Air France Economy, Paris-Tokyo, période de confinement

Alors que le deuxième confinement de la fin octobre 2020 est annoncé en France, je dois me rendre au Japon pour une raison familiale urgente. Au moment où j’écris ces lignes en 2021, le Japon est toujours fermé à l’immense majorité des voyageurs, depuis mars 2020, à l’exception des ressortissants japonais et de quelques résidents étrangers sous conditions plutôt strictes. Je possède la nationalité japonaise et suis donc autorisé en tout temps à rentrer sur le territoire.

Le processus de choix du vol a été relativement efficace : d’une part, le nombre de dessertes du Japon est considérablement réduit, d’autre part, je souhaite au maximum éviter les transits alors que les conditions de voyage, même pour les passagers en correspondance ne restant pas sur le sol des pays, se durcissaient déjà alors considérablement partout dans le monde. Une troisième contrainte se greffe à l’occasion : je voyage avec ma grand-mère, âgée de 82 ans : une minimisation du temps de voyage est donc souhaitable pour réduire sa fatigue.

Nous choisirons donc un vol direct Paris-Tokyo. Notre choix s’orientera vers Air France pour sa politique de flexibilité des plus avantageuses au moment du voyage (remboursement et changement sans frais). Air France dessert au moment du voyage l’aéroport de Narita, situé à l’écart de la ville, à raison de trois vols par semaine, et arrêtait alors toute desserte de Haneda. A noter que la route Paris-Narita constitue indirectement une ligne de continuité territoriale, car le vol coïncide avec le départ du vol Aircalin pour Nouméa depuis Tokyo. En ce qui concerne ma grand-mère, nous demanderons sur simple clic dans le dossier de réservation une assistance avec chaise roulante, que je doublerai d’un message auprès du service client à travers la ligne téléphonique dédiée aux membres Platinum (sait-on jamais).

Enregistrement et parcours en aéroport

Le jour du départ, un samedi et donc sans obligation professionnelle, je rejoins ma grand-mère a son domicile tôt le matin pour l’assister avec les derniers préparatifs, puis nous rejoignons l’aéroport Charles de Gaulle. Beaucoup de monde au check-in Sky Priority ce jour, avec de nombreux voyageurs regagnant leur domicile à l’étranger en vue du deuxième confinement. L’accueil est agréable et je justifie mon éligibilité à entrer sur le territoire japonais en montrant mon passeport japonais. Aucune autre formalité ne sera nécessaire et nous obtenons nos cartes d’embarquement. L’agente nous indique de patienter quelques minutes pour attendre l’assistance chaise roulante.

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L’assistance arrive après une dizaine de minutes et ma grand-mère est installée sur la chaise. Nous nous dirigeons vers les formalités de départ. La Police aux Frontières, tout d’abord, qui ne demandera aucun justificatif (l’attestation de déplacement était déjà de retour en vigueur). Puis le contrôle de sécurité : comme je le craignais, l’ensemble des départs long-courrier depuis Charles de Gaulle étant rassemblé au 2E, le flux de voyageurs est important et un engorgement s’en résulte au PIF où la distanciation sociale est loin d’être respectée.

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Néanmoins, grâce à la priorité conférée par l’accompagnement en chaise roulante, nous passerons le PIF plutôt rapidement et en minimisant la durée des contacts avec la foule présente.

A la sortie du PIF et alors que nous nous apprêtons à nous diriger vers le salon business Air France pour le déjeuner, une employée Air France semble nous attendre de pied ferme. Elle m’approche en me demandant de confirmer mon identité et me confie avoir voulu nous retrouver dès le check-in. Elle nous accompagnera au salon et après, du salon à l’avion.

Cet accompagnement nous délestera de l’obligation de s’enregistrer à l’accueil du salon et nous serons emmenés au calme dans l’espace normalement réservé aux membres Ultimate. Un vrai traitement présidentiel, des mots même de ma grand-mère !

Une fois installés, il est l’heure de déjeuner. Nous irons au buffet où la nourriture est servie sur demande par le personnel, tandis que les boissons sont en libre service.

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Embarquement

Le temps de passer quelques appels à la famille au Japon qu’il est déjà l’heure d’embarquer. Nos deux accompagnateurs reviennent avec la chaise roulante et nous annoncent une mauvaise nouvelle : l’embarquement se fait au large avec quelques escaliers à monter. Notre accompagnatrice Air France nous a confié avoir tout fait pour changer la porte du vol, mais les contraintes opérationnelles ont primé. Je demande à ma grand-mère si elle se sent de faire cet effort et acquiescera.

Le processus d’embarquement sera via paxbus, mais nos accompagnateurs réservent complètement le fond du bus pour nous laisser nous asseoir avec la place nécessaire.

