Après un joli petit périple qui m’a permis de multiplier les expériences aériennes (voir en bas de cet article), il est temps de rentrer en Europe. Ce sera sur Lufthansa, en première classe, sur A380.
Enregistrement
L’enregistrement se passe sans problème avec l’application Lufthansa et je récupère ma carte d’embarquement sur mon mobile. Mais de toute manière j’ai une valise à enregistrer donc cela ne me dispense pas d’un passage au comptoir d’enregistrement à l’aéroport.
Bien qu’ayant obtenu un late check-out à 18h au W Hong-Kong, je suis très en avance en arrivant à l’aéroport puisque mon vol n’est qu’à 22h35. Et, logiquement, les comptoirs d’enregistrement ne sont pas ouverts. Ils ne sont d’ailleurs même pas en place et le personnel commence juste à s’affairer pour « prépareré la zone aux couleurs de Lufthansa.
Au fil du temps les passagers commencent à arriver et se concentrer devant le comptoir. Logique, on ne peut pas garder les chambre ad vitam eternam et une fois quitté l »hôtel il n’y a pas d’autre chose à faire que se rendre à l’aéroport, l’enregistrement fut il ouvert ou non.
Au bout d’un certain temps, un membre du personnel de l’aéroport en train de baliser la zone d’embarquement nous dit « business class ? First class ? Ils ont ouvert un comptoir provisoire pour vous en attendant le début officiel de l’enregistrement« . Effectivement, il était juste derrière nous. Comme j’avais pu m’en rendre compte à l’aller, Lufthansa fait beaucoup pour ses passagers « premium » mais ne le valorise pas. Alors si on ne se sait pas ou qu’on ne devine pas, on reste à poireauter.
Bref, me dirige vers le comptoir « provisoire ».
Vu les indications et le balisage on ne risquait pas de le trouver.
Au bout de quelques minutes j’ai mon précieux sésame avec sa pochette si reconnaissable.
On m’indique également l’emplacement du salon qui accueille les passagers First Class et qui le Plaza Premium First lounge et non le salon d’une compagnie Star Alliance Partenaire. Après tout le salon Silverkris Singapore Airlines situé à quelques mètres dispose également d’une zone First.
Et j’ai aussi droit à un voucher pour me faire « véhiculer » si nécessaire. Guère utile puisque le salon se trouve à la sortie des contrôles de police et sécurité et que l’embarquement se fera dans un satellite du terminal qu’il faudra rejoindre en navette !
Voilà qui a finalement été vite fait et bien fait mais je suis convaincu qu’à l’instar d’Air France, Lufthansa pourrait en faire beaucoup plus pour ses passagers première classe au sol avec la possibilité de plus facilement déposer ses bagages à toute heure (éventuellement par l’entremise d’un partenaire) et un meilleur accompagnement.
Parcours au sol
Comme d’habitude à Hong-Kong les contrôles sont passés très rapidement et je me dirige vers le salon Plaza Premium First dont je vous ai déjà parlé ici.
Pas besoin de revenir sur le sujet donc.
Peu avant l’embarquement je quitte le salon pour rejoindre la porte.
Il me faudra marcher un peu et emprunter une navette.
Avec, au passage un clin d’œil aux touristes parisiens.
Sorti de la navette il me faudra un peu de marche pour rejoindre la porte.
Une expérience très fluide qui doit tout à l’efficacité de l’aéroport de Hong-Kong puisque la compagnie, elle, ne propose aucun accompagnement spécifique à ses passagers First.
Embarquement
Les passagers attendent tranquillement au niveau de la porte sans s’entasser.
Du côté de l’embarquement prioritaire c’est totalement dégagé.
L’embarquement démarre à l’heure et les priorités sont respectées : les first s’engagent les premiers dans le jetway.
Jusque là rien que de très normal et, à part le fait d’embarquer dans les premiers des premiers (et le salon spécifique avant), rien ne distingue l’expérience First de celle d’un passager Business voire d’un membre Star Alliance Gold voyageant en classe éco.
Me voici enfin dans la cabine.
Installation et découverte de la cabine
Elle est située sur le pont supérieur de cet A380 et, à ce détail près, ressemble en tout point à celle de l’A340 que j’ai eu à l’aller.
Je ferai donc exactement les mêmes remarques.
Sa disposition en 1-2-1 est aux standards du moment mais encore faut il le préciser car lorsqu’on vole sur La Première Air France sur A380 on a la surprise de retomber sur une configuration totalement dépassée (heureusement avec le retrait de l’A380 de la flotte Air France ça ne sera plus qu’un mauvais souvenir…mais ça n’est pas le sujet ici).
L’impression d’espace est réelle grâce à un siège peu massif en termes de structure. La contrepartie c’est que l’impression de « privacy » est, elle, très faible en raison de l’absence même d’une structure de type « suite » telle qu’on peut l’apprécier sur La Première Air France sur B777 ou dans les First Class Suites de l’A380 de Singapore Airlines pour ne citer qu’eux.
