On en a ras-le-bol : Après presque 2 mois de confinement, les français ont besoin d’air. Cela se voit, rien qu’à observer les quelques carrés de pelouse sur le Champ de Mars ou sur l’Esplanade des Invalides pris d’assaut par des pique-niqueur en mal de pelouses.
Sur le champ du tourisme, c’est la grise mine : les chiffres du trafic aérien, bon indicateur de l’activité touristique mondiale, sont en chute libre.
Certes, il y a d’importantes différences par plaques géographiques, et, bizarrement, la Chine est celle où la diminution est la moins forte… Mais sur le reste, plus de 90% de baisse dans les pays occidentaux. La chute est terrible et avec elle, celle de toute l’industrie touristique internationale.
Sans compter les mesures barrières qui feront fuir la plupart des personnes qui n’avaient pas encore réservé leurs vacances… Par pitié, faites quelque chose !
Des économies exsangues, celle de la France en premier
Les économies mondiales sont dans une débâcle totale suite à l’épidémie de COVID-19. Le FMI table donc sur une chute du PIB mondial de 3%, et de celui de la zone euro de 7,5%.
En France, les estimations les plus optimistes tablent sur une décroissance de 8% sur l’année 2020.
Dans un pays où le tourisme représente près de 7 points de PIB, l’impact de l’épidémie est colossal. A ce jour, certains secteurs comme l’hôtellerie, la restauration ou les spectacles et musées sont encore à l’arrêt.
Mais pour combien de temps encore ? Alors que le pic de l’épidémie est passé depuis près de 45 jours, les bars et restaurants n’ont toujours pas rouverts, et les français doivent encore remplir des attestations à la noix pour se déplacer !
Les chances de rebond de l’épidémie sont très faibles à court terme, par analyse historique des épidémies passées, mais aussi par observation de ce qui s’est passé dans les foyers initiaux du COVID-19.
Tout le secteur a besoin d’une réouverture des frontières, pour que les touristes, à plus fort pouvoir d’achat, puisse occuper à nouveau salles de restaurants et terrasses.
Nos voisins réouvrent leurs frontières début juin, et ce n’est pas fini !
A fortiori, nos voisins l’ont compris, eux… Et pour cause !
Nombre de pays européens, comme la France, dépendent fortement du tourisme et, au-delà, de l’économie qui tourne autour du secteur du tourisme.
Aussi, l’ouverture des frontières a commencé ou est prévue courant mai ou début juillet chez nombre de nos voisins européens.
L’Italie sera donc accessible aux français dès le début du mois de juin, l’Espagne et la Grèce à compter du 1er juillet et sans restrictions (hors gestes barrière). Et pour cause, ces pays dépendent à au moins 10% du secteur du tourisme formellement, et jusqu’à 30 voir 70% formellement et informellement pour certaines régions de ces pays (côte espagnole, Sardeigne, Sicile, Îles Grecques).
Le Portugal, lui, n’a jamais fermé, de même que la Suède ou les Pays-Bas. L’Allemagne et la Suisse vont rouvrir leurs frontières avec la France le 15 juin.
Or, en France, des attestations de déplacement sont encore demandées pour tout mouvement de plus de 100km en dehors de son département d’origine… Une ineptie quand la circulation du virus est aussi faible.
Peut-on vraiment se priver des touristes communautaires, au fort pouvoir d’achat, pour l’ensemble de la saison d’été ? Je ne le crois pas.
Tout le monde ne veut pas et ne peut pas partir en France
J’entends déjà les loups crier : « Partez en France, achetez français, c’est une honte de vouloir partir à l’étranger pour les vacances alors que l’économie française a souffert ».
Ou les éternels « T’as qu’à partir en France, y’a de si belles régions à découvrir ».
Premièrement, sachez que chez TravelGuys, essentiellement moi, je pars régulièrement à la découverte des régions françaises. Soit. Très joli oui.
Deuxièmement, et c’est une opinion, le niveau de service en France est globalement moins bon que chez nos voisins, ou qu’ailleurs dans le monde.
- Au restaurant, si la qualité de la nourriture est au rendez-vous à condition d’y mettre le prix, l’offre intermédiaire est souvent de qualité très moyenne, et le service peu attentionné. Il faut souvent réclamer, faute de personnel en nombre suffisant ou suffisamment engagé (formé, bien payé) pour faire son travail correctement. Il y a des exceptions bien sûr, et une forte distorsion entre Paris et la province, mais c’est mon point de vue objectif après avoir visité 54 pays dans le monde.
- Dans les hôtels, globalement, la taille des chambres, les prestations attendues, la qualité du ménage effectué sont moins bons qu’à l’étranger également. Même causes (nombre, engagement, formation, paie) produisent les mêmes effets. Et le prix de l’immobilier absolument délirant dans certains endroits ne pousse pas à agrandir les chambres…
- Sur les sites touristiques, la désorganisation règne souvent, et la pression commerciale des vendeurs à la sauvette est incessante, et ce, dans tous les grands sites touristiques de France, sûrement pas suffisamment dimensionnés pour accueillir les flux de touristes.
Troisièmement, le prix des vacances en France, pour un service équivalent à celui pouvant être obtenu à l’étranger, est souvent très supérieur.
En effet, en cumulant coût du transport, coût de la restauration, coût de l’hébergement pour une famille de 4 personnes, l’addition est salée. Et donc la plupart des français partant en France doivent compromettre leur confort, en choisissant le camping ou les locations saisonnières plutôt qu’un hôtel… Et donc en devant faire la popote pendant leurs vacances comme à la maison… Est-ce vraiment un choix pour tout le monde ?
Conclusion
Par pitié, ouvrez les frontières ! Permettez aux étrangers, communautaires ou non, de découvrir notre beau pays ! Et permettez aux français qui le souhaitent de partir à l’étranger ! N’en ont-ils pas besoin, après 2 mois de confinement et souvent, de travail plus intense qu’à l’accoutumée ?