La business class de SAS en long courrier s’avère proposer une des meilleures expériences du marché, en tout cas pour les vols transatlantiques.
Cela faisait longtemps que je voulais faire un vol sur SAS Scandinavian Airlines en long courrier. Déjà parce j’aime tester toutes les compagnies et que celle-ci manquait à mon tableau de chasse, en tout cas en long courrier et également parce que depuis qu‘Olivier les avait pris il y a quelques années et en était revenu enchanté ce qui avait attisé ma curiosité.
J’ai donc profité de ce week-end prolongé à Chicago pour tenter l’expérience, sachant qu’il s’agit d’une des quelques villes desservies par le maigre réseau de la compagnie scandinave.
Petite déception lors de mon vol aller entre Copenhague et Chicago toutefois : cet été cette ligne était opérée par Hifly en wet lease. C’est avec une vraie déception et un a priori assez négatif que j’ai donc embarqué sur ce Copenhague-Chicago SAS opéré par Hifly. Mais après avoir cherché à relever tous les poins négatifs avec une certaine mauvaise foi j’ai bien dû reconnaitre que même si l’appareil et l’équipage n’étaient pas SAS le siège était plus que correct et le service de très bon niveau, suivant visiblement à la lettre le protocole SAS. Ce qui n’a fait que décupler mon envie de faire un « vrai » vol SAS, ce qui est le cas sur ce vol de retour puisque je volerai vers Stockholm, cette fois-ci avec un un appareil et un équipage Scandinavian Airlines.
Alors, mes espoirs seront ils déçus où mes attentes seront-elles comblées ? C’est ce que nous allons voir.
Pour rappel voici le routing aérien complet de ce voyage
Vous retrouverez en bas de page le récapitulatifs des articles sur ces vacances aux USA.
Check-in et parcours au sol
J’arrive à l’aéroport plusieurs heures avant mon vol, sachant à quel point les contrôles de sécurité pouvaient être longs et laborieux.
Il n’y a pas d’attente au comptoir d’enregistrement et je tombe sur une agente très aimable qui me conseille même le contrôle de sécurité qui, à son avis, sera le moins encombré à cette heure. Par chance c’est le plus proche et celui qui débouche juste en face du salon SAS.
Par contre c’est assez mal conçu puisque la file du contrôle qui trouve son commencement au bout du s’étend tellement qu’elle bloque la voie de circulation et les entrées de ce même hall.
Mais finalement ça avance lentement mais surement et je finis par passer contrôles d’immigration et de police dans la foulée, avec des agents très aimables et me retrouve rapidement au salon SAS de Chicago. 1h20 de l’hôtel au lounge : je suis assez content de ma performance.
Le salon sera bondé mais ce sera mieux que rien pour attendre les quelques heures qui me séparent de l’embarquement.
Il me faudra ensuite marcher jusqu’au bout d’un long couloir dans terminal plutôt joli pour un aéroport US.
Me voici arrivé et je n’ai plus beaucoup de temps à attendre avant le début de l’embarquement.
Notre appareil nous attend, un A330 qui arbore l’ancienne livrée SAS.
Embarquement
5 minutes avant l’heure on embarquera les familles avec jeunes enfants et les passagers à mobilité réduite.
Puis c’est notre tour avec, comme toujours chez SAS, un strict respect des priorités. Aucune pitié pour ceux qui essaient de se faufiler dans la mauvaise file : ils sont refoulés au portillon et renvoyés au bout de la queue.
Et je suis donc un des premiers à rentrer dans la cabine.
La cabine business class de l’A330 de SAS
On retrouve donc ici le siège Tompson Vantage XL que j’aime beaucoup.
La cabine est en configuration 1-2-1, « staggered ». Ce qui signifie que côté hublot aux rangs impairs le siège est proche de l’allée et séparé du hublot par une desserte alors que c’est l’inverse pour les rangs pairs qui sont ainsi mieux isolés et plus « private ».
Je suis en 2H.
