Mes premiers séjours à Stockholm n’ont pas été très concluants d’un point de vue gastronomique, en tout cas moins que dans les restaurants de Goteborg mais il faut dire qu’on avait mal préparé notre coup et cherché au mauvais endroit.
Donc cette fois ci j’ai accordé beaucoup plus de soin au choix de mes tables et le premier élu s’appelle Nisch.
Pour mémoire les articles relatifs à ce voyage :
# | Type | Article |
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1 | Hôtel | Moxy Paris CDG (pas d’article, regardez nos anciens articles sur le Moxy Paris CDG) |
2 | Vol | Paris-Zurich – Swiss – Business Class |
3 | Vol | Zurich-Stockholm – Swiss – Business Class |
4 | Hôtel | Miss Clara by Nobis – Stockholm |
5 | Restaurant | Restaurant Nisch – Stockholm (c’est ici) |
6 | Restaurant | Restaurant Sturehof – Stockholm |
7 | Vol | Stockholm-Copenhague – SAS – SAS GO (éco) |
8 | Hôtel | Moxy Copenhague Sydhavnen |
9 | Restaurant | Restaurant The Shrimp Copenhague |
10 | Restaurant | Restaurant Marv&Ben Copenhague |
11 | Salon | Salon SAS Gold à Copenhague |
12 | Vol | Copenhague-Stockholm – SAS – SAS GO (éco) |
13 | Vol | Stockholm-Goteborg – SAS – SAS GO (éco) |
14 | Hôtel | Radisson Blu Scandinavia Goteborg |
15 | Salon | Salon Vinga à Goteborg |
16 | Vol | Goteborg-Zurich – Swiss – Business Class |
17 | Vol | Zurich-Paris – Swiss – Business Class |
Le concept de Nisch
En suédois « Nisch » signifie « Niche ». Autant dire qu’on doit s’attendre à quelque chose qui sort un peu des sentiers battus.
Le restaurant promet une cuisine de caractère et environnementalemenent responsable faite avec des produits « naturels ».
L’accent est également mis sur la richesse de sa carte de vins, tous issus de petits producteurs et de l’agriculture biologique.
Au final, à en lire le site du restaurant, je m’attends à quelque chose d’assez recherché, voire gastronomique, dans un cadre plutôt bistro.
Voyons si la promesse est tenue.
Le cadre du restaurant Nisch
S’il est très proche du centre ville et de mon hôtel le Miss Clara, Nisch est un peu à l’écart des zone où se concentrent les bars et restaurants de la ville. Le Michelin le désigne d’ailleurs comme un restaurant de quartier.
En tout cas la façade est avenante.
La salle est assez petite et, une fois n’est pas coutume, très lumineuse. Je commence à être lassé de ces restaurants où on voit à peine ce qu’on a dans l’assiette. Peut être est-ce un choix délibéré pour mettre en valeur des assiettes au visuel très travaillé ? Je le saurai bientôt.
En tout cas c’est à la fois épuré et chaleureux, j’aime beaucoup.
Il n’y a que 25 places et, vu que les Suédois dinent tôt, il fait visiblement deux services le soir.
La carte de Nisch
Pas de carte chez Nisch mais un menu dégustation imposé qui varie selon la disponibilité des produits et les arrivages. Une pratique qui tend à se répandre et qui a tendance à me séduire.
Le repas et les plats
J’arrive donc pour 20h et je vois le restaurant se vider. Ici on dîne tôt et je présume que c’est un premier service qui se termine. Je m’installe donc dans un restaurant vide…mais qui se remplira dans l’heure qui suit.
On me propose de mettre mon manteau au vestiaire mais je préfère le garder avec moi, ce qui me fait sourire rétrospectivement. Ici on laisse sans problème ses affaires sur un porte manteaux non surveillé en toute confiance, ce qui pour un français est difficilement concevable par crainte de vol. Et j’ai beau passer beaucoup de temps en Scandinavie ces derniers temps je n’arrive pas à me départir de certains réflexes.
L’accueil est tout suédois : convivial et chaleureux.
Le menu étant imposé je n’ai pas eu à faire de choix cornélien mais une fois n’est pas coutume le serveur m’a convaincu d’opter pour le wine pairing, les doses n’étant, à ses dires, pas trop importantes.
On commence par m’apporter un amuse bouche : un œuf poché avec un bouillon de ventre/panse de porc et truffe.
