Le JW Marriott Phu Quoc Emerald Bay propose des prestations de très haut niveau pour un resort. Mais plus encore, il embarque le client dans un univers au storytelling tellement parfait qu’on se laisse volontiers aller à y croire.
C’est la fin de mon séjour à Phu Quoc et après le déprimant Sheraton Phu Quoc Long Beach c’est au JW Marriott Phu Quoc Emerald Bay que se terminera mon séjour au Vietnam. J’ai été bien inspiré d’essayer ces hôtels dans cet ordre, ça m’évitera de terminer mes vacances sur une note déceptive tant ce JW Marriott m’a agréablement surpris. Et pourtant je ne suis pas fan des resorts en général mais celui qui a conçu celui-ci devait penser aux gens comme moi.
Vous trouverez en bas de page le récapitulatif des articles sur ces vacances au Vietnam.
Réservation
J’ai réservé quelques mois avant mon séjour 3 nuits une chambre Emerald bay vue jardin qui est le niveau le plus bas de l’hôtel. Je paierai ma chambre avec mes points du programme de fidélité.
J’utiliserai également des Suite Night Awards pour essayer de sécuriser un surclassement dans une chambre supérieure. L’inventaire proposé pour cette demande de surclassement est plus riche et qualitatif que celui du Sheraton et je ferai des demandes sur deux chambres : une suite De Lamarck vue Jardin et une Suite Executive Turquoise vue mer qui est la chambre la plus haut de gamme de l’hôtel avant les villas et les maisons.
Il ne me reste plus qu’à croiser les doigts pour que l’un ou l’autre soit accepté.
Arrivée à l’hôtel et check-in
Quelques jours avant mon arrivée un email me confirme mon surclassement en Turquoise Executive Suite, vue mer en étage élevé avec balcon, visiblement la plus belle de l’hôtel. C’est déjà ça de pris.
L’hôtel est dans le sud est de l’île, à l’opposé du Sheraton, et il me faudra une heure de route en Grab (le Uber local) pour le rejoindre. Il m’en coutera 20 euros.
Le chauffeur rate un peu la destination et a du mal de trouver l’hôtel qui, il est vrai, n’est pas spécialement bien indiqué. On finit par le trouver : un seul panneau indique « JW Marriott » et quand on y arrive on voit indiqué partout « Université Lamarck ». Bizarre.
Je rentre dans le bâtiment de la réception qui est vraiment superbe, dans le plus pur style colonial.
On m’installe à une table et me sert une boisson de bienvenue et m’apporte un oshibori le temps de procéder aux formalités d’enregistrement.
Les hauts parleurs diffusent des titres français des années 40/50. Il y a quelque chose de très « France coloniale » dans cette atmosphère.
Tout se passe confortablement et cordialement. On me confirme mon surclassement dans « la plus belle suite de l’hôtel », et m’informe qu’en tant que membre Titanium du programme de fidélité j’ai 10% de réduction dans les bars et restaurants de l’hôtel et 20% au spa.
On m’en dit un peu plus sur l’histoire de l’hôtel. Il s’agit d’une ancienne université créée par les colons français en 1880 et qui a fonctionné jusqu’en 1940. Elle a ensuite été abandonnée pendant de longues années et a rouvert sous la forme d’un hôtel.
L’établissement joue à fond sur les codes universitaires : des tenues du personnel au vocabulaire employé on se croirait dans une université des année 20. Il parait même que le General Manager se fait appeler le doyen.
Le Room Director et le Loyalty Manager viendront se présenter à moi avant qu’on ne m’emmène à ma chambre.
Pour finir, et pour rester dans la thématique, on me remettra un guide de l’étudiant qui présente l’hôtel et ses activités.
Il comprend un plan de l’hôtel qui peut s’avérer très utile vu sa taille.
Les activités, bars et restaurants y sont présentés.
Les activités sont nombreuses et il y a même des cours, histoire de rester dans la thématique universitaire. Cours de cocktails, de masssages, de cupcakes, de fabrication de bougies, de peinture….
On peut également télécharger l’app de l’hôtel qui en plus de fournir un plan permet de scanner des QR codes dissiminés dans l’hôtel pour le découvrir et gagner des cadeaux.
Je suis enfin prêt à rejoindre ma chambre dans laquelle on m’amènera en buggy.
A la sortie de la réception des souvenirs des performances sportives des anciens élèves.
A la découverte de l’hôtel
Mais avant de parler de la chambre, un petit mot sur l’hôtel.
Une fois qu’on quitte la réception on se retrouve dans une sortie de rue principale où l’on trouve différents commerces, la salle de sport, le spa…
Toujours dans un style très colonal.
Plus amusant, les murs sont décorés de répliques de publicités d’époque avec des noms qui diront parfois quelque chose aux plus vieux d’entre nous.