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Le chauffeur débloquera la porte arrière en premier pour nous laisser sortir en priorité. Le reste des portes du bus seront bloquées jusqu’à notre arrivée dans l’appareil. Ma grand mère doit fournir un petit effort mais toujours sous l’oeil bienveillant de notre accompagnateur.

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Notre accompagnante Air France nous assiste avec les bagages et ouvre la marche.

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La joie de monter à bord d’un avion long-courrier, pour la première fois depuis le début de la pandémie, se fait sentir.

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Nous sommes installés à nos places, une rangée de sièges duo en milieu de cabine. Nos accompagnants prennent congé et nous les remercions pour cette précieuse assistance, sans faute.

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Le processus d’embarquement se termine. Nous serons au total 70 passagers à nous rendre à Tokyo aujourd’hui, incluant les passagers en correspondance pour Nouméa.

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Ma grand-mère, plutôt habituée des compagnies japonaises comme ANA et JAL, est amusée par la vidéo montrant les consignes de sécurité sur Air France.

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Croisière

Nous décollons et le service commence. Normalement retiré en cabine Economy, un service apéritif sera proposé à ma grand mère et moi : champagne de la classe Business et quelques crackers japonais.

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Le repas arrive par la suite. Pas de choix : c’est le même plat pour tout le monde. On retrouve en entrée une salade de pâtes, en dessert un far breton…

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Et en plat, un sauté de boeuf avec du riz et des légumes. Le PNC en service me dit regretter la disparition du choix. Le tout est servi avec le sourire et un refill de champagne m’est proposé. Le plateau est généralement de bonne qualité.

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Il est maintenant temps de se reposer un peu, ou plutôt d’essayer. En réalité, je profite d’observer le wingflex de ce 777 des heures durant…

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Le repas s’est terminé au large de Stockholm. Le vol étant plutôt vide, nous n’aurons aucun mal à trouver des rangées de 4 pour s’allonger.

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La distribution des fiches de formalités d’arrivée commence. Elles sont sans surprise un peu plus complexes et longues que d’habitude. Premièrement, une fiche de questions liées à l’état de santé du passager (symptômes). Deuxièmement, une fiche de quarantaine avec le lieu de résidence/de séjour du voyageur et ses coordonnées. A noter qu’une quarantaine de 14 jours est prescrite pour tout entrant au Japon depuis l’étranger au moment du voyage. Cette quarantaine n’est en revanche pas aussi radicalement contrôlée (par géolocalisation par exemple) que dans certains pays d’Asie durant la pandémie (Hong Kong, Thailande, Singapour…). A cela s’ajoute la fiche de déclaration de douane ou, pour les rares étrangers autorisés à voyager, la fiche d’immigration/ré-entrée classique.

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Une fois la paperasse expédiée, le soleil se couche déjà…

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Il est temps de s’allonger un peu pour la nuit, mais en réalité, je suis très excité de revenir au Japon et n’arriverais pas à fermer l’oeil.

Je discuterai plusieurs fois avec l’équipage pendant la nuit : on échangera notamment sur leur condition de découché à Tokyo, avec interdiction stricte de sortie de l’hôtel. Depuis quelques mois, ils peuvent néanmoins prendre le petit déjeuner en salle (plutôt qu’en chambre) et aller à la salle de sport… Un équipage très sympathique et attentif ce jour.

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Je retourne à mon siège d’origine alors que le jour est levé. Ma grand mère n’a elle aussi pas dormi (pour, comme toujours, regarder des films…)

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On approche du but et je suis de plus en plus joyeux de pouvoir passer du temps à Tokyo.

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Le petit déjeuner (ou du moins, le panier faisant office de) est servi un peu plus d’une heure avant l’atterrissage.

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A l’intérieur, rien de très original : des dés de fruits, du pain, un jus d’orange, un yaourt à boire, et un petit fourré au fromage chaud. Les boissons chaudes sont servies séparément. Je regrette vivement le plateau où des éléments un peu plus qualitatifs étaient servis sur le tard.

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On commence le survol du pays, ici au niveau des Alpes japonaises.

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On aborde Narita par le nord, avec la préfécture d’Ibaraki.

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Le circuit d’approche nous fera atterrir par le sud, comme en témoigne cette vue de la ville de Hitachinaka.

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Un virage final doit être opéré pour l’alignement. Il fait un temps magnifique en ce jour de Toussaint, comme par ailleurs pour l’ensemble de mon séjour qui excédera un mois.

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C’est finalement l’atterrissage après 11h30 de vol, aux alentours de 8 heures du matin.

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Mais nous sommes loin de sortir de l’aéroport et de pouvoir profiter de ce dimanche ensoleillé à Tokyo avant de reprendre le travail (à distance) le lendemain… Nous serons accompagnés d’une dame très aimable de l’assistance chaise roulante de l’aéroport de Narita pour ma grand mère.

