Quand on parle de première classe la différence entre les rares compagnies qui proposent ce produit se joue souvent sur des détails et est souvent histoire de gouts personnels. Mais dans cette compétition la cabine La Première d’Air France est indéniablement dans le très haut du panier.
Cela fait de nombreuses années que je n’avais plus pris La Première et ça n’était pas dans mes intentions cette année mais des tarifs intéressants et des offres de surclassement abordables en miles ont eu raison de toute hésitation possible et c’est ainsi que je me rendrais à Singapour.
Pour mémoire le routing aérien du voyage.
Vous trouverez en bas de page le récapitulatif des articles sur ces vacances à Singapour et Bali.
Parcours au sol
Arrivé de Goteborg en début d’après midi je suis accueilli par un agent Air France en SUV Porsche qui m’a conduit à l’exceptionnel salon La Première qui me manquait au moins autant sinon plus que la cabine et le service en vol.
Après une fort agréable attente et avoir fait honneur à la cuisine du chef Ducasse mon chaperon vient me chercher pour m’accompagner à l’avion. En arrivant au salon il m’a pris mon passeport pour effectuer les contrôles d’immigration et me le restituera avant de partir, je n’avais donc à m’occuper de rien si ça n’est de remplir sur mon téléphone le formulaire d’immigration en ligne pour Singapour.
Et c’est de la même manière que je suis arrivé au salon que je le quitterai pour rejoindre mon avion.
On monte les escaliers jusqu’à la passerelle qui dessert l’avant de l’appareil et qui sera totalement vide.
Mon chaperon me remet entre les mains de l’équipage en me présentant et je retrouve cette cabine que j’apprécie tant.
La cabine
Elle est en configuration 1-2-1 avec 4 suites fermées par un rideau semi rigide. Un choix qui a divisé au départ mais que je trouve mieux que les parois et les portes coulissantes qu’on trouve ailleurs car pour ce que crois être des raisons de sécurité le rideau monte jusqu’au plafond de la cabine alors qu’il me semble que c’est interdit pour les autres types de configuration. Un gros plus en termes de privacy.
Face à moi le grand écran et l’ottoman où un éventuel invité peut prendre place pour manger avec moi.
Sur le côté une lampe de chevet et un mot de bienvenue de la cheffe de cabine.
Juste à coté les commandes du siège et des cache hublots, très simples d’utilisation.
Juste en dessous un espace de rangement où l’on également trouve le casque à réduction de bruit, la télécommande et diverses prises.
On m’apporte le kit de confort, fourni par Sisley. Une boite de très belle facture.
Il contient un masque de nuit, diverses crème et goodies.
On m’apporte également mon pyjama pour la nuit.
L’espace pour les jambes est plus que confortable.
Pour finir une penderie est intégrée dans le dos du siège, ce qui m’évitera de froisser ma veste.
On nous distribue également le menu dont on reparlera plus tard.
Vraiment une cabine très agréable dont j’aime beaucoup les tons et l’atmosphère. Une version plus moderne a depuis été annoncée que je qualifierai de changement dans la continuité. On aurait peut être aimé, comme Olivier, quelque chose de plus disruptif et radicalement nouveau mais j’attends de juger sur pièce. Pourquoi en effet tout changer et risquer de tout décevoir alors qu’il y a une grande marge pour améliorer et développer un produit qui plait et dont le style correspond totalement à la compagnie.
En tout cas les choses ont bien changé chez Air France où on avait l’habitude de présenter de nouvelles cabines et de mettre un siècle pour les déployer : le premier appareil équipé de cette nouvelle suite a déjà pris l’air quelques semaines après la présentation du produit.
Le vol et le service
Me voici confortablement installé en attendant que les passagers embarquement.
Le commandant de bord vient se présenter à moi et nous discutons un peu. Le steward vient me proposer une coupe de champagne.
De bien meilleure qualité qu’au salon ou c’était déjà très bien.
Nous sommes prêts à partir avec 10 minutes d’avance. La cabine est pleine et comme elle était vide le matin quand j’ai acheté mes surclassements je suppose qu’ils ont réussi à vendre les 4 surclassements.
On me ressert du champagne avant le décollage. Finalement le contrôle aérien nous impose 40 minutes d’attente, temps qui sera mis à profit pour reprendre quelques coupes.
C’est à la nuit tombante que nous nous élançons sur la piste et décollons.
On nous apporte des oshiboris peu de temps après.
On nous propose un apéritif. Je prendrai un whisky, du Bellevoye, qui serait servi à l’Elysée.
Je ne connaissais pas, en tout cas bon et tourbé comme j’aime.
Il sera accompagné d’amuses bouche avec du caviar.
Après avoir été absent pendant un certain temps, le caviar a fait son retour sur Air France il y a déjà de longues années de cela. Mais le débat subsiste entre ceux les partisans de ce type de service et le service à la Lufthansa, à la louche, où il constitue une pré-entrée copieusement servie.
Très bon en tout cas et il faut reconnaitre que cette quenelle est beaucoup plus copieuse que les quelques grains disséminés sur amuse bouche que la compagnie servait à une époque. Comme quoi même un excellent produit peut toujours s’améliorer.
Mes voisins ont fermé leur rideau.
Je me mets à l’aise. Air France a fait des progrès sur la qualité des pantoufles mais pas sur la pointure !
En tout cas pour l’instant tout va bien.
Le service va commencer et voici le menu élaboré par le chef étoilé Glenn Viel.
Je vous propose également la carte des vins et boissons. Xavier Thuizat a remplacé l’ancien sommelier Paolo Basso que j’avais eu la chance de rencontrer il y a plusieurs années au salon La Première alors qu’il organisait une discussion de vins pour les passagers pendant les fêtes de fin d’année.