Quant aux différents blocs d’habitation de l’hôtels ils prennent le nom des différents départements de l’université.
Lesquels blocs d’habitation étant bien sûr des bâtiments d’époque réhabilités.
Je serai logé au bâtiments des arts visuels.
La Turquoise Executive Suite du JW Marriott Phu Quoc Emerald Bay
Le buggy s’arrête au pied d’un bâtiment, celui des arts visuels, et on m’escorte jusqu’à ma chambre.
Deux choses me sautent aux yeux alors que je suis dans l’ascenseur. La première est sa décoration, en lien avec le thème de mon immeuble.
La seconde est le parfum d’intérieur avec comme une odeur de craie qui rappelle nos vieilles salles de classe.
Il est temps de découvrir ma chambre.
Dès l’entrée on trouve des toilettes sur le côté.
Puis le salon.
Lors de ma présentation du Sheraton j’ai été très critique sur le style de la chambre avec du « faux ancien moderne en style local » qui ne ressemble à rien de bon goût. Là c’est tout l’inverse : ils ont joué la carte de l’ancien et ont été au bout de leurs idées.
C’est grand et d’excellent goût.
Un petit tour sur le balcon avant de rejoindre la chambre ?
Il est couvert et de très grande taille.
En contrebas une des piscines de l’hôtel, située directement dans le bâtiment et la plage.
Maintenant allons dans la chambre.
Très grande et belle.
Le très grand lit s’avérera très confortable.
La salle de bain donne directement sur la chambre avec une grande penderie (à gauche), un coin bain et douche (au centre) et des toilettes (à droite).
Un zoom sur le coin bain/douche.
Les toilettes.
Et, lorsqu’on se retourne, les deux lavabos.
Et pour une fois le minibar ne sera pas vide !
Je suis véritablement sous le charme de la chambre. Très grande, avec des plafonds très hauts, le sentiment d’espace et de luminosité est impressionnant.
De plus l’hôtel a fait le pari de conserver un style d’époque mais c’est de très bon goût, chose sur laquelle j’avais doutes a priori.
Une vérification rapide me permettra de constater que cette chambre était à cette époque proposée à 1400 euros la nuit. Pour quelqu’un qui a déboursé 0 euros puisqu’ayant payé ma chambre en point et m’étant fait surclasser, je peux d’ores et déjà vous dire que je trouve le rapport qualité prix imbattable.
On se quitte avec la traditionnelle vidéo !
Les installations de l’hôtel
L’hôtel dispose d’une plage, de piscines, d’une salle de sport, d’un spa et même d’un terrain de foot et d’une piste de course.
La plage
Elle est très grande et coure tout le long de l’hotel.
On peut s’installer à proximité des bars et restaurants comme s’éloigner pour plus d’intimité.
On y trouve également un centre nautique.
Les piscines
L’hôtel dispose de plusieurs piscines. Toutes sont accessibles à tous les clients même si une, celle de mon bâtiment est un peu plus privative puisque située dans son enceinte même.
Il y en a pour tous les goûts et de de toutes les formes mais aucune n’est trop grande, l’idée étant d’éviter l’effet foule et obliger les clients à se répartir sans tous se concentrer au même endroit.
Globalement très joli et agréable même si le soleil n’a pas toujours été de la partie.
La salle de sport
Elle est située dans le département d’éducation physique. Elle est de taille correcte mais est très bien équipée. Là encore le style fait très « universitaire » avec les fanions des équipes de l’université.
Très agréable et chaleureuse.
Terrain de foot et piste de course
Qui dit université dit sport. L’hôtel a un petit terrain de foot synthétique, ceinturé par une piste d’athlétisme.
Spa
Sans surprise la décoration fait très colonial.
Il dispose d’un sauna et d’un hammam mais pas de jacuzzi.
Les salles de soin, situées à l’étage sont grandes.
Je réserverai un traitement qui s’avérera être de qualité avec un personnel très professionnel.
Bars et restaurants
L’hôtel dispose bien sûr de nombreux bars et restaurants.
Bar du département de la chimie
Où mettre un bar ailleurs qu’au département de la chimie ?
La décoration intérieure est en accord avec le thème.
Le personnel officie en blouse.
Les sous verres sont dans le thème.
Les cacahuètes sont servies dans des éprouvettes.
Les murs des toilettes vous rappellent la table périodique des éléments….
Et la carte des cocktails est bien entendu la table périodique des cocktails.
Que dire d’autre à part que le personnel sera adorable et les cocktails de grande qualité.
Restaurant Red Rum – Service du diner
C’est un restaurant/grill d’inspiration sud américaine.
