Combien payerez vous vos vols cet été ?

Alors que l’aérien entame un redécollage qu’on attend long et laborieux se pose déjà pour beaucoup la question de savoir quel impact la crise aura sur leur portefeuille et le prix des billets qu’ils achèteront dans les semaines et mois à venir.

En effet, et c’est déjà une bonne nouvelle en soi, il semble qu’un nombre plus important de personnes qu’escompté envisage de revoler cet été ou en tout cas se pose la question. Sous réserve bien sur que les frontières des pays visés soient réouvertes, ce qui est un autre sujet.

Des tarifs a priori raisonnables

Ce qu’on observé pour l’instant c’est que les logiques promotionnelles de type « market fare » continuent d’exister et que les pays au départ desquelles les prix sont les plus doux restent les mêmes qu’avant.

On voit aussi davantage de promotions ponctuelles que ce qu’on voit en général à cette époque de l’année et c’est logique : ça n’est pas un été comme un autre, les réservations n’ont pas été anticipées et donc il faut remplir à tout prix.

Ce qu’on observe également c’est qu’à ce jour les prix ne s’envolent pas et sont même plutôt bas pour un été (sauf si vous visez des destinations comme la Corse pour laquelle les prix ont tout du grand banditisme en général et a fortiori aujourd’hui.

Par contre si le fait que les prix soient relativement bas pour l’époque peut être une bonne nouvelle nous vous conseillons de réserver sans attendre car on peut s’attendre à ce qu’ils remontent fortement. Pourquoi ? Si moins de gens voyageront que les autres étés les capacités proposées sont également largement inférieures donc le nombre de sièges proposés dans les classes tarifaires les plus bas sera donc moins important. Et si par hasard la demande est plus importante que prévue, même si ça n’est qu’un tout petit peu, on peut avoir des prix qui se remettent à flamber rapidement.

En effet une fois qu’assez de sièges auront été vendus pour s’assurer que le vol ne sera pas un fiasco économique la logique voudra que les compagnies reconstituent leurs marges le plus rapidement possible donc proposent rapidement des classes tarifaires chères sans trop commercialiser les intermédiaires.

Un vrai risque de flambée des prix

Et, pour finir, il est d’autant plus important de se jeter sur les premiers « bons » tarifs identifiés qu’on ne peut pas anticiper comme à la normale comment les prix vont évoluer et sur quelle durée. La raison est très simple : le yield management dont nous décrivions le fonctionnement dans un article précédent est une science statistiques. Mais le contexte actuel ne ressemble à rien de connu donc il n’y a aucun historique de données qui permette d’appliquer un modèle. Va-t-on voir les prix remonter fortement ? S’effondrer ? Rester à un niveau moyen ? En temps normal c’est très facile à prédire, là on est dans l’inconnu. Bien sur l’évolution des prix va suivre des logiques mais des logiques qui dépendront des « pricers » de chaque compagnie et de leur stratégie sachant, encore une fois, qu’il n’existe pas de situation passée qui puisse aider à prédire quoi que ce soit.

Mais si nous devions faire un pari, et cela n’engage que nous, c’est que

  • La demande sera supérieure à ce qui est attendu
  • Après avoir vendu les premiers sièges à des prix attractifs les compagnies vont profiter de cette demande excessive au regard des capacités proposées pour faire remonter les prix très vite et faire de la marge dont elles ont plus besoin que jamais.

Donc si vous voulez ou devez absolument partir réservez vite si vous trouvez un prix qui vous convient. L’attentisme pourra vous aider à trouver d’excellentes affaires si les choses se passent moins bien que prévu ou au contraire à payer beaucoup plus que ce que vous auriez payé en temps « normal ». Il n’y aura à notre avis pas d’entre deux : les tarifs seront doux ou très chers, rarement « acceptablement chers ».

Pas cher peut être trop cher pour ce que c’est

Et un dernière conseil : avant de réserver regardez à quel point le service que la compagnie que vous comptez prendre sera dégradé et demandez vous si cela en vaut vraiment le prix. Vous trouverez par exemple du moyen courrier sur Air France beaucoup moins cher que si vous aviez attendu juillet pour réserver une autre année. Mais sachant qu’il n’y aura aucun service à bord ce moins cher sera sûrement trop cher pour ce que vous aurez. Idem pour Turkish Airlines. Idem pour KLM sur les vols de moins de 9h !

Nous allons entamer un monitoring assidu des tendances tarifaires pour essayer de vous tenir informés au mieux et reprendre notre chasse aux « bonnes affaires » maintenant que vous pouvez revoler mais notre recommandation pour l’instant est de réserver vite si vous trouvez un bon prix et de vous demander si ce bon prix ne cache pas une prestation honteusement dégradée sous prétexte de cost-cutting emballé dans un message sanitaire rassurant.

Ca c’est pour le court terme. A long terme tout dépendra bien sur de la vitesse de réouverture des pays, de l’hypothèse d’une seconde vague et du mouvement de consolidation qui en réduisant le nombre de compagnies va entrainer à moyen terme des prix à la hausse pour tout le monde ou presque. Mais on en reparlera plus tard.

Photo : avion au coucher de soleil de muratart via Shutterstock

Bertrand Duperrin
Bertrand Duperrinhttp://www.duperrin.com
Voyageur compulsif, présent dans la communauté #avgeek française depuis la fin des années 2000 et passionné de (longs) voyage depuis sa jeunesse, Bertrand Duperrin a cofondé Travel Guys avec Olivier Delestre en mars 2015. On peut le retrouver aussi aussi sur http://www.duperrin.com où il parle depuis plus de 10 ans de la transformation digitale des organisations, son métier quand il est au sol.
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