Le marriage des tons est assez heureux et donne une impression premium.
Le siège donne, je l’ai dit, peu de possibilité de s’isoler du reste de la cabine mais une fois en vol une petite cloison de séparation peut être déployée depuis l’accoudoir d’une simple pression sur un bouton. Elle est minimaliste mais c’est mieux que rien.
Les réglages du siège sont multiples et très faciles à comprendre.
La télécommande est assez basique mais, du coup, facile d’utilisation.
La taille de l’écran est bonne, ni plus ni moins pour cette classe de cabine et vu l’éloignement entre celui-ci et le passager.
Le système de distraction en vol est très convenable et l’offre de films correcte mais je ne m’étendrai pas sur le sujet : cela fait un bout de temps que je n’utilise plus les IFE (Inflight Entertainment Systems) des avions, préférant me faire ma programmation de films et séries personnelle sur mon iPad.
Au passage vous remarquerez qu’il y a vraiment de l’espace pour les jambes. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour que l’ottoman glisse sur des rails pour se rapprocher du passager afin qu’il puisse poser ses pieds dessus s’il a les jambes trop courtes (ce qui est mon cas malgré mon 1m88).
Le personnel de bord vient se présenter à moi très aimablement en faisant l’effort d’essayer de parler français comme souvent sur Lufthansa j’ai remarqué. Ce sera donc David et Tina qui prendront soin de moi et des autre passagers de la cabine First durant ce vol pour Munich.
L’accueil est très pro et chaleureux, la « machine » se met immédiatement en marche avec la prise de mon vestiaire, la commande d’une première boisson etc. Là on se sent vraiment dans l’univers très exclusif d’une première classe et je suis encore une fois totalement surpris de la rupture qui existe, chez Lufthansa , pour les passagers First, entre une expérience au sol totalement banale, peu différenciante ni même valorisante et une expérience très premium qui se déclenche dès qu’on a passé la porte de l’avion.
On me prend donc mon vestiaire. Dans cette cabine il n’y a pas de coffre à bagage au dessus des sièges mais de grands vestiaires individuels à l’entrée de la cabine. On y gagne au change.
On m’apporte pyjama et pantoufles pour la nuit.
Arrive ensuite un voucher pour du wifi gratuit.
J’en profite pour jeter un œil à l’amenity kit, signé la Prairie. Bizarrement pas du tout le même qu’à l’aller. Celui-ci fait plus premium.
La boisson arrive. J’ai demandé du champagne.
Ce sera un Pommery Cuvée Louise 2004. Rien que ça.
Un coup d’oeil par le hublot : l’A340 de Lufthansa qui repart vers Francfort est lui aussi en train d’embarquer.
C’est confortablement installé que j’attends que l’embarquement se poursuive.
Au fait, comme sur la première classe des B777 d’Air France les hublots s’obturent automatiquement à la pression d’un bouton sans avoir à manipuler les cache-hublots. Par contre là où chez Air France il suffit d’un bouton pour « fermer » les 3 hublots de chaque siège, ici il faudra fermer chaque hublot individuellement.
Ca y est, le vol de Francfort repousse…
Pour se préparer au décollage la cabine passe en configuration « éclairage de nuit ». Très joli.
C’est enfin notre tour, on est prêts à partir…je m’attends à ce qu’on m’enlève mes verres mais on me fait un refill de champagne et d’eau gazeuse que je boirai tranquillement pendant le décollage.
Service à bord
Le personnel a bien mémorisé mes préférences. Une fois l’altitude requise atteinte le champagne et l’eau arrivent comme par miracle.
Il est temps de jeter un oeil au menu.
Vu l’heure tardive le service commence assez vite, qu’on ait le temps de diner avant de piquer du nez.
On dresse la table et pour accompagner le repas on me demande quel type de pain je veux et si je veux de l’huile d’olive avec. Garlic Bread + huile d’olive… je m’en rappelle encore. Si vous avez d’autres préférences, pleins de sortes de pains sont proposés.
Ceci dit en passant quand on voit la taille de la flute de champagne je pense qu’une certaine compagnie française pourrait s’en inspirer ! Vous noterez aussi qu’on dispose de vrais moulins pour le sel et le poivre !
Les entrées arrivent.
On commence par le caviar, généreusement servi à la louche !
Rien à voir avec les quantités microscopiques que d’autres servent en amuse bouche avant le décollage de peur d’en faire une vraie entrée.
Puis les entrées arrivent. Je dis les entrées car chez Lufthansa ça n’est pas « ou » mais « et » : on peut prendre toutes les entrées de la carte si on veut.
On commence par les crevettes et les coquilles St Jacques.
Sympa mais un peu fades.
Ratatouille et burrata : un peu mieux et je « sauve » le plat à force de poivre.
