Aérien : comment le COVID a changé les habitudes des français

2020 restera vraiment une année noire pour l’aérien. Avions cloués au sol, frontières fermées, tours de passe passe pour transformer une catastrophe sanitaire en une crise écologique dont on le rend seul responsable. Entre les faits (les mesures restrictives) et des messages plus ou moins objectifs, les français n’ont pu que questionner leurs habitudes et l’idée même qu’ils se font du voyage.

C’est l’objet d’une toute récente étude de la Chaire Pégase de Montpellier Business School qui, au début de l’année, nous avait déjà livré un rapport de grande qualité sur la compréhension du public de l’impact environnemental de l’aérien.

En 2020 seuls 20% des français ont pris l’avion

Sans surprise, peu sont les français qui sont montés dans un avion en 2020 : ils n’ont été que 20% à voler cette cannée contre 63% en 2019 !

Les raisons ? L’absence d’envie ou de besoin de prendre l’avion, la crainte de se retrouver en quarantaine et la crainte de tomber malade.

Il est évident qu’entre les voyages rendus impossibles, les messages anxiogènes, la réalité du virus et, ne l’oublions pas, la dégradation de la qualité de service opérée dans un premier temps par les compagnies (et pour certaines cela dure) on a connu des contextes plus motivants.

Et sans surprise ces voyages ont été essentiellement professionnels (2 fois plus qu’à l’habitude) et ont principalement concerné la France Métropolitaine. Autres faits notables : une popularité croissante pour les Outre-Mers et des délais de réservations plus courts, conséquence d’une moins grande visibilité du contexte à long terme.

L’envie de voyager reste intacte

Quoi qu’il en soit les français ont toujours autant envie de voyager car 61% d’entre eux envisagent de le faire en 2021. Un chiffre qui se rapproche de 2019 mais qu’il importe de nuancer.

Tout d’abord parce que les français ont envie de prendre leur temps. 55% pensent attendre au moins 6 mois. Par ailleurs les destinations « proches » jugées plus sûres seront privilégiées.

Donc si tout va bien autant de français voleront en 2021 qu’en 2020 mais pas tout de suite, donc moins souvent et peut être moins loin.

Le passager veut avoir de la visibilité et être rassuré

Sans surprise, dans un contexte incertain, ce dont les passagers ont besoin pour remonter dans un avion est d’être rassurés.

Rassurés par rapport au contexte sanitaire d’abord : les mesures sanitaires dans les aéroports et les avions seront clé.

Rassurés par rapport à leur voyage : la possibilité d’annuler ou repousser leur voyage en fonction de l’évolution des restrictions et de la crise est essentielle.

Rassurés par rapport aux conditions même de leur voyage : accessibilité du pays (ouverture des frontières) et absence de quarantaine seront bien sur déterminants.

Chez Travelguys on ajoutera un critère : une expérience client non dégradée. Aujourd’hui trop de compagnies ont dégradé leur service sous prétexte de contraintes sanitaires mais en faisant en réalité du cost-cutting, le tout sans trop baisser le prix du billet. Et cela ne passe pas ! De la même manière on pense que si le long courrier sera le plus long à repartir, il repartira d’autant mieux que les passagers seront dispensés du port du masque sur des voyages de 6h ou plus, ce qui attendra un vaccin et une baisse plus que significative de la présence du virus .

Une bonne nouvelle pour les acteurs de l’aérien

Une nouvelle rassurante pour les acteurs du secteur : lorsque les conditions leur permettront d’augmenter leur offre leurs clients seront là. Pas tout de suite et avec certaines précautions mais ils seront là.

Notons que jamais le facteur environnemental n’est invoqué par les français pour expliquer leur choix, ce qui veut tout de même dire quelque chose.

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Image : passager triste de ne pas voyager de  Prostock-studio via Shutterstock

Bertrand Duperrin
Bertrand Duperrinhttp://www.duperrin.com
Voyageur compulsif, présent dans la communauté #avgeek française depuis la fin des années 2000 et passionné de (longs) voyage depuis sa jeunesse, Bertrand Duperrin a cofondé Travel Guys avec Olivier Delestre en mars 2015. On peut le retrouver aussi aussi sur http://www.duperrin.com où il parle depuis plus de 10 ans de la transformation digitale des organisations, son métier quand il est au sol.
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