La prestation fournie par Singapour Airlines en Business Class sur cet A350 entre Copenhague et Singapour est conforme à la réputation de la compagnie même si quelques points ont pu me surprendre.
Voici donc le plat de résistance de ce voyage qui me mène en Malaisie : après quelques détours je suis enfin prêt à prendre l’A350 de Singapore Airlines à destination de Singapour et c’est avec une certaine impatience que passerai ma correspondance à Copenhague.
Pour rappel la liste de tous les articles sur ce voyage en Malaisie est disponible en bas de page.
Parcours au sol
Je débarque de mon vol en provenance de Goteborg et file directement en direction de la zone de Duty Free où j’irai passer quelques moments au salon SAS Gold. J’aime beaucoup cet aéroport de Copenhague que je trouve très agréable.
Je quitterai le salon en me donnant une marge de sécurité car je dois encore passer les contrôles de police pour accéder à la zone non Schengen de l’aéroport. Bien m’en a pris, les e-gates ne sont pas en service et il faudra faire la queue.
Mais nous sommes en Scandinavie : ca avance vite, les gens sont patients, le personnel à l’immigration agréable et je suis de l’autre côté en quelques minutes. Avec la même queue à CDG je n’ose imaginer le temps que ça aurait pris.
J’arrive dans la salle d’embarquement. Un agent danois encore très sympathique me dirige vers la partie de la salle réservée aux classes avant. En effet la salle est séparée en deux par un cordon : une partie pour les classes avant, une autre pour le reste de l’appareil. On peut s’installer tranquillement et ça évite la formation d’une gate lice. Cela permet en plus un strict respect des priorités d’embarquement.
Notre A350 est là et nous allons bientôt embarquer.
Embarquement
L’embarquement commence et je suis le 2e à monter à bord. Je me dirige vers mon siège que je vous présenterai plus en détail un peu plus bas.
La cabine business est composée d’une grande cabine et d’une plus petite, derrière. Je suis au dernier rang de la première. Je m’installe et on vient rapidement me prendre mon manteau pour le mettre au vestiaire. On vient me proposer une boisson : jus d’orange ou jus de pomme.
La prise de commande de l’apéritif sera faite au sol pour un service immédiat après le décollage.
Finalement un embarquement presque parfait. Presque parce qu’une seule passerelle a été mise en place et elle l’a été à l’avant de l’appareil. Tous les passagers economy traverseront donc la business class pour rejoindre leur siège.
La cabine
La cabine business class de cet A350 est bien sûr en configuration 1-2-1.
Les sièges sont vraiment larges. Moins que sur les 777 de Singapore Airlines mais globalement beaucoup plus que la plus grande partie du marché.
Et voici mon siège.
Le coussin posé sur le siège est gros et bien rebondi. J’aime.
Quasiment le seul espace de rangement disponible. C’est un peu faible.
Le casque est dans son compartiment.
Chaussettes, masque de sommeil, trousse de confort…tout est en place sauf la couverture (en fait elle est là mais je ne découvrirai que plus tard où elle est mais ça fait partie de certaines subtilités de ce siège. Il y a même des pantoufles, assez rare en business class.
Le menu est également là mais on en parlera plus tard.
L’amenity kit est signé Penhaligon’s.
Bien mais peut être un peu décevant.
La tablette est de bonne taille.
Les commandes du siège sont claires et compréhensibles.
Les différents éclairages se commandent tout aussi facilement.
L’écran est grand et de qualité. Sur le côté on trouve le repose verre et un tout petit espace de rangement.
La télécommande tactile est simple à utiliser. Par contre on a spontanément envie d’utiliser le grand écran comme s’il était tactile, et ce d’autant plus qu’on est très près de lui…mais il n’est pas tactile. Mais le geste est si spontané qu’on se prend plusieurs fois à avoir le réflexe d’essayer.
Le ménage a été quelque peu négligé à l’escale. Ca n’est pas le genre de choses auxquelles on s’attend sur Singapore Airlines.
Si vous voulez vous rendre compte de à quel point le siège est large :
Maintenant parlons d’une spécificité de ce siège, certains diront même bizarrerie….