La terrine : même commentaire mais elle est excellemment relevée par la confiture qui l’accompagne.
En guise de plat je prendrai le bar.
Cuisson parfaite, sauce délicieuse. Une vraie réussite
Mention bien également pour le dessert, soupe de mangue et pomelo.
Quant au vin j’ai pris le Sud Africain que j’avais apprécié à l’aller…pas question de prendre de risque.
Une bonne prestation que je trouverai tout de même un peu inférieure à celle de l’aller pour ce qui est de la nourriture. Pour ce qui est du service et du personnel cela reste au contraire parfait !
Vu l’heure j’éviterai digestif et café et irai de suite me coucher.
La nuit à bord
Je file donc me changer aux toilettes. Sur l’A380 elles sont spacieuses First pour proposer une vraie « changing room » où on n’est pas obligés de se contorsionner pour se changer.
Chose rare voire unique : les toilettes disposent d’urinoirs !
On y trouve le matériel nécessaire pour faire une toilette minimale avant d’aller se coucher et au réveil. Rien de folichon comme produit mais ça fait le boulot.
Je suis vraiment fan des pyjamas Lufthansa.
Le temps de retourner en cabine, le personnel a dressé mon lit : matelas, couette, et mini cloison de séparation relevée.
Point négatif de cette cabine : malgré les maigres séparations, il suffit qu’un passager ait son écran ou sa liseuse allumée pour que tout le monde profite d’un halo de lumière. Alors s’ils sont deux ou trois à faire de même…
Je n’ai aucun problème pour m’endormir dans de telles conditions mais je sais que ça n’est pas le cas de tout le monde. Mêmes les signaux lumineux « interdiction de fumer » ou « attachez vos ceintures » éclairent un peu la cabine.
Amusant : les roses si spécifiques à la cabine First Lufthansa ont leur propre éclairage !
Bon, il est temps de me mettre au lit…
RAS pour la nuit qui se passera le plus calmement du monde.
Comme à mon habitude je zapperai le pourtant très appétissant petit déjeuner pour me contenter d’une tasse de thé.
Le soleil se lève peu à peu et bientôt nous serons à Munich.
Atterrissage sans encombre et je suis logiquement dans les premiers à débarquer. J’approche des contrôles de sécurité pour passer en zone Schengen alors que flot des passagers n’a pas fini de se déverser au travers des 3 passerelles utilisées pour débarquer cet A380.
Encore quelques mètres et je serai au First Class Lounge en train d’attendre ma correspondance pour Paris.
Le service et le personnel
Comme a son habitude le personnel Lufthansa est à la fois très professionnel, chaleureux et attentionné. Du stewart à la chef de cabine presque tous ont fait l’effort de me parler en français, au moins pour se présenter. Attentifs à la moindre demande, souvent proactifs, chaleureux et proches sans être familiers, toujours en train de veiller et de passer en cabine pour prendre soin des passagers, j’ai vraiment plaisir à voler avec de tels équipages qui me semblent être davantage la norme que l’exception chez Lufthansa.
Comme quoi on peut officier en première et ne pas être hautain et coincé pour incarner son produit !
Conclusion
Vraiment une expérience très agréable qui donne vraiment envie d’y retourner, notamment grâce à la qualité du service, même si j’ai trouvé la nourriture un tout petit peu en dessous du vol aller. Le « soft product » compense largement une cabine qui fait moins rêver que celle de certains concurrents mais qui se révèle finalement fort agréable.
Quand on pense que Lufthansa « price » sa First au départ de Paris quasiment moitié prix de ses concurrents quand on s’y prend un peu à l’avance, ça fait réfléchir.
Ca ne vaut pas la peine de s’en passer.
Pour mémoire, le routing de ce voyage.
- Paris-Francfort : Lufthansa Business (sans intérêt, pas de revue)
- Francfort-Hong Kong : Lufthansa First
- Hong Kong-Séoul : Asiana Business
- Séoul-Shanghai : China Eastern Business
- Shanghai-Hong Kong : China Eastern Business
- Hong Kong-Munich : Lufthansa First (C’est ici)
- Munich-Paris : Lufthansa Business (sans intérêt, pas de revue)
Photo : ©TravelGuys – Tous droits réservés – Pas d’utilisation sans notre accord.
Lufthansa First Class, Hong Kong - Munich sur A380
Enregistrement
Embarquement
Cabine : siège
Cabine : propreté
Divertissement en vol
Nourriture : goût
Nourriture : recherche
Nourriture : présentation
Nourriture : choix
Personnel :Service
Personnel : disponibilité, amabilité
Débarquement
Lounges / service et expérience au sol
Ponctualité
Rapport Expérience/prix
Une excellent expérience
Malgré une cabine qui fait moins rêver que celle des leaders du secteur mais s'avère au final fort agréable, la qualité du service a fait de ce vol une expérience tout à fait remarquable.