Je ne vois pas trop ce que cette carte a de sud américaine mais soit. Le serveur me montrera des photos des plats sur son iphone pour m’aider à choisir, ce qui est une excellente idée. Par contre son anglais sera vraiment laborieux et j’ai eu de la peine de le voir ramer avec autant de bonne volonté.
Je prendrai des St Jacques en entrée. St Jacques de Hokkaido, sauce aguachile, salade de concombre, œufs de saumon et jeunes pousses.
C’est beau mais je suis un peu déçu par les St Jacques. Les oeufs de saumon relèveront un peu le plat.
Ensuite le boeuf Wagyu.
La viande est bonne, fondante, parfaitement cuite. Avec la sauce chimichurri ça sera parfait. Je serai moins emballé par la sauce tomate.
En dessert je demanderai deux boules de sorbet mangue.
C’est une blague ?
Au final un repas qui sera bon sans être transcendant mais dans un resort il vaut fournir des options variées et pour toutes les bourses. Le service sera très voire trop attentionné avec un serveur un peu pot de colle qui était trop content de parler à un français.
Tempus Fugit – Service du diner
Il s’agit d’un restaurant avec une carte qui mélange spécialités japonaises, vietnamiennes et occidentales. Quand je vous dit que dans un resort il faut une offre variée adaptée à tous les budgets….
La carte est tellement longue que je ne la partagerai pas ici.
Je commencerai par des rouleaux de printemps aux fruits de mer.
C’est bon, aucune surprise mauvaise ou bonne.
Ensuite je prendrai un plat de poisson local…dont j’ai oublié le nom.
Plutôt bon.
Je terminerai avec un cheese cake à la mangue qui sera un vrai délice.
Pink Pearl – Service du diner
J’ai gardé le meilleur pour la fin puisque Pink Pearl est le restaurant gastronomique de l’hôtel, un restaurant français.
Il ne propose qu’un menu dégustation.
L’accueil est très professionnel et aimable. On m’installe dans la salle où la musique de fond, pas trop forte, sera exclusivement faite d’anciens titres français : Aznavour, Gainsbourg, Brel, Piaf, Sheila…
On commence quelques amuses bouche.
Une bulle de melon qui explose et libère sa saveur. Bien. Une alliance inattendue mais réussie entre pomme de terre et caviar. Très bien. Foie gras et truffe, vraiment excellent.
On m’apporte du pain, très chaud, accompagné d’un beurre normal et d’un à la truffe. Ce sera un régal.
Vivaneau rouge. Mayonnaise aux anchois, caviar de Transmontanus, réduction d’escabèche. (Photo oubliée)
C’est un vivaneau du Japon sauce escabèche, cuit dans l’acidité, la sauce équilibre l’acidité et le caviar booste le gout.
Vraiment très bien équilibré, un peu relevé, un peu iodé…
Foie gras poêlé. Chutney de tamarins et de pommes, brioche aux baies de genièvre.
Le foie gras est parfaitement bien cuit et ne part pas en déliquescence, la brioche un peu trop sèche et le chutney est excellent. Il se marie idéalement avec le foie gras.
Raviolis au homard.Chou-fleur, queue de homard bleu, bisque de homard, mousse de coriandre.
Une queue de homard est sur la raviole. Très fin et gouteux.
Cabillaud noir de l’atlantique meunière. Sauce suprême, jus de poulet, émulsion de persil, échalotes marinées.
La cuisson est parfaite, la peau du poisson croustillante, la sauce très gouteuse sans faire disparaitre le goût du poisson.
Sorbet fraise et menthe. Baies fraîches de Da Lat, poivre de Phu Quoc, tulipe aux amandes.
Excellent et frais. Un beau travail sur le goût et le mélange des saveurs.
Filet de bœuf wagyu japonais. Purée de céleri-rave, jeunes pousses croustillantes, pistaches, sauce au porto.
Vraiment très bon et fondant. La purée de céleri est excellente et super légère.
Mousse aux noisettes et au chocolat. Gel à la mandarine, mousse au chocolat Valrhona, mousse aux noisettes, éponge à l’orange, sorbet à la mangue et au citron vert. (Photo oubliée).
Très fin et léger.
On terminera avec quelques mignardises.
Très bon
Au final un excellent dîner pour terminer ce séjour avec, j’insiste là dessus, un service remarquable. La serveuse qui s’est occupée de moi (Trang je crois) étais super carrée, parlait un anglais parfait, son attitude était impeccable. Vraiment un service à l’européenne. Je l’ai d’ailleurs longuement félicitée à la fin du diner.
Service
Le service était extrêmement policé et excellent. Peut être un peu de juniorité dans un des restaurants mais ça a vite été pardonné devant la bonne volonté affichée.