Si vous regardez cette photo vous voyez que je n’ai pas tellement de place pour allonger mes jambes comme je pourrais le faire avec le siège business class d’à peu près n’importe quelle compagnie.
Il est en effet impossible d’allonger les jambes sous le siège de devant car pour que ça soit possible il faudrait que le siège soit en configuration « staggered », c’est à dire qu’un rang sur deux le siège soit collé au hublot et l’autre le siège collé à l’allée pour rendre cela possible. Alors que comme vous pouvez le voir, ici les sièges sont parfaitement alignés.
Alors comment fait on pour dormir ?
En fait contrairement à ce qu’on voit en général si le siège s’incline ça n’est pas en l’inclinant à l’extrême qu’on le transforme en lit. Il faut au contraire le remettre en position droite et à ce moment faire basculer le dossier dont l’autre face forme un lit. C’est d’ailleurs là qu’est rangée la couverture que je découvrirai à ce moment.
Mais comment fait on pour dormir avec aussi peu de place ?
En fait le compartiment pour les pieds est situé non pas dans le prolongement du siège, sous l’écran, mais sur le côté. Et alors qu’on s’attend à dormir droit, parallèlement à l’allée, on dort en biais comme si le siège était un « reverse herringbone ». D’ailleurs c’en est un qui le cache bien et ne dit pas son nom.
Je sais que des gens ne sont pas fans de cette astuce. Mon sentiment est plus nuancé.
Le fait de ne pas avoir un siège « staggered » permet d’avoir un siège plus large et en position allongée c’est aussi confortable et grand que n’importe quel autre siège de la catégorie, voire davantage car le dos du siège est un vrai matelas. Par contre en position assise je conçois que les personnes de grande taille, dont je fais partie, regrettent de ne pas pouvoir étendre davantage leurs jambes.
Autre point noir : sauf à bien connaitre ce siège aucun passager ne trouve seul comment le mettre en position lit et de toute manière les hôtesses viennent spontanément proposer aux passagers de les aider dans sa manipulation. Mais au retour j’ai finalement réussi seul à le faire, mais pas à le remettre en position assise après la nuit. Mais cela signifie surtout qu’on ne peut pas en pleine nuit redresser le siège pour une raison ou une autre et le remettre en position lit par la suite. Pas possible non plus, par conséquent, de choisir une position pas totalement allongée : soit on est un peu incliné, soit totalement allongé, mais pas possible d’avoir les jambes à plat et le dossier un peu relevé. Dommage car c’est une position que j’affectionne beaucoup.
Au final c’est un siège que j’ai trouvé très confortable, j’ai passé une très bonne nuit mais même si je suis convaincu qu’ils sont le fruit d’un réflexion longuement murie certains choix et arbitrages me surprennent et j’aimerais bien en comprendre les fondements. Le cuir est de qualité par contre je trouve que la partie du siège qui accueille l’écran fait un peu « toc » et plastique.
J’ai encore en tête la cabine que j’ai trouvé quelques mois plus tôt sur Thai entre Stockholm et Bangkok et c’est quand même le jour et la nuit.
Seul point commun entre les deux : le ménage mal fait. Ca n’est pas la faute de la compagnie si les prestataires sabotent le travail mais c’est sa faute si l’équipage ne vérifie pas avant l’embarquement.
Dernier point : le Wifi est offert en business class mais je trouve qu’il fonctionnera de manière un peu erratique sur ce vol (déconnexions fréquentes).
Le vol et le service
On quitte notre point de stationnement avec un peu de retard. Pas beaucoup mais vous verrez que ça aura un impact sur la suite du voyage.
On s’arrête avant le seuil de la piste pour évaluer s’il y a besoin de dégivrer l’appareil ou non. Ca ne sera pas le cas.
On s’élance enfin et je savoure le silence impressionnant de cet A350.
A peine a-t-on percé la couche nuageuse qu’on nous apporte l’apéritif.
Pas d’oshibori ??? Bizarre.
Le service commence assez rapidement ensuite. Je déplie ma tablette et la table est dressée.
Voici le menu :
Ma commande de plat est prise et en attendant qu’on me serve j’aurai un refill de champagne.
