La recherche des bons plans et promos pour payer son billet d’avion moins cher est un sport national pour beaucoup de frequent flyers et un sujet pour tout le monde si j’en crois les chiffres d’audience de nos bons plans.
Mais il y a bon plan et bon plan, vraies et fausses bonnes affaires et le plus souvent plus l’affaire sera bonne plus elle sera potentiellement risquée.
On va essayer d’y voir un peu plus clair. Comme cet article est assez long voici un rapide sommaire pour ceux qui connaissent un peu le sujet et voudraient aller directement à la section qui les intéresse.
- Les promotions dans l’aérien
- Les offres duo ou « companion fares »
- Les « market fares »
- Les risques des « market fares »
- Le cas des « hidden-city tickets »
- Les « mistake fares »
- Risques des « mistake fares » : quand la compagnie n’honore pas le billet.
- Conclusion
Les promotions dans l’aérien : pas toujours si intéressant que ça.
Commençons par le plus simple : les promos. Comme dans n’importe quel secteur, une compagnie aérienne qui a des invendus fait des promos. Mais la promo peut aussi servir à « lancer » une destination nouvelle, un produit, marquer le coup pour un événement ou faire face à la saisonnalité des ventes.
Typiquement les traditionnelles promos de printemps d’Oman Air visent à mieux faire connaître la compagnie qui souffre d’un déficit d’image face aux Gulf Sisters voisines.
A la St Valentin on voit souvent fleurir les « offres duos » avec des réductions pour les personnes voyageant à deux.
Bien sûr les soldes, le Black Friday etc sont des périodes à promos.
De notre expérience il y a à prendre et à laisser dans ces promos. Les Oman Air sont en général très bien. Il y souvent des affaires intéressantes sur les promos d’été en business chez Air France mais les promos faites le reste de l’année sur La Première ou en business nous font rigoler plus qu’autre chose. Pas assez intéressant, à notre avis pour donner envie à un passager economy ayant les moyens de tenter la classe supérieure ni pour être un déclencheur d’achat d’impulsion.
Bref il y a à prendre et à laisser, on économisera logiquement davantage sur un billet business que sur de l’économie (20% de 500€ ça sera toujours moins importante que 20% de 3000…). L’avantage des promos par contre c’est qu’elles ne sont pas difficiles à trouver tant les compagnies communiquent dessus…encore qu’elles aient un peu de mal de sortir de la segmentation business/touriste qui veut que l’homme d’affaires voyage en business et le touriste en éco. Aujourd’hui on trouve pleins d’hommes d’affaires en éco et pleins de touristes en business sur certaines lignes et les offres n’atterrissent pas dans la boite mail des bonnes personnes.
Les offres duo ou « companion fares »
Le principe des offres duo ou « companion fare » est de proposer une belle réduction sur un billet en classe affaires ou première classe…à condition de voyager à deux et donc d’en acheter deux. Pas besoin d’être en couple, on vous rassure.
Vous allez bientôt voir arriver, entre autres chez Air France qui en est coutumière, des promos en business class pour les vacances d’été, notamment sur les États-Unis. Pourquoi ? C’est les vacances, les hommes d’affaires voyagent moins et les business class sont vides.
Air France utilise aussi parfois des offres duos pour vendre les deux sièges centraux de sa classe La Première, les passagers « solo » préférant les éviter et au profite des suites côté hublot.
Lufthansa propose également souvent au printemps des « companion fares » pour remplir ses classes avant pendant l’été et en général elles sont vraiment très intéressantes.
Cela tend à devenir une pratique de plus en plus courante pour de plus en plus de compagnies. Sont elles pour autant intéressantes ?
Franchement je suis toujours dubitatif sur les companion fares d’Air France mais à l’inverse j’ai déja vu de très bons plans sur d’autres compagnies. Par exemple une First Lufthansa pour Pekin (ok il fallait partir de Manchester…) à 1700£ par personne…donc quasiment deux billets pour le prix d’un en temps normal !
Le « market fare » ou tarif de marché, la foire aux bonnes affaires cachées
Vous avez pu remarquer dans nos « bons plans » que souvent il fallait aller chercher son vol dans une ville ou un pays « secondaire » et/ou avoir une correspondance.
Là on est pas que dans la promo, on est dans une logique de pricing et de marketing.
Une compagnie peut en effet décider de miser sur une ville, un pays ou une zone géographique pour y capter une part supérieur du nombre de passagers.
Pourquoi faire cela ?