Pas un seul membre du personnel ne croise un client dans le resort sans le saluer ostensiblement, un peu comme à l’excellent Ritz Carlton de Langkawi.
Je note aussi la grande disponibilité du management de l’hôtel dont plusieurs membres sont venus se présenter et discuter avec moi.
Check-out
Je quitterai l’hôtel après avoir fait mon check out sur l’application mobile. Comme au Sheraton un membre du personnel viendra me voir, inquiet que je parte sans payer, mais poliment cette fois-ci. Et quand je lui ai dit que j’avais fait mon check out sur mobile l’affaire s’arretera là.
Mais visiblement il y des régions où le mobile check-out n’est pas trop compris par les locaux car les seuls « soucis » que j’ai eu à ce sujet ont été en Thailande et au Vietnam.
L’université Lamarck n’a jamais existé
Bon, pour ceux qui ne l’avaient pas compris, l’Université Lamarck n’a jamais existé, c’est juste une thématique que l’hôtel a exploité de manière cohérente jusqu’au bout pour créer un contexte, une expérience très originale pour un resort. Un peu comme dans à parc à thème.
Mais je peux vous garantir que tout est tellement bien fait et le storytelling tellement bien au point que je me suis quand même posé la question quelques heures de savoir s’il y avait du vrai dans l’histoire, même juste un peu, ou si tout était totalement faux.
Car même lorsque j’ai discuté avec des membres du management en posant des questions sur l’histoire de l’hôtel personne n’a dévié d’un iota de l’histoire officielle.
D’ailleurs en faisant quelques recherches je me suis rendu compte que de nombreux clients ont cru à l’histoire jusqu’au bout et certains étaient un peu déçus que cela soit présenté continuellement comme l’histoire officielle et pas comme un simple hôtel à thème. Moi je trouve ça plutôt bien : quand vous allez chez Disney faut il un disclaimer pour dire que Mickey est un personnage fictif ?
J’irai même plus loin : et si on avait simplement envie d’y croire pour vivre, le temps des vacances, une expérience un peu à part et se changer les idées autrement que dans le contexte d’un banal resort comme il y en a tant ?
Et quand je vous disais que l’architecte de cet hôtel devait autant aimer les resorts traditionnels que moi, l’histoire de cet établissement est parfaitement raconté dans les moindres détails sur le site de son architecte.
« J’ai une aversion pour les resorts balnéaires – j’ai conçu des dizaines de resorts balnéaires mais, pour être honnête, je n’irais jamais y passer mes vacances. Lorsque j’ai été engagé pour concevoir ce JW Marriott à Phu Quoc, j’ai eu l’impression qu’il s’agissait d’un autre grand hôtel sur la plage. Puis je me suis mis à réfléchir… Nous avons presque tous apprécié nos années d’études. Certains diraient même que ce sont les meilleures années de leur vie. Alors pourquoi ne pas construire un complexe hôtelier qui s’inspirerait de ces moments heureux ?«
« Également connue sous le nom d’université Lamarck, il s’agit de la reconstruction de l’université de mes rêves, consacrée à l’étude de toutes les choses naturelles, de l’anthropologie à la zoologie. Jean Baptiste Lamarck, prédécesseur de Darwin, a jeté les bases de l’idée d’évolution : chaque espace peut vous apprendre quelque chose. »
En ce qui me concerne j’ai aimé faire comme si je croyais à l’histoire et je suis tombé sous le charme du concept.
Si le concept vous plait vous devriez également lire cet article.
Conclusion
Un seul point noir pour ce séjour : le temps qui n’a pas été idéal mais je ne peux pas blâmer l’hôtel pour cela.
Pour le reste c’est vraiment une expérience que j’ai beaucoup aimé, certainement influencé par la personnalité atypique de l’établissement. Le surclassement était superbe, la chambre parfaite, le personnel aux petits soins, le storytelling de l’hôtel parfaitement ficelé et mis en scène.
Que demander de plus ?
C’est sur que comparé à la fadeur du Sheraton ce fut le jour et la nuit ! Autant écrire la review, pourtant courte, du Sheraton Phu Quoc a été laborieux, comme un supplice, autant celle-ci, pourtant plus longue et riche a été un vrai bonheur, me faisant me remémorer cet excellent séjour.
Il y a peu d’hôtels dont je me dit à coup sûr « il faudra que je revienne » et le JW Marriott Phu Quoc Emerald Bay en fait indéniablement partie. Mais pas sûr que je remette la main sur la même chambre aux mêmes conditions en haute saison.
Et vous que pensez vous de cet hôtel ? Le concept vous semble-t-il intéressant ou au contraire vous rebute-t-il ? Dites le nous dans les commentaires.
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Rapport Expérience/Prix
Excellent
Un hotel au service impeccable avec une vraie personnalité et des chambres parfaites