L’entrée arrive :
Cabillaud au four avec concombre salé, cresson de jardin, crumble de pain de seigle, mayonnaise à l’aneth et crème de moules. Avec ça je prendrai un excellent pain à l’ail.
La présentation est réussie.
Le poisson est parfait , ferme et frais. La mayonnaise excellente et l’ensemble est très gouteux. Le concombre est presque de trop. Par contre je suis toujours à la recherche du crumble.
Puis le plat : Jarret de porc désossé braisé lentement, épinards crémeux à la noix de muscade, carottes, purée de pommes de terre et sauce au madère.
A ce moment on me ressert du vin mais j’avais pris du blanc avec l’entrée et là je voudrais du rouge. L’hôtesse mettra plusieurs minutes à revenir avec la bonne bouteille pendant que mon plat refroidit.
Au final le plat sera excellent. Les carottes sont croquante, la viande ni trop ferme ni trop déliquescente, la sauce madère donne un très bon goût à l’ensemble.
Un dessert ? J’ai le choix de prendre tout ce ce que veux à la carte mais je me contenterai de fromage et d’une glace à la passion.
Et pour finir un thé à la menthe et un cognac !
Mention spéciale pour le choix de thés proposés à bord.
Un excellent repas, le service et l’attitude du personnel sont parfaits mais cela manque un peu de chaleur, d’humanité, voire de bon sens. On m’a par exemple enlevé mes couverts alors qu’il me restait du pain et du beurre. Cela me rappelle mon tout premier vol en première classe sur Singapore Airlines : un service parfait mais trop mécanique. Aucune approximation, tout est milimétré mais à trop suivre le protocole on oublie parfois qu’on sert des êtres humains.
J’ai vraiment eu l’impression que les choses devaient se passer d’une manière, dans un certain timing et que tout devait être fait pour respecter le timing, quitte à brusquer un peu le passager.
Alors bien sûr ça n’est pas si visible, si perceptible mais il y a quand même une impression bizarre qui reste à la fin. L’attitude est parfaite en façade mais dans la tête il y a le protocole et l’horloge qui tourne. Chaleureux en façade, froid dedans.
Comme quoi on peut friser la perfection tout en laissant un petit goût d’inachevé. Ou peut être que parce que c’est Singapore Airlines le niveau d’attente est beaucoup plus élevé qu’avec les autres compagnies ?
Bref, la cabine est désormais dans l’obscurité mais il est trop tôt pour que je dorme.
Nous sommes au dessus de la Turquie et vous voyez le détour que nous imposent les événements en Ukraine.
Je regarde autour de moi et je vois une chose qui m’interpelle sur un écran : un match de foot. Rediffusion d’un match légendaire comme cela arrive souvent ? Non ! Vu la couleur des maillots c’est Brésil-Croatie et c’est donc le quart de finale de coupe du monde en direct.
Voilà de quoi accompagner mon cognac !
Il est temps de passer mon siège en position lit pour voir la fin du match.
C’est ainsi que j’assisterai à l’élimination du Brésil. Première fois que je regarde un match en direct en plein vol et j’avoue que c’est assez sympa. Vous remarquerez aussi que une fois allongé on n’est plus dans l’axe de l’écran.
Je commanderai une coupe de champagne au coup de sifflet final. L’hôtesse probablement peu au fait du football international me dira « je ne comprends pas pourquoi mais d’un seul coup tout le monde me demande du champagne ».
Il est temps d’enfin m’endormir. Il y avait une carte de snacks à consommer à toute heure mais je n’ai pas trouvé l’offre trop intéressante, je regrette les brochettes satay à la demande de Garuda par exemple…
Je dormirai peu, un peu comme tous les passagers visiblement. Contrairement aux Paris-Singapour d’Air France ou KLM auxquels je suis habitués et qui partent dans la soirée, ce vol de fin de matinée est un peu plus challengeant en termes d’horloge biologique.
Je me réveille finalement juste pour le service du petit déjeuner. Le temps d’un passage aux toilettes, l’hôtesse a remis mon lit en position siège pendant mon absence.
Voici la carte du petit déjeuner.
Le service commence.