Arrivée

Le Japon impose à l’ensemble des voyageurs entrant un dépistage COVID-19 à l’entrée sur son territoire. De mars 2020 à juillet 2020, cela était fait via un test PCR naso-pharyngé comme la plupart d’entre nous le connaissent en France. Depuis, et au moment de ce voyage en novembre 2020, les autorités sanitaires japonaises ont opté pour un test salivaire plus rapide à exécuter (et probablement moins fiable, bien que ce soit un autre débat).

L’arrivée à l’aéroport de Narita est assez troublante : l’aéroport, autrefois signe de l’ouverture internationale de Tokyo, s’est transformé en centre de test géant pour les rares voyageurs entrants. Des rangs de chaises destinées à faire attendre les voyageurs occupent l’ensemble des couloirs, toujours bordés d’affiche promouvant le tourisme n’ayant plus aucune pertinence en pleine fermeture des frontières.

Un premier poste d’inspection doit être franchi pour valider que l’on vient bien d’un pays considéré comme à risque sanitaire (c’est à dire, au moment du voyage en novembre 2020, à quasiment toute la planète, à l’exception de quelques îles du Pacifique) et la procédure de dépistage est détaillée. Ensuite, à un deuxième poste plus loin, un tube à essai ainsi qu’un entonnoir vous est remis. Vous devez ainsi les remplir de votre salive dans des isoloirs prévus à cet effet pour garder l’intimité. Dans les isoloirs sont placardées des instructions sur la manière dont il faut remplir la fiole. Les autorités ont aussi jugé bon (ou drôle) de coller une photo de citron, aidant apparemment les personnes à saliver. Un collaborateur regarde ensuite votre fiole, la réceptionne et y colle un numéro d’identification servant à collecter le résultat plus tard. Il faut admettre que l’organisation est millimétrée, comme toujours au Japon et dans le strict respect des gestes barrière.

Plusieurs autres postes d’inspection sont à franchir, où on vous rappelle successivement l’obligation de quarantaine auto-contrôlée, et le fait que l’utilisation des transports publics (incluant le taxi) pendant les 14 jours est prohibée. L’adresse de séjour est notée ainsi que les personnes avec qui nous serons en contact (famille par exemple). Le numéro de téléphone local est relevé et il m’est demandé de répondre aux appels quotidien pour relever mon état de santé. En pratique, on ne m’appellera jamais.

S’en suit après une attente d’environ une demi-heure. Les numéros de tracage attribués lors de la remise de votre salive sont appelés pour recevoir le résultat du test. Nous sommes finalement appelés et on nous remet ce testament de test négatif. On me confiera que les personnes positives au test COVID-19 ne sont jamais appelées, et dirigées pour 14 jours vers un hôpital à leur frais.

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Après environ trois heures de formalités, nous rejoignons notre famille et nous dirigeons vers la maison.

Conclusion

Un vol classique en terme de hard product mais rendu très agréable par l’accompagnement sans faute pour ma grand mère, au départ, à bord et à l’arrivée. Le contexte sanitaire (comme ce mot est utilisé à tort et à travers pour bien souvent de mauvaises raisons…) altère considérablement les conditions de voyage, et le processus long et restrictif à l’arrivée au Japon est sans nul doute l’apothéose du changement de paradigme dans lequel nous vivons actuellement. Néanmoins, il faudra apprendre à trouver le juste équilibre entre la philosophie du tout sanitaire (altérer le service pour protéger les clients et les équipages) et le cost-cutting (altérer le service pour réduire les coûts en temps de crise). Les compagnies penchent en ce moment plutôt d’un côté de l’autre, on vous laisse deviner lequel…

Air France Economy, Paris-Tokyo, période de confinement

Enregistrement
Embarquement
Cabine : siège
Cabine : propreté
Divertissement en vol
Nourriture : goût
Nourriture : recherche
Nourriture : présentation
Nourriture : choix
Personnel :Service
Personnel : disponibilité, amabilité
Débarquement
Lounges / service et expérience au sol
Ponctualité
Rapport Expérience/prix

Bien

Un vol classique en terme de hard product mais rendu très agréable par l'accompagnement sans faute pour ma grand mère, au départ, à bord et à l'arrivée. Le contexte sanitaire (comme ce mot est utilisé à tort et à travers pour bien souvent de mauvaises raisons...) altère considérablement les conditions de voyage, et le processus long et restrictif à l'arrivée au Japon est sans nul doute l'apothéose du changement de paradigme dans lequel nous vivons actuellement. Néanmoins, il faudra apprendre à trouver le juste équilibre entre la philosophie du tout sanitaire (altérer le service pour protéger les clients et les équipages) et le cost-cutting (altérer le service pour réduire les coûts en temps de crise). Les compagnies penchent en ce moment plutôt d'un côté de l'autre, on vous laisse deviner lequel...

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