Brisbane regorge d’excellents restaurants mais encore faut il réussir à trouver une place quand on s’y prend quelques jours avant. Handicapé par une jambe récalcitrante je n’avais pas voulu trop anticiper mes réservations avant de savoir à quel point je pourrais marcher et quand je me suis enfin décidé de nombreux restaurants de ma short list étaient complets.
Heureusement j’ai pu, non sans mal, obtenir une table chez Elska qui figurait en bonne position dans ma liste.
Vous trouverez le sommaire des articles sur ce voyage en Australie en bas de page.
Réservation
Ca n’est pas sans mal que je finirai par trouver une table chez Elska. Le restaurant a longtemps affiché complet et je surveillais quotidiennement lorsque j’étais à Sydney pour voir si une table se libérait, ce qui fut le cas la veille de mon arrivée.
Je réserve mais suite à une défaillance du système de réservation en ligne je me retrouve sans table. Aussitôt le restaurant me contacte par Whatsapp et après de nombreux échanges ils arrivent miraculeusement à me trouver une table le lendemain du jour prévu.
Merci à James pour sa disponibilité et ses efforts pour me trouver une table alors qu’ils affichaient complet.
Le concept de Elska
En Danois et dans de nombreuses langues scandinaves Elska signifie amour. Pour faire simple le concept de Elska est de partager leur amour des produits locaux et naturels.
C’est un tout petit (12 places) restaurant de dégustation intime qui met l’accent sur les produits australiens, locaux ou indigènes. Le restaurant travaille en étroite collaboration avec les agriculteurs, cultivateurs et producteurs locaux pour créer une expérience durable et éthique de la ferme à la table.
Pourquoi un nom Danois ? Freja Dunnell, la propriétaire est danoise. Elle et son mari étaient déjà dans la restauration auparavant elle tenait le « Freja Café » à l’endroit même où se trouve Elska aujourd’hui. Un jour elle a voulu passer à la vitesse supérieure, a fermé son établissement pour réouvrir deux mois plus tard ce restaurant de dégustation avec son mari.
Et comme vous le verrez, l’influence Scandinave sur le restaurant est réelle et, pour le côté naturel, la plupart des plats auront une certaine dimension florale.
Sur le principe ça me rappelle un tout petit peu Koka à Goteborg. Reste à voir si dans les faits c’est aussi bien.
Le cadre
Elska est donc un petit et intimiste restaurant gastronomique de 12 places . Le cadre est chaleureux, le design simple, scandinave quoi !
Comme c’est de plus en plus la mode, il dispose d’une cuisine ouverte.
La carte
Pas de carte chez Elska mais un menu dégustation unique.
Le diner
Pas de diner sans mon habituel Negroni à l’apéritif. La carte propose une création originale, un Negroni à la rhubarbe qui s’avérera excellent. Pas très fort mais bon avec la présence subtile mais réelle de la rhubarbe.
Il sera accompagné d’amuses bouche.
L’un sera à la betterave, l’autre à la citrouille et le troisième…je ne sais plus. Tout se mange, feuilles comprises. C’est léger, frais, subtil et très bon.
Arrive le premier plat : des écrevisses d’eau douce.
J’ai oublié la longue description qui m’en a été faite mais c’était très bon. Par contre la portion était un peu trop minimaliste.
Truite de corail et queue de renard.
Fin et sympa mais je cherche encore la queue de renard.
Pois, crème et….fourmis des bois.
Les pois et la crème de pois sont bons, je n’ai pas senti les fourmis. C’est beau, c’est bon mais pas d’effet wow.
Lapin blanc et mouches de printemps
En fait il s’agit d’une mousse de lapin. Bon et je cherche encore les mouches sans être déçu de ne pas les avoir trouvé.
Awassi Hoggit
C’est en fait une sorte de tartare de mouton. Frais, fin et goûteux. Mais je cherche l’utilité du végétal…
Asperges de la nouvelle saison
Les asperges sont anecdotiques et insignifiantes. Par contre ce qui l’accompagne (chocolat ?) et la sauce sont autosuffisants : une vraie explosion de saveurs.
Koji de tournesol et miel confit
J’apprendrai à l’occasion que le Koji est un ferment issu de la fermentation de champignons sur des céréales. Bon.
Pommes de terre à la danoise.
Il y a du bacon, une sauce anglaise au pain, du fromage et le tout ressemble un peu à un gnocchi. Vraiment fin et délicieux.
Veau et fraises, crème.
Le veau est vieilli une semaine, il y a du beurre d’onion. C’est visuellement très beau, la cuisson est parfaite et avec les fraises c’est une tuerie.
Un goût de printemps.
C’est une sorte de pana cotta à la lavande avec un sorbet de pois, accompagné de rhubarbe, géranium et mûres vertes. Très bien, frais et original.
Crème anglaise au kaki
Un délicieux beignet !
Je terminerai avec un thé vert maison et un cognac.
Le service
Excellent service, rythmé mais pas pressant. Personnel très agréable (encore une fois encore merci pour s’être donné tant de mal pour me trouver une table suite au problème de réservation), disponible et ça fait toujours plaisir de voir patronne officier au milieu de la salle avec son équipe.
L’ambiance
Vu le peu de clients très calme mais détendu et convivial.
Conclusion
Si je devais donner mon impression globale je dirai que j’ai passé un excellent repas. Mais derrière cette impression globale, si je rentre dans les détails c’est un peu plus nuancé.
Au nombre des points positifs je retiendrai un menu très créatif, le côté naturel, la volonté de mettre en avant les produits du terroir ainsi que cette touche scandinave que je traduirai par la « simplicité dans la créativité ». A cela s’ajoute l’excellent personnel.
Mais il y a toutefois quelques ombres au tableau.
En premier lieu je dirai les quantités. Bien sûr en menu dégustation elles sont plus réduites mais là j’ai quand même trouvé que nombre de plats était peut être un peu trop « légers ».
Ensuite je dirai que si tout était bon, fin et équilibré, peu de plats m’ont provoqué un vrai effet wow. Bon mais il manquait souvent un petit quelque chose qui fait la différence entre très bon et excellent. Entre un très bon restaurant et un étoilé?
Ensuite peut être la volonté d’aller peut être un peu trop loin dans le concept. J’aime beaucoup le côté naturel et floral/végétal du menu mais parfois j’ai pu avoir l’impression qu’on en mettait pour en mettre sans que cela apporte quoi que ce soit au plat.
Mais encore une fois l’impression globale est très positive et si j’émets quelques remarques c’est surtout parce que j’ai l’impression qu’il ne manque vraiment pas grand chose pour que Elska change de catégorie et propose quelque chose de vraiment exceptionnel. C’est en effet un peu le même type de restaurant que Koka à Goteborg mais la différence entre les deux se jouent à de nombreux petits détails qui font que le second a une étoile (façon de parler car le guide Michelin n’officie pas en Australie).