Niveau isolement difficile de faire mieux à part avec une porte.
Les tons sont sombres et neutres et de très bon goût.
L’écran est de bonne taille et très, très brillant. Mais cela ne s’avérera pas gênant.
L’espace pour les jambes est plus que confortable pour mon 1m88.
Sur le côté un petit rangement où l’on trouve le casque (de qualité moyenne), une liseuse et les commandes du siège.
Ca manque un peu de rangements tout de même.
Plus bas, une autre série de commandes, plus accessible lorsqu’on est en position allongée.
La couverture est déjà en place ainsi que l’oreiller.
C’est très joli, confortable, très scandinave en fait et ça vient de chez DUX, une marque de literie suédoise hors de prix.
L’amenity kit est là aussi, dans une trousse signée DUX elle aussi.
A l’aller le contenu du kit de confort était dans un sac à chaussures, là dans une vraie trousse. Il se s’agit pas d’une erreur ou d’un changement : le kit est livré aléatoirement avec 3 types de contenants, ce qui permet au passager de les collectionner et avoir la panoplie complète.
Et le contenu du kit :
Des produits VERSO très premium, brosse à dents en bois pour le côté durable et sinon une touche scandinave appréciable.
Globalement un très beau produit, sobre, confortable, un siège que j’apprécie beaucoup pour l’espace qu’il offre et l’isolement qu’il procure.
Si je dois comparer avec le vol aller (avec un appareil Hifly) c’est le même siège mais globalement tout est un cran au dessus : mieux fini, plus premium, plus de recherche dans les petits détails etc.
Le vol et le service
Dès le début de l’embarquement on nous propose une boisson de bienvenue : je prendrai une coupe de champagne Heidsieck.
On nous distribue également les menus dont on parlera plus tard.
On nous demande également si on veut être réveillés pour le petit déjeuner 1h30 avant l’arrivée ou si on désire dormir. Je choisirai l’option petit déjeuner, histoire de tester le produit jusqu’au bout.
L’embarquement est terminé en un peu moins de 30 minutes et nous sommes prêts à partir.
En attendant le décollage je joue un peu avec l’IFE…
Il est réactif et l’interface sobre mais pratique. Pas grand chose à ajouter vu qu’en vol je préfère utiliser mon iPad avec ma propre sélection de films. Chose amusante, celui-ci propose la carte complète du bar…assez fournie comme vous pouvez le remarquer.
Ici la fiche produit de ce whisky suédois que j’avais beaucoup apprécié à l’aller…
La sélection des nouveautés pour ceux que ça intéresse :
Nous voilà prêts nous élancer sur la piste après un roulage finalement assez court (20min) et voici quelques images de O’Hare vu du ciel.
On passe rapidement les côtes du lac Michigan….
Assez rapidement les tables sont dressée avec les nappes…
…et le service de l’apéritif commence.
On a du choix..beau choix d’alcools avec une coloration très scandinave.
Sur les conseils d’Olivier je tenterai un cocktail maison : le Forrest Spring (Whisky, jus de pomme Ringi et Ginger Ale Ekobryggeriet).
Le cocktail sera réalisé devant moi (pas un premix…) et s’avérera très bon: fruité, frais, avec le goût du whisky qui restera très perceptible. Il sera accompagné de noix chaudes et fondantes.
Pendant ce temps je teste le wifi, gratuit pour les passagers business ainsi que les membres Diamond et Gold du programme de fidélité Eurobonus.
L’équipage repasse pour débarrasser les tables. Puis il repasse encore pour le service des boissons pour commencer le repas.
La carte des vins est assez variée et de bonne qualité.
Pour ma part je prendrai un Malbec.
Vous remarquerez que le beurre est servi dans une vraie coupelle, pas dans un récipient en aluminium jetable ou dans son papier d’emballage comme chez d’autres…
Et il repassera encore pour proposer les entrées ! C’est le moment de vous reparler du menu…
Oui vous ne rêvez pas : vous avez le choix entre 3 entrées et 4 plats principaux ! Qui propose çà aujourd’hui ? J’apprécie beaucoup la variété et la recherche des plats avec une identité scandinave assumée. Une carte assez ambitieuse et j’aime beaucoup.