Les fruits sont frais et sucrés, le croissant chaud pas du tout ramoli ou chewing-gum.
Ensuite les nouilles aux œufs frites avec crevettes, champignons, légumes verts asiatiques et oignons de printemps – sauce au gingembre.
Très bon et gouteux.
Quelques minutes après le petit déjeuner la cabine est prête pour l’atterrissage à Singapour.
Le personnel
A première vue je dirai irréprochable, professionnel, aimable. Après en cherchant dans les détails et par expérience je trouve que quelque chose clochait. Beaucoup trop d’empressement à débarrasser et faire accélérer le service par exemple. On sent bien que ce qui prime chez Singapore Airlines est le respect des règles et du protocole et c’est pour cela que la compagnie ne déçoit jamais quitte à n’avoir que rarement ce surplus d’humanité qui peut enchanter mais au prix de certaines irrégularités lorsque le protocole est laissé trop à l’appréciation du personnel (suivez mon regard…).
Ce qui nous fait souvent dire qu’un équipage Singapore Airlines moyen, normal, sera toujours meilleur qu’un équipage Air France moyen ou bon, ne sera jamais mauvais, mais il lui manquera toujours quelque chose par rapport à un très bon équipage Air France. Mais le passager s’intéresse à la moyenne et n’aime pas les trop gros écarts types… d’où l’excellente réputation de la compagnie asiatique.
Je ne me formaliserai pas pour le vin en milieu de repas : j’étais au blanc, elle anticipe et vient me resservir, elle ne pouvait pas deviner que je voulais changer. Par contre le fait que le ménage n’ait pas été contrôlé (ou mal) avant l’embarquement est impardonnable.
Autre point plus en rapport avec le protocole qu’avec le personnel mais qui se remarque : il n’y a visiblement plus d’oshiboris distribués à bord. Survivance passagère des mesures COVID ou choix définitif. En tout cas ça manque, surtout comparé à mes derniers vols sur Thai où on nous en donnait sous n’importe quel prétexte.
Dernier point qui n’a rien à voir avec l’attitude mais compte. Je suis fan des uniformes Singapore Airlines. Bien sûr il y a les Singapore Girls qu’ils n’est plus besoin de présenter mais la tenue des stewarts, en costume et non pas en tenue habituelle de personnel de bord fait davantage hôtel ou restaurant et je trouve cela du meilleur effet.
Atterrissage et arrivée
Le sol apparait peu à peu sous nos yeux, le soleil montre le bout de son nez.
Arrivée sans encombre à Singapour avec unroulage assez court pendant lequel j’en profite pour acheter en ligne mon billet pour le KLIA Ekspress à Kuala Lumpur.
Le retard au départ n’a pas été rattrapé et lorsque je débarque je n’ai plus que 10 minutes avant d’embarquer pour Kuala Lumpur. Par chance ma porte d’embarquement est juste à côté donc je serai à l’heure sans problème. Par contre une petite voix me dit au fond de moi que ma valise n’ira pas aussi vite que moi et qu’après ma valise retardée entre Francfort et Goteborg je risque encore de passer une nuit sans valise à Kuala Lumpur.
Lucidité ? Pessimisme ? Vous le verrez dans la review à venir de mon vol entre Singapour et Kuala Lumpur.
Conclusion
Une prestation très solide de Singapore Airlines, conforme à ce qu’on attend de la compagnie. Très solide mais pas excellente pour autant, peut être parce qu’on en attend beaucoup ou beaucoup trop.
Objectivement le hard et le soft product sont de très bon niveau mais à force de voyager on a tendance à chercher la petite bête.
Un super siège, large, confortable, mais dont la conception même me laisse nombre de questions sans réponse.
Catering très bon.
Equipage pro mais un peu pressant sur la première partie du vol.
Si je devais comparer à mon précédent sur Thai entre Stockholm et Bangkok : la cabine est largement meilleure, la nourriture un peu, les équipages se valent mais j’ai senti plus de chaleur chez Thai.
Et pour finir ce qui peut sembler un détail : mais que sont devenus les Oshiboris ?
Et vous qui avez déjà voyagé dans ce siège qu’en avez vous pensé ? Et du service Singapore Airlines ?