Par exemple lorsque la ou les compagnies locales proposent peu de destinations ou peu de vols, il reste pleins de passagers orphelins en quête d’une compagnie pour les amener là où ils ont envie d’aller. C’est pour cela que beaucoup de compagnies dont Air France sont agressives au départ de Bruxelles : vu les limites de l’offre de Bruxelles Airlines le voyageur Belge est une belle cible car dans une grande majorité des cas sa compagnie « nationale » (Brussels Airlines, héritière de feue Sabena est propriété de Lufthansa Group) ne peut pas l’emmener là où il le désire.
Même logique sur les tarifs de Qatar Airways que je partageais ce mardi. Le billet reste cher au départ de Paris ce qui signifie que la compagnie Qatari remplit bien ses vols au départ de Charles de Gaulle, destiation au départ de laquelle elle est aussi confrontée à une forte concurrence, par contre les prix au départ de Zagreb, Stockholm, Göteborg ou Oslo montrent qu’il y a pleins de « passagers orphelins » dans ces villes dont les besoins ne sont pas comblés par les compagnies locales. Logique quand on connaît le réseau de SAS ou de Croatia Airlines. Les autres compagnies essaient donc de séduire ces passagers et celle qui arrive à se positionner comme moins cher que tous les autres rafle la clientèle.
En moyen ou long courrier le groupe Lufthansa au travers de Lufthansa et Swiss a décidé d’être très agressif sur la clientèle business française. Au départ de Paris, selon combien de temps vous vous y prendrez à l’avance, toute l’Europe (ou presque) est disponible pour plus ou moins 500 euros en business, voire 400 ou 300 quand Air France a l’habitude de s’afficher de 200 a 500 euros plus cher. D’ailleurs il me semble bien que depuis peu Air France essaye de contrer cette offensive mais sans aller jusqu’à s’aligner sur les tarifs de Swiss ou Lufthansa. Pourquoi ? Peut être que sa structure de coûts l’empêche d’y arriver ou peut être qu’ils se disent que le passager est prêt à payer 100 ou 200 euros de plus pour un vol direct et s’éviter une correspondance à Francfort, Munich ou Zurich, ce qui qui n’est pas illogique.
En long courrier vers l’Asie Lufthansa propose de la first (j’ai bien dit de la first) aux alentours de 3600€ sur Singapour départ Paris, Swiss propose Dubaï en business pour 1200€ quasiment toute l’année.
Mais rassurez vous, Air France-KLM fait exactement pareil. Je me souviens d’un voyage au Vietnam que j’avais pris au départ de Londres (via Amsterdam et Bangkok à l’aller, Canton et Paris au retour), un autre pour Tokyo départ Bruxelles (via Paris) ou du Dubai départ Bruxelles là encore où le fait de ne pas partir de Paris (même en prenant le même vol sur la partie long courrier) m’a fait économiser de 1000 à 2000 euros en business à chaque fois. Air France sait aussi être agressive sur des vols au départ de l’Allemagne ou de l’Espagne. A ce prix ça faut la peine de rajouter 200 euros pour se rendre à l’aéroport de départ.
L’ironie de la chose c’est donc que souvent un passager qui n’a pas envie d’aller chercher à l’étranger un vol qui le ramène chez lui pour ensuite prendre le long courrier qu’il voulait prendre aura souvent financièrement intérêt à voyager sur une compagnie concurrente de sa compagnie nationale préférée. Vous verrez ainsi beaucoup de français sur Lufthansa et d’allemands sur Air France, chacun trouvant sa compagnie nationale trop chère.
Et puis vous avez le market fare à durée limitée, frère quasi siamois de la promo comme cette offensive des compagnies OneWorld sur Amsterdam il y a quelques semaines : une opération géographiquement localisée sur une durée de 24h qui permettait d’avoir des billets en business pour de nombreuses villes aux Etats-Unis pour 1200€ A/R au départ d’Amsterdam.
Très souvent le market fare est beaucoup plus intéressant que la promo, et logiquement encore plus si on voyage en business qu’en éco car les coûts de pré et post acheminement sont largement couverts. Mais globalement un market fare depuis un pays voisin est en général plus intéressant qu’une promotion au départ depuis son propre pays. En plus le market fare est (si on enlève des cas comme l’opération One World plus constant : il est accessible pendant des semaines, le plus souvent des mois, voire est une logique permanente.
Par contre contrairement aux promotions, les compagnies ne communiquent pas sur les market fare et on comprend pourquoi. A vous de partir à la chasse aux bons plans armés de votre comparateur favori. A la longue vous saurez où chercher sans avoir à trop tâtonner…
Mais attention : quand on veut jouer avec les market fares il y a des règles du jeu à respecter et vouloir jouer au plus malin peut vous attirer des problèmes.