Alors que de plus en plus de compagnies font en sorte que l’équipage ait un minimum de passages à faire et un minimum de gestes à effectuer, sur SAS c’est un passage pour servir, un pour desservir, puis un autre pour servir la suite et ainsi de suite. On ne peut pas dire qu’ils sont avares de leurs efforts.
Les entrées sont amenées sur un chariot, pas un un trolley, et sont exposées afin qu’on puisse choisir en connaissance de cause. Et il n’y a pas de plateau sur SAS : tout est servi à l’assiette. Un type de service qui a disparu en business class sur quasiment toutes les compagnies et surtout sur les vols transatlantiques et tend même à se raréfier en première classe.
Ca donne quand même plus envie non ?
Je choisirai le saumon qui sera assaisonné sous mes yeux. On me proposera également une salade qui sera préparée minute et elle aussi assaisonnée sous mes yeux et en fonction de mon goût.
Et voilà ce que cela donne :
Vous remarquerez qu’il y a un jeu de couverts par plat même si je ne comprend pas pourquoi cette fois-ci je n’en ai que deux car j’en avais trois à l’aller…
Mais c’est quand même plus agréable qu’un plateau avec une entrée imposée et le fromage déjà posé dessus et qui attendra jusqu’à la fin du repas non ?
Zoom sur l’entrée…Saumon fumé à la Balik avec baies d’été, fenouil râpé, tomates anciennes et vinaigrette à la betterave et à la fraise
C’est joli, frais, ça a beaucoup de goût. J’aime bien le mélange sucré-salé.
Le steward passera débarrasser la table et reviendra ensuite avec son chariot pour le plat principal. Là encore, les plats sont disposés de manière visible pour aider à choisir et le service se fera à l’assiette.
Je prendrai les côtes courtes « Yankee Pot Roast », pommes de terre fingerling écrasées au raifort, légumes d’été et sauce braisée.
Les côtes sont fondantes, les légumes un peu croquants, cela a du goût et en plus ça tient bien au corps.
Je prend tout mon temps pour manger, confortablement installé…
Pendant ce temps les refills d’eau et de vin seront réguliers…
Nouveau passage du steward pour desservir…et il reviendra peu après avec le chariot des desserts.
Il me demande ce que je veux et je commence à lui répondre « j’hésite, tout à l’air appétissant ». Il ne me laissera pas finir ma phrase, m’arrêtant au « tout »… donc il m’a tout servi. On y ajoutera du thé et un cognac.
Les assiettes sont dressées devant moi avant avant d’être posées sur la table. Le gateau sera très moelleux, les fruits murs à souhait, la glace sera…de la glace. Je suis par contre surpris qu’ils servent des fromages aussi forts et surtout du bleu sur un vol en provenances des USA… il faut oser.
J’incline un peu mon siège pour la digestion et pour une fois utilise la fonction massage que j’ai l’habitude de dénigrer mais que j’apprécie cette fois-ci….
Voici mon installation pour quelques temps avant définitivement passer en mode nuit.
Puis je passerai mon siège en position lit pour quelques heures de sommeil méritées. La literie proposée à bord est vraiment très agréable…
Comme prévu on me réveille 1h30 avant l’arrivée, quelque part entre l’Islande et la Norvège. La cabine est d’abord en « mood lightening » pour éviter un réveil trop violent puis assez rapidement entièrement rallumée. Le petit déjeuner est servi assez rapidement.
Comme pour la seconde prestation du vol aller je trouve cela peut être un peu léger et du chaud n’aurait pas été pour me déplaire. Par contre c’était d’excellente qualité…
Je somnole encore un peu en mode « recline » en attendant le début de la descente.