Visuellement c’est appétissant et très beau (ce sera d’ailleurs une constante durant ce diner). L’œuf est impeccablement poché et le bouillon avec la truffe est un vrai régal.
Le premier plat est de l’omble chevalier (un poisson des mers froides) avec du choux rave et du raifort.
Le bouillon au concombre est très frais et surprenant. Quant au poisson sa cuisson est parfaite : ferme sous la fourchette, fondant sous la langue.
Un couple de berlinois s’est installé à la table d’à côté. Comme nous somme dans le même timing pour le service, le serveur propose de faire la présentation des plats pour les deux tables en même temps plutôt que nous imposer d’entendre deux fois la même chose à 2 minutes d’intervalle vu la proximité des tables. Nous acceptons avec plaisir et ça nous donnera d’ailleurs l’occasion de discuter. L’ambiance est aussi conviviale et décontractée que la cuisine est sérieuse.
A suivre : homard, crème de carotte et beurre noisette.
La crème de carotte est excellente et le mix avec le homard est aussi surprenant que réussi. Le Tokay servi avec apporte un gout mielleux qui se marie parfaitement avec le plat.
Ensuite ce sera de la lotte
Elle baigne dans une « eau à la tomate fumée », est accompagnée d’une mayonnaise verte et d’une mousse de différentes herbes.
L’alliance des goûts est une nouvelle fois surprenante et le plat est fin et d’une grande légèreté.
Petite pause avec un amuse bouche à la truffe…
Il est temps de passer à la viande. Ce sera du cerf avec un bouillon aux cèpes et au….maquereau.
Je n’ai pas trop compris où est passé le foie gras promis sur la carte mais passons…
Le bouillon est surprenant, venu de nulle part pour un mariage que je n’aurais jamais imaginé. Et cela fonctionne à merveille ! La cuisson de la viande est parfaite !
Chose rare dans les menus dégustation, il y aura deux desserts.
On commence avec un sorbet aux amandes et huile d’épicéa accompagné d’un coulis à la mure et aux amande.
On dira que le visuel est pour le moins surprenant. Pour le reste c’est léger et fin et encore une fois avec des saveurs et des mariages peu courants. C’est léger et frais et cela fait une bonne transition entre les plats qui précèdent et le second dessert.
Un second dessert qui sera une pomme caramélisée avec de l’huile d’olive et une crème glacée au caramel.
Pour terminer et à ma grande surprise, le restaurant ne propose pas de thé. Ce sera donc café et cognac.
En synthèse c’est un des meilleurs repas que j’ai pu faire ces derniers temps, hors étoilé Michelin comme Gordon Ramsay à Bordeaux. Mais l’addition n’a rien à voir.
Les plats sont vraiment inventifs et créatifs avec des alliances de saveurs rares qui font mouche à tous les coups. Une cuisine d’une grande finesse. Et visuellement on frôle la perfection.
A cela s’ajoute un excellent service…mais on en reparlera plus loin.
L’ambiance
Si l’assiette est bistronomique voire gastronomique, l’ambiance est, elle très bon enfant et conviviale. Les gens sont décontractés, les tables se parlent parfois entre elles. On se sent très bien chez Nisch et on ne voit pas le temps passer.
Peut être que la musique (pop 80/90) était un peu trop forte mais pas au point de me gêner.
Le service
Un service aussi professionnel et décontracté que la cuisine est précise. Les serveurs sont en jeans, souriants, discutent et blaguent avec les clients. La gentillesse et la chaleur suédoise qui me surprennent toujours dans les restaurants et les hôtels, loin des clichés.
Une grande attention est portée à la présentation des plats, des vins, de leur accord avec les plats. De la pédagogie et beaucoup de passion.
Conclusion
Un repas presque parfait. Des plats fins, une cuisine précise, des associations innovantes, un cadre où on se sent bien et un service chaleureux. Que demander de plus.
Pour un menu à 80 euros auquel se sont ajoutés 70 euros de wine pairing, quand on sait que la Suède est un pays cher, le rapport expérience prix est plus que satisfaisant.
Pour moi Nisch mériterait bien une étoile !
Restaurant Nisch à Stockholm
Cadre et ambiance
Intérêt de la carte
Présentation des plats
Qualité des plats
Quantité
Service
Rapport Expérience / Prix
Excellent
Un cadre décontracté, une cuisine créative et précise, des plus esthétiquement superbes, un service chaleureux...que demander de plus ?