On ne joue pas au plus malin avec les market fares
Quand vous lisez bien les conditions de vente de votre billet d’avion, le contrat que vous passez avec la compagnie, vous voyez que « les segments doivent être volés dans leur intégralité et dans l’ordre ». Si vous vous êtes toujours demandé ce que cela veut dire et à quoi ça sert vous seriez bien inspirés de réparer cette lacune avant de vous offrir un Paris-Francfort-Hong Kong, ou un Londres-Paris-Tokyo à tarif imbattable.
Quand on habite Paris, qu’on veut aller à Tokyo et qu’on trouve un Londres-Paris-Tokyo largement moins cher qu’un Paris-Tokyo on peut être tenté de faire deux bêtises.
La première est de se dire « Je zappe le Londres Paris et je me pointe la bouche en cœur à l’embarquement à CDG ». Dans ce cas on vous refusera tout simplement d’embarquer car vous serez « no show » sur le Londres-Paris. « Segments à voler dans l’ordre et dans leur intégralité ».
La seconde serait de dire « ok à l’aller je vais bien m’enregistrer à Londres et faire le premier vol mais au retour je m’éclipse à Paris ». Alors si vous avez des bagages enregistrés…c’est déjà mort. Les compagnies ne sont pas bêtes donc oubliez le « je vais à Londres mais je veux récupérer mon bagage à Paris ». Mais la tentation peut être forte si vous récupérez votre bagage « légalement » (par exemple votre correspondance à Paris vous oblige à y passer la nuit) ou si vous avez un bagage à main.
C’est ce qu’un petit malin a essayé de faire sur Lufthansa dernièrement.
Y aura-t-il une jurisprudence Lufthansa sur les market fares et les « hidden city tickets » ?
Un passager avait un Seattle-Francfort-Oslo. Lors de la correspondance à Francfort au lieu de se rendre à l’embarquement du vol pour Olso il a pris un Francfort-Berlin (il réside à Berlin) qu’il avait réservé « à côté » (Il serait resté à Francfort la logique aurait été exactement la même). Nul doute que d’aller à Oslo lui coutait infiniment moins cher que Berlin depuis Seattle.
On appelle ça un « hidden city ticket », pour dire que la vraie ville de départ ou de destination est « cachée » du le routing originel. Parfois elle est en dehors (ici Berlin) parfois cachée dedans (si la vraie destination de ce monsieur était Francfort). La vraie ville de départ et/ou de destination du passager n’est pas celle du billet.
Réaction de Lufthansa : son billet a été retarifié et la compagnie lui demande 2300€ qui correspondent à ce qu’il aurait du payer s’il avait effectivement réservé un Seattle-Francfort-Berlin. Le cas a fini au tribunal et…Lufthansa n’a pas réussi à faire condamner le passager.
Alors vous allez me dire que tout va bien et qu’on peut s’amuser comme on veut avec les « hidden city ». Et bien pas du tout. Et ce pour trois raisons :
1°) Des compagnies ont déjà par le passé retarifé des billets « hidden city » et c’est passé.
2°) Une compagnie peut vous sanctionner en vous enlevant les bénéfices du programme de fidélité (miles, vols non crédités) voire vous en exclure car vous en violez les conditions.
3°) La raison du tribunal a été que Lufthansa ne justifiait pas le montant demandé. Et c’est capital : le tribunal reconnaît le droit à Lufthansa de poursuivre le client mais dit que la justification du montant était un peu légère. Avec un dossier mieux préparé et techniquement argumenté sur le pricing ça passait.
[Mise à jour du 08/10/2019] Lufthansa a fait appel de la décision et la cour d’appel de Berlin lui a donné tort. Mais il semble que cette décision ne puisse être considérée comme une jurisprudence en Allemagne et en tout cas elle ne s’impose pas hors d’Allemagne non plus.
Cette décision concerne un compagnie qui a retariffé un dernier segment non volé mais n’interdit pas, par ailleurs, d’annuler l’intégralité du billet si le premier segment d’un parcours n’est pas utilisé.
Avec les « hidden city » il faut respecter les règles du jeu
On ne va pas s’éterniser sur le sujet dans un billet déjà très et dense mais voici ma position sur le sujet.
Les compagnies ne calculent pas le prix du billet en fonction du coût mais de la demande. Elle sont donc tout à fait légitime à avoir des logiques de prix par marché, par ville et ce indépendamment de la distance volée. Ce sont les règles du jeu.