Descente et arrivée
Nous commençons notre descente au dessus des montagnes du nord de la Norvège…
La suite se passe sans encombres et je suis l’atterrissage grâce à la caméra de queue…
Et après un court roulage nous allons nous stationner à côté d’un petit frère aux portes F…
Un dernier au revoir à cette jolie cabine avant de débarquer.
Notez l’état de propreté dans lequel les scandinaves laissent un avion après un vol de 9 heure…tout le monde ne peut pas en dire de même.
Je chemine tranquillement dans les couloirs déserts pour aller passer l’immigration et là quelle ne fut pas ma surprise… mois qui suis habitué à des contrôles rapides à Copenhague (et en Scandinavie en général) je tombe sur un véritable embouteillage. A mon avis causé par le vol Thai entre Bangkok et Stockholm que j’ai déjà emprunté et qui arrive 25 minutes plus tôt.
Un agent regarde mon passeport et m’oriente vers une file un peu moins embouteillée et finalement je passerai assez vite.
Mais je ne suis pas au bout de mes ennuis : je dois repasser airside pour prendre un vol pour Goteborg et donc passer les contrôles de sécurité. Je me souviens l’avoir fait l’an dernier en rentrant de Bangkok et les avoir trouvé un peu sous dimensionnés mais vu qu’on était le premier vol à arriver et que j’étais dans les premiers tout s’était passé très rapidement.
Et bien aujourd’hui on arrive juste après un autre vol et ça n’est pas du tout pareil…
Ca sera long, très long, d’autant plus qu’il y a pleins de familles avec des enfants. Devant moi deux touristes australiennes qui arrivent de Sydney via Bangkok en ont visiblement plein les bottes et sont pressées que ça finisse, je les comprends.
La file avance péniblement et c’est enfin notre tour. Là, une fois qu’on est au niveau du contrôle, tout se passe rapidement dans la plus grande fluidité et avec des agents toujours fort aimables.
Je me dis aussi que je n’ai pas été malin… j’aurais sans doute été plus vite en quittant le circuit correspondance et ressortant pour repasser les contrôles au niveau des départs « normaux »….
Alors que je rejoins le salon SAS pour attendre mon vol pour Goteborg je constate l’impressionnante file d’attente à la police des frontières dans le sens des départs. Je n’ai jamais rien vu de tel ici !
L’équipage
Très agréable et aimable. J’aurais pu dire que le service aurait pu être plus rapide mais ça n’est pas leur faute mais le protocole qui est ainsi fait.
Conclusion
C’est amusant les deux faces que peut montrer SAS : très moyen et frugal en moyen courrier et vraiment très bon en long courrier.
Si la cabine est assez classique c’est un siège très agréable et confortable qui permet vraiment d’être au calme et isolé. La literie et l’amenity kit sont aussi d’excellentes qualité.
Mais ce que je retiens c’est surtout la nourriture et le protocole de service que je qualifierai de premium et très ambitieux. Même si on m’en avait dit le plus grand bien je ne m’attendais pas du tout à cela.
Un choix de 3 entrées et 4 plats. Un service au chariot et à l’assiette, sans plateau. Chaque plat est servi puis débarrassé un par un, on ne vous apporte pas le fromage avec l’entrée pour éviter un service de plus, le personnel ne travaille pas à l’économie, c’est certain.
Finalement si je dois comparer avec des choses que je connais j’ai finalement eu très peu d’expériences de qualité supérieure sur des vols de ce type et encore moins sur des vols transatlantiques.
De là à dire que SAS propose le meilleur service en business class entre l’Europe et l’Amérique du Nord ? Et bien nous ne sommes pas loin de le penser.
A 2200 euros l’aller et retour (départ Goteborg) en tout cas le rapport qualité prix est imbattable par les temps qui courent.
Et vous ? Que pensez vous de cette prestation ? Avez vous déjà pris SAS en long courrier ? Est-ce que cet article vous donne envie d’essayer ?
Dites le nous dans les commentaires.
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Service
Ponctualité
Rapport Expérience / Prix
Excellent
Un excellent vol avec une carte et un service vraiment très ambitieux