentaire.
On a une configuration en 1-2-1 en quinconce comme le montre ce plan de cabine.
J’avais réussi à réserver un siège hublot isolé de l’allée par la console et non pas directement exposé à l’allée.
Pas le siège le plus impressionnant du marché mais il fait le job.
Mais regardons tout ça en détail.
L’espace pour les jambes est bon mais l’écran de taille moyenne.
La tablette est de bonne taille.
La télécommande fait un peu datée. A côté on trouve la liseuse, une prise de courant, un port USB et la prise du casque.
Et enfin les commandes du siège.
Passons maintenant à l’armement en place lorsque je m’installe.
D’abord une couverture et un surmatelas.
Le casque à réduction de bruit.
Un oreiller et des pantoufles de qualité moyenne, ça ne vaut pas celles de Turkish Airlines mais c’est rare en business class donc je m’en satisferai.
Et enfin la trousse de confort.
Le contenu est complet et de qualité avec, notamment, des produits l’Occitane en Provence.
L’IFE sera de bonne qualité, avec un bon choix de film mais une interface un peu datée. Comme d’habitude je ne l’utiliserai que pour suivre le trajet de l’avion, préférant mon iPad avec ma propre sélection de films et séries pour me distraire.
Un produit de qualité mais pas impressionnant.
A son crédit je noterai le confort, la large tablette sur le côté, la propreté et le fait de disposer de deux hublots et à son passif le fait qu’il fasse déjà presque un peu daté, la taille de l’écran, correcte mais sans plus par rapport à la concurrence, les tons blancs qui font trop « hôpital » (même si c’est moins criant que chez Air France), le manque total de rangement et le faux bois du revêtement de la tablette dont je ne suis pas fan.
Un dernier coup d’œil à la cabine et nous passons au vol.
Le vol et le service
Durant l’embarquement l’hôtesse en charge de ma partie de cabine viendra se présenter très poliment.
Un verre de bienvenue est proposé : vin pétillant ou jus d’orange. Le vin pétillant sera bon mais le verre en plastique dans lequel il sera servi fait un peu cheap.
Si ANA ne fait pas partie des rares compagnies qui proposent un pyjama en business class on nous proposera un cardigan qui devra, par contre, être restitué en fin de vol.
C’est mieux que rien.
L’IFE me montre la route que nous allons suivre mais qui n’est qu’une route théorique. En raison de la guerre en Ukraine et de l’interdiction de survoler la Russie on prendra une route beaucoup plus au sud et remonterons par la Chine mais on en reparlera plus tard.
Il est quasiment midi et dehors le paysage est encore plus indescriptible que le matin lorsque je suis arrivé. On ne sait si on est en plein jour, tout à l’air calme et silencieux, les sons étouffés… un peu comme si on était les survivants d’une catastrophe nucléaire en train de constater les dégâts.
Pas angoissant mais vraiment un sentiment bizarre.
Nous roulons vers la piste, l’occasion de spotter un appareil d’une compagnie dont je n’avais jamais entendu parler : SalamAir ! Il s’agit d’une low cost d’Oman et je serais surpris que beaucoup d’entre vous la connaissent.
Nous nous alignons au début de la piste et nous élançons pour quitter la grisaille munichoise.
On nous apporte ensuite les menus. La particularité d’ANA est de proposer deux menus sur ses vols longs courriers : un menu occidental et un menu japonais. Je déciderai de tester le menu occidental sur ce vol et le japonais sur mon prochain vol au départ de Tokyo.
D’abord la très riche carte des boissons.
Puis les deux menus, occidental et japonais.
Pour la prestation d’arrivée, ici un petit déjeuner, là aussi le choix entre occidental et japonais.
Et pour finir le choix de snacks disponibles à toute heure.
Tout d’abord et de manière assez évidente c’est un menu très riche qui est proposé mais, par contre avec peu d’options. Vous choisissez européen ou occidental (ce qui est une vraie diversité) mais par contre au sein du menu vous n’avez le choix qu’entre deux plats, tout le reste est imposé.
La carte des vins est, elle, longue et de qualité.
On nous apporte ensuite une lingette jetable dans un emballage en plastique, j’aurais de loin préféré un oshibori chaud que je trouve plus premium.
La lingette sera, toutefois, épaisse et d’excellente qualité pour un produit de ce type
Les tables sont dressées et un premier service de boissons à lieu, au trolley, avec les amuses bouche.
Il s’agit d’un canapé au foie gras et d’une salade niçoise.
Le vin sera excellent.
La salade est bonne mais je ne suis sûr qu’il y ait de la seiche dans la recette originale de la salade niçoise. La sauce, un peu citronnée est fraiche et très bonne.
La mousse de foie gras sera bonne mais la tartelette un peu sèche.
Pour des amuse bouche on a déjà vu des choses beaucoup moins recherchées ailleurs.
L’hôtesse en profite pour prendre ma commande pour le déjeuner. Durant tout le vol elle m’appellera par mon nom.
Les amuses bouches sont desservis au plateau avant le service du déjeuner. Les entrées sont servies au trolley.
Nous avons un jeu de couverts par plat.
Salade de saumon et de quinoa avec sauce à l’avocat.
La présentation est vraiment superbe et l’entrée est accompagnée de deux pains chauds et d’huile d’olive.
Vraiment une belle entrée.
Le saumon est délicieux, bien ferme, et le mariage avec la quinoa est parfait.
Les assiettes sont débarrassées, une à une au fur et à mesure que les passagers ont fini leur entrée et on nous apporte nos plats, individuellement cette fois-ci.
Bar sauté et risotto à l’orge avec sauce au vin blanc.
La présentation est belle et l’odeur fort alléchante.
La cuisson du poisson est parfaite, la chaire exquise et la texture excellente.