En tant que passager, rechercher les market fares c’est jouer à un jeu dans le cadre de ces règles. Et ces règles impliquent qu’on vole tous les segments et dans l’ordre. Sans cela on voit bien qu’on peut casser la logique de pricing des compagnies avec au final des vols plus cher pour tout le monde et des avions moins remplis pour les compagnies. Un jeu perdant perdant.
On peut avoir dans son billet un point de départ ou une destination finale qui est « cachée » dans le routing, ça ne pose aucun problème. Par contre il faut aller de ce point de départ au point de départ du billet pour prendre le premier vol par ses propres moyens et y revenir après le dernier vol de la même manière. Ca c’est respecter les règles du jeu. La triche n’est pas d’avoir une « ville cachée », c’est de zapper un segment. C’est à la fois de la triche et une rupture du contrat de transport passé entre le passager et la compagnie donc quelques chose que je ne cautionnerai jamais.
Quand on vous présente un « bon plan » sur TravelGuys on choisit toujours des points de départ « accessibles » depuis la France ou Paris exactement pour cette raison et jamais on ne vous incitera à zapper un segment. Quand on triche, à un moment, les règles du jeu s’adaptent et à mon avis si cela arrive ça ne sera pas dans un sens favorable pour les finances des passagers.
Il y également un autre risque : pour vous rendez à votre point de départ vous allez prendre un vol qui ne figure pas sur le même billet que votre itinéraire principal. Si vous le ratez ou qu’il est en retard ou annulé vous allez rater l’autre sans aucune possibilité de remboursement vu que les deux billets ne sont pas liés. Dit autrement, même si je prends Air France pour aller à Londres prendre Air France pour revenir à Paris et ensuite m’envoler sur Tokyo, si le Paris Londres est annulé ou trop en retard je perds tout. Pensez donc à prendre la marge de sécurité nécessaire.
Bon il y a quand même un moyen « légal » pour essayer de s’en sortir : si votre billet est flexible et permet de faire un « stopover », autrement dit vous arrêter à une escale. Dans ce cas vous « repoussez » votre dernier segment de plusieurs mois, vous descendez à Paris et il vous reste un « Paris-quelque part » sous le coude qui ne sera pas a priori considéré comme no-show si vous ne le prenez jamais. Et il pourra vous servir de vol d’apport si vous retrouvez plus tard un market fare sympa au départ du même endroit.
A ce sujet Air France est attaquée par des passagers dont le vol retour a été annulé suite à un « no show » à l’aller. Sûrement qu’ils ont trouvé moins cher de prendre un aller-retour qu’un aller simple. On saura en mai ce qu’en pense le tribunal car même si ça n’est pas forcémement un cas de « hidden city » (avec zappage du segment aller) on est dans un cas assimilable. J’espère qu’il donnera raison à la compagnie.
[Mise à Jour] Air France a été condamnée sur la forme mais pas sur le fond : l’annulation du billet a été jugée excessive mais la sanction au travers de pénalités, elle, a été déclarée légale. Bref pour le passager ça ne changera pas grand chose in fine.
Allez on a presque fini. Il y a encore moins cher que les market fares : les mistake fares ou error fares.
Mistake fares / error fares : très bons prix mais matière hautement instable et explosive.
Le mistake fare également appelé « error fare » est en général le Graal du bon prix ! Et ce pour une très bonne raison il ne correspond à aucune logique marketing ou économique vu que, comme son nom l’indique il résulte d’une erreur !
Le plus souvent une personne s’est « trompée » en rentrant un tarif dans le système de réservation ou, parfois, quelque chose s’est mal passé quand plusieurs systèmes se sont échangés des informations sur des conditions tarifaire.
Ca peut être une faute de frappe, une personne qui rentre le bon montant mais pas dans la bonne monnaie ou pas pour la bonne classe de voyage….les cas ne manquent pas.
A quoi reconnaît on un mistake fare ? Le prix est tellement bas que cela semble à la limite louche.
On a par exemple vu Air France « sortir » un billet en première entre Los Angeles et Londres via Paris à moins de 1200 € (au lieu de $23 000 à ces dates). Ou encore du Istanbul-Paris-Johannesbourg a moins de 1600€.
Plus récemment c’est Cathay Pacific qui proposait des aller-retour en business entre le Vietnam et les USA pour $700 aller-retour et $1000 en première (au lieu de $30 000).
Une super affaire ? Et bien pas toujours !