Les aviation geeks remarqueront avec un sourire qu’une des bières vient de la brasserie Toga….
Une belle carte qui fait la part belle aux produits français, alcools compris, et à laquelle je ne fais qu’un reproche : l’absence de menu snack à commander à toute heure.
Je reprends un whisky en attendant qu’on sorte d’une zone de turbulences pendant que la table est dressée.
Je commence par le gaspacho de tomates et melon.
Un plat de saison a priori simple mais frais et avec un équilibre parfait entre les gouts de la tomate et du melon.
On enchaine avec la déclinaison de melons et jambon de Bayonne IGP.
Encore une fois d’excellente qualité et frais. Après certains diront que ce plat ne fait pas tellement « première » mais il était très bon et si on ajoute le repas servi sur mon vol en provenance de Goteborg, mon repas au salon et ce repas, privilégier des choses légères n’est pas toujours une mauvaise idée.
Mon plat m’est ensuite amené cloché comme il se doit.
J’ai choisi le bœuf confit au vin rouge, raviole et légumes légèrement croquants.
Très belle présentation.
Viande fondante , légumes croquants mais pas durs, vraiment excellent. Là on voit vraiment la touche d’un chef étoilé avec toutes les contraintes qui vont avec la restauration aérienne.
Je prendrai ensuite une salade dont je choisirai les ingrédients dans une longue liste et qui sera préparée à la demande : parmesan asperges œuf de caille courgettes. J’ajouterai un peu de fromage mais pas trop car mon estomac atteint ses limites.
En dessert je prendrai la tartelette abricot et chantilly romarin ainsi qu’un sorbet. L’hôtesse y ajoutera une salade de fruits car elle a perçu que j’avais besoin de fraicheur…
Tout cela est frais, léger et rafraîchissant.
Je termine avec un thé et, pour une fois, pas de digestif.
Il y a de pires manières de se restaurer en vol.
Je me rends ensuite aux toilettes enfiler mon pyjama. On y retrouve quelques produits qui seront appréciés le lendemain matin pour se donner bonne figure.
Quand je reviens l’hôtesse est en train de faire mon lit.
Deux minutes plus tard je suis sous ma couette et je tire le rideau. Air France propose toujours la literie Sofitel Mybed en première avec, en plus de la couette, un sur matelas très agréable.
Je demanderai de l’eau pour m’accompagner pendant la nuit…
Je m’endormirai très vite et ne me réveillerai que peu de temps avant le petit déjeuner. J’avais en effet demandé au personnel de ne me réveiller qu’à la dernière minute.
Je vais me changer et à mon retour mon siège a repris son aspect normal grâce à une hôtesse très attentive.
La table est dressée pour le petit déjeuner.
Le plat sera également amené sous cloche.
Et voilà le résultat : thé, viennoiseries, fromage blanc, compotée de pommes, chutney de dattes au citron vert, poire et speculoos, oeufs brouillés, sauce crème à la ciboulette, carottes sautées, crumble de noisettes.
J’ai régulièrement critiqué les omelettes sur Air France si je compare à celles d’autres compagnies mais ces oeufs brouillés étaient simplement divins. Et les croissants n’étaient pas caoutchouteux comme c’est souvent le cas.
Il faut désormais se préparer à l’atterrissage.
Arrivée
La cabine est préparée pour l’atterrissage et dans quelques minutes nous serons à Singapour.
Le sol est désormais visible.
Nous nous posons, roulons jusqu’à notre point de parking et le personnel vient nous saluer et prendre congé.
A la descente de l’avion un agent m’attend qui m’accompagnera en buggy à travers l’aéroport.
Lors de mes expériences passées les choses s’arrêtaient ici mais là encore Air France a amélioré son service. Il m’accompagnera passer les contrôles d’immigration, récupérer ma valise qui avait été amenée prioritairement avant celles des autres passagers, puis jusqu’à la station de taxi.
Notons qu’à Singapour désormais tout est biométrique pour rentrer et qu’une fois que vous avez fait les formalités en ligne vous n’avez plus à passer par un agent humain à l’immigration. C’est d’une fluidité impressionnante.
Les valises La Première sont donc arrivées avant les autres et posées à côté du tapis bagages.
Ca ne fait que 20 minutes que je suis sorti de l’avion et je n’ai plus qu’à me rendre à mon hôtel.
L’équipage
Voyager en classe La Première c’est bien sûr une cabine d’exception, un salon qui est peut être le meilleur au monde dans sa catégorie, des repas dignes d’un restaurant étoilé mais il y a une chose qu’aucune photo ne dira.
C’est aussi une sorte de bulle avec une relation très particulière avec un équipage qui vous fera davantage penser au personnel d’un hotel 5* ou d’un restaurant 3*. Une bulle qui à ses codes, un peu comme si vous étiez hors du temps et hors du monde, un personnel très aimable avec qui se crée une sorte de complicité, avec qui les échanges sont faciles, avec qui on prend prend le temps de discuter et de blaguer, très prévenant et qui s’adapte à vos attentes. Si vous êtes d’humeur à discuter ils seront même d’excellents compagnons de voyage.
Conclusion
Comparer les premières classes est un exercice souvent difficile et chacun a ses préférences quant à tel ou tel ou point de détail qui lui fera préférer telle ou telle compagnie. J’ai par exemple beaucoup apprécié également Singapore Airlines (mais qui n’aimerait pas?).
Mais au final La Première Air France reste quelque chose d’émotionnellement unique et je pense qu’il n’y pas besoin d’ajouter quoi que ce soit.






























