Le risotto est délicieux et la sauce au vin blanc un vrai régal.
Peut être un des meilleurs plats que j’ai jamais mangé en business class et même au sol j’ai rarement mangé d’aussi bons plats de poisson. D’ailleurs je pense qu’il rivalise même avec certains plats servis en première.
Les assiettes sont débarrassées et on nous apporte le fromage.
Une belle assiette avec des produits de qualité.
En dessert je prendrai la mousse au chocolat qui s’avérera aérée et fondante : un vrai régal.
J’accompagnerai tout ça d’un thé Hojicha en souvenir de mon diner chez Saga à Goteborg et d’un excellent porto, malheureusement servi en mignonnette.
L’hôtesse a été fort agréable, souriante et même amusante pendant tout le service. Pour une compagnie asiatique c’est beaucoup plus détendu que sur Singapore Airlines voire Thai mais au moins aussi professionnel.
On nous apporte une bouteille d’eau et des lingettes. Cela fait approximent 3h que nous avons quitté Munich.
La cabine est calme et tout le monde se prépare peu à peu pour la longue croisière.
Je recommande un thé et du cognac et m’installe pour regarder quelques séries…
Nous sommes au dessus de la Turquie.
Au bout d’un certain temps je me lève pour tester et inspecter les toilettes.
RAS. C’est propre mais sans attention spéciale pour la business class. Par contre j’aime beaucoup les toilettes avec hublot !
Les fans des toilettes japonaises ne seront pas dépaysés.
Je retourne à mon siège et il est temps de dormir.
J’installe le surmatelas, la couverture et je suis prêt à dormir.
Sans surprise l’interdiction du survol de l’Ukraine et de la Russie nous oblige, comme tous les vols vers l’Asie depuis un certain temps, à adopter une route très au sud mais vous serez encore plus surpris par le vol retour.
Dodo !
Après quelques heures de sommeil je me réveille et décide de tester la carte de snacks. L’hôtesse est hyper réactive dès que je presse le bouton d’appel.
Pour être honnête peu de plats me font vraiment envie et je choisirai le bol de riz avec bœuf sauté et poivrons râpés.
La quantité est bonne, c’est bon mais j’aimerais un peu plus de gout avec par exemple épices ou sauce soja….
Une glace pour terminer…la présentation pourrait être meilleure.
Nous sommes juste au dessus de Pékin et entamons notre dernière ligne droite vers Tokyo.
Je trouve qu’il fait vraiment chaud dans la cabine et malheureusement nous ne disposons pas de buses individuelles.
La cabine est rallumée 2h30 avant l’arrivée pour le service du petit déjeuner. Le personnel est très présent en cabine et scrute les moindres besoins des passagers.
Le service du petit déjeuner commence.
Je commence par un thé et une eau gazeuse comme d’habitude.
Puis le plateau arrive : fruits, croissant, pain et frittata aux légumes et au cheddar.
Le pain et les croissants sont assez moyens, pas secs mais presque. Les fruits, eux, sont bien murs et sucrés.
Maintenant la frittata….
Les épinards et les champignons sont très bon et le mariage avec le bacon est parfait. La frittata, elle, est légère et bonne mais manque un peu de goût et gagnerait à être un peu relevée.
On me propose une glace pour finir…
Un peu..glacée ! Il faudra plus qu’un certain temps pour qu’elle fonde un peu et soit mangeable.
Au final un bon petit déjeuner un peu sauvé par l’assiette principale mais on a déjà vu mieux et c’est clairement un cran en dessous de la prestation principale.
Un petit coup d’oeil à la route que nous avons suivi et il la cabine est préparée pour l’atterrissage.
L’équipage
Vraiment excellent comme on peut s’y attendre sur une compagnie asiatique et a fortiori japonaise.
Un équipage très pro, présent, réactif et vraiment agréable et sympathique, parfois presque blagueur et toujours souriant et rieur dans les interactions.
J’ai beaucoup aimé
Atterrissage et arrivée
Avant que la descente ne débute, l’hôtesse vient me voit pour me donner des informations sur mon prochain vol pour Sydney. Il est prévu à l’heure, partira du même terminal et donc j’aurais une correspondance très simple.
Nous nous posons et roulons le long d’un terminal qui est visiblement le territoire de Japan Airlines.
Un peu plus loin les livrées sont bleues et blanches et on arrive à ANA Land….
Nous débarquons au petit matin dans un aéroport calme et vide et je suis le circuit de correspondance pour rejoindre le salon avant de prendre ma correspondance.
Un dernier regard pour faire mes adieux à notre B787 et je poursuis mon chemin.
Conclusion
Globalement une prestation d’excellent niveau même si j’aurais aimé avoir le siège qui occupe les B777 d’ANA.
Comme déjà dit le service à bord était vraiment impeccable.
Quand à la nourriture c’est un de mes meilleurs repas en vol, avec quelques remarques cependant. J’aime la richesse de la carte même si finalement on a que peu de choix une fois qu’on a choisi son type de menu. Si la prestation principale était de haut niveau, la seconde était clairement un voire deux cran en dessous.
Quelques choses surprenantes aussi comme la boisson de bienvenue servie dans un verre en plastique la présentation des glaces qui aurait pu être plus flatteuse, l’absence d’oshiboris au profit de lingettes…
La plupart des classement situent ANA juste en dessous de Qatar Airways et Sinapore Airlines et c’est finalement assez cohérent avec mon expérience.
Les articles sur ce voyage en Australie
Munich-Tokyo Haneda sur ANA en business class : vraiment de très haut niveau
Siège et cabine
Catering
Service
Ponctualité
Rapport Expérience / Prix
Très bon
Une excellente prestation même si le petit déjeuner est un peu décevant. Bon siège et excellent équipage.