Il arrive en effet que les compagnies décident de ne pas honorer ce type de tarif, ce qui concrètement peut se traduire de différentes manières. La première est tout simplement une annulation du billet et un remboursement. La seconde est que vous voyiez votre billet se transformer en billet économie…ce qui peut devenir une très mauvaise affaire. Dans ce cas il faudra un peu palabrer pour obtenir l’annulation et le remboursement.
Quelle est la règle en la matière ? Et bien il ne semble pas y en avoir.
Une compagnie peut-elle refuser d’honorer un mistake fare ?
Il y a deux choses à prendre en compte : la décision commerciale de la compagnie à un moment donné face à un mistake fare et la dimension légale si elle décide de refuser de l’honorer.
Certaines compagnies comme Air France ont la réputation de ne jamais honorer les mistake fare. Delta et Emirates non plus. A l’inverse Cathay Pacific avait décidé d’honorer les siens.
Quels sont les critères de décision ? C’est très fluctuant.
1°) La politique commerciale appliquée au sens strict. « On n’honore jamais ».
2°) Le fait de vouloir faire plaisir à ses clients. « On honore au coup par coup ». Typiquement le cas de Cathay à mon avis d’autant plus qu’ils se sont offerts une belle campagne de pub par cette seule décision.
3°) Le fait de pouvoir honorer le mistake fare, d’avoir les moyens de se le permettre. Concrètement parlant je ne pense pas que la situation financière d’Air France à l’époque (et encore aujourd’hui) lui permette de brader ses billets la Première ainsi.
4°) Le nombre de billets vendus. Si l’erreur est rapidement découverte et corrigée et que très peu de billets ont été vendus la compagnie peut décider de faire un geste. Si par contre l’information s’est propagée sur les réseaux sociaux et les forums spécialisés, que beaucoup de clients aient réservé les chances qu’il soit honoré sont faibles. C’est pour cela que nous ne partageons jamais de mistake fare sur TravelGuys : plus nous sommes nombreux à en parler plus nous réduisons les chances de ceux qui en ont bénéficié d’en profiter. Et comme vous le voyez il y a des risques qu’on ne veut pas faire partager à une clientèle parfois néophyte en la matière. Et si vous en trouvez un ? Réservez en connaissance de cause si le cœur vous en dit mais surtout n’en parlez à personne.
Mais tout cela est-il légal ? Je veux dire : la compagnie a affiché un prix, vous avez acheté, vous avez payé, un contrat de vente existe, elle n’a qu’à assumer ses erreurs non ? Et bien c’est un peu plus compliqué de cela et il ne semble pas y avoir de règle ou de jurisprudence stricte en la matière.
Depuis 2015 aux États-Unis le DOT (Department of Transportation) précise que les compagnies ont le droit de ne pas honorer un mistake fare pour peu qu’en plus de le rembourser elles remboursent, sur justificatif, toutes les dépenses non remboursables liées à l’achat du billet comme des nuits d’hôtel non remboursables ou des vols pour se rendre au point de départ. Mais cela ne faut que pour les compagnies américaines pour un vol au départ des Etats-Unis. Mais c’est la ligne de conduite qu’avait adoptée Air France.
En France une vente peut être annulée dès lors qu’une erreur a provoqué l’affichage d’un prix « dérisoire ». Ce qui est le cas ici. Mais on peut discuter du fait que le client ait conscience du caractère dérisoire du prix et là je suis bien en mal de vous répondre. Je suis convaincu que si pour n’importe quel frequent flyer ou travel blogger il est facile de savoir qu’on a affaire à un mistake fare mais qu’en est-il du « commun des mortels » qui a mon avis n’a aucune conscience du prix d’une business ou d’une first et croit simplement être tombé sur une promo ? Franchement je n’en sais rien.
Pour voler pas cher soyez malin, lucide et voyagez dans les classes avant
Sans aucune surprise vous constaterez que les meilleurs affaires en termes de vols pas cher sont dans les « classe avant », business et première et c’est logique : il y a davantage à « gratter » sur un billet à 3000€ que sur un billet à 500. C’est là que logiquement on peut faire le plus d’économies.
Quoi qu’il en soit soyez malin, on arrive parfois en sachant ce qu’on cherche, comment le chercher et comment fonctionne la tarification d’une compagnie des à trouver des billets business intéressants comparés à une éco plein tarif. Mais soyez également lucides : certains plans sont risqués et vous pouvez y laisser des plumes.
Photo : avion pas cher De Aysezgicmeli via shutterstock