Mexico-Cancun en business class sur Turkish Airlines : prestation bâclée

Fraichement arrivé d’Istanbul à Mexico je suis resté avec les passagers en continuation pour Cancun pendant deux heures dans l’appareil vu qu’il ne nous était pas permis de débarquer.

Deux heures le temps faire le ménage, de charger la nourriture et d’embarquer des passagers qui poursuivront leur route vers Istanbul.

Voici donc le récit de ce court vol qui a une particularité : vous ne pouvez pas l’acheter car le segment Mexico-Cancun n’est pas commercialisé ! Mais on en reparlera plus tard.

Pour rappel voici le routing de ce voyage :

Ansi que tous les articles qui le racontent !

Review#TypeArticle
1Hotel Moxy Paris CDG (pas d’article, regardez nos anciens articles sur le Moxy Paris CDG)
2VolParis-Francfort – Lufthansa – Business Class
3VolFrancfort-Goteborg – Lufthansa – Business Class
4VolGoteborg-Istanbul – Turkish Airlines – Business Class
5VolIstanbul-Mexico – Turkish Airlines – Business Class
6VolMexico-Cancun – Turkish Airlines – Business Class
7HôtelRenaissance Cancun Resort and Marina
8HôtelRitz Carlton Cancun
9VolCancun-Istanbul – Turkish Airlines – Business Class
10VolIstanbul-Goteborg – Turkish Airlines – Business Class
11HotelGothia Towers Goteborg
12RestaurantEpoque à Goteborg
13VolGoteborg-Zurich – Swiss – Business Class
14VolZurich-Paris – Swiss – Business Class

Le vol TK184 entre Mexico et Cancun : un vol non commercialisé.

Pour l’anecdote et c’est peut être la chose la plus intéressante à retenir de ce vol est que le vol TK184 va de Istanbul à Mexico. Mais également de Mexico à Cancun. Et enfin de Cancun à Istanbul.

Cela n’est pas courant mais c’est loin d’être une anomalie.

Le vol garde le même numéro de bout en bout car il fait une boucle sans vraiment s’arrêter à sa destination.

2h d’arrêt à Mexico pour débarquer / embarquer des passagers, idem à Cancun puis il repart pour Istanbul. Il fait des stops mais ne s’arrête pas à proprement parler à sa destination vu qu’au final il s’agit d’un Istanbul-Istanbul qui fait deux arrêts en cours de route.

Si par exemple, on avait un Istanbul-Mexico-Cancun qui s’arrête la nuit à Cancun avant de repartir on aurait un numéro de vol différent pour le retour. Mais comme ici il n’y a techniquement qu’un vol il y a un seul numéro de vol pour trois segments.

Ceux qui ont lu notre article sur les libertés aériennes y retrouveront des sujets qu’on y a abordé : Turkish Airlines a le droit de transporter des passagers

  • De Istanbul à Mexico. (3e liberté)
  • De Istanbul à Cancun avec un stop à Mexico (8e liberté)
  • De Mexico à Istanbul avec un stop à Cancun (4e liberté)
  • De Cancun à Istanbul (4e liberté)

Mas pas de Mexico à Cancun, ce qui serait une 9e liberté qui ne lui a pas été accordée. Et pour la petite histoire si au lieu d’aller à Cancun il allait à Rio ça serait une 5e liberté.

Voilà pour l’exercice de mise en pratique des connaissances théoriques sur les libertés aériennes, maintenant passons au vol en lui-même.

L’attente à Mexico

Deux heures d’attente dans un avion vous me direz que ça n’est pas très réjouissant mais finalement c’est passé assez vite entre le stock de films que j’avais sur mon Ipad et le temps passé à observer le ballet du personnel d’entretien.

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Il faut admettre que la cabine d’un avion qui vient de faire près de 15h de vol n’est pas dans un état de fraicheur absolu. Il faut faire disparaitre les traces des différents repas, des papiers jetés çà et là ou abandonnés dans l’aumonière, récupérer des objets oubliés, récupérer les oreillers et couvertures pour les remplacer par des neufs, et une fois que tout est fini passer l’aspirateur.

L’air de rien c’est un travail intense et cela donne un ballet très organisé et millimétré qu’on a que rarement le loisir d’observer de bout en bout quand on est passager.

Et si beaucoup auraient préféré aller se dégourdir les jambes dans le terminal je me dis que pour le personnel faire le ménage dans un avion alors qu’un peu moins de la moitié des passagers est encore à bord ne doit pas être l’idéal non plus.

En cours de ménage un nouvel équipage arrive et nous sommes prêts à l’heure H.

L’embarquement

Je ne vais pas parler du notre vu que nous sommes déjà dans l’appareil mais de celui des passagers qui embarquent à Mexico, visiblement surpris de trouver des gens déjà confortablement installés à bord.

C’est justement là que je me suis dit que nous aurions pu finalement sortir de l’appareil. Vu que nous étions en zone internationale, les passagers qui embarquent sont également des passagers « internationaux ». Cela confirme donc à ce stade (j’avais encore des doutes) qu’aucun d’entre peux ne débarquera à Cancun mais surtout qu’on aurait pu sortir dans le terminal, ce qui n’aurait pas été le cas si on repartait d’un terminal « domestic ».

Deux explications à mon sens :

1°) La compagnie veut gagner du temps sur son process d’embarquement en n’embarquant que les nouveaux passagers et pas un appareil complet.

2°) L’aéroport est organisé de telle manière qu’il n’y a pas de croisement entre les flux entrants et sortants et qu’il est impossible de réembarquer sans passer l’immigration dans un sens puis dans l’autre. N’ayant pas fait de correspondance à Mexico depuis la fin des années 2000 je n’ai plus de souvenir sur ce point.

A vue de nez dans la cabine business 70% des passagers sont nouveaux.

Visiblement un passager n’est pas content et le fait savoir. Il parlemente avec l’hôtesse et, ce faisant, empêche tout le monde d’avancer vers sa place. Visiblement le siège qu’il a demandé n’est pas libre. Je n’ai pas tout entendu mais visiblement le dit siège était libre entre Cancun et Istanbul mais occupé entre Mexico et Cancun et il se plaignant de ne pas l’avoir sur les deux segments. Les joies (et les bugs) des vols un peu « originaux ».

La cabine

Inutile de vous refaire toute la présentation faite lors du vol précédent et que vous pourrez relire si le cœur vous en en dit. Voici donc mon siège.

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Le vol et le service

On repousse à l’heure en disant au revoir à l’Iberia qui était à côté de nous.

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Alors qu’on s’élève on peut admire le terminal.

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Quelques minutes plus tard nous survolons un aéroport qui ne semble pas abandonné mais plutôt pas terminé. Je me demande si ça n’est pas l’ex futur nouvel aéroport de Mexico dont le chantier a été arrêté du jour au lendemain et laissé à l’abandon.
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Ce B787 est vraiment silencieux au décollage.

On nous amène une bouteille d’eau.

Dans deux heures nous seront arrivés.

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On nous apporte alors notre collation et nous demande ce qu’on désire boire.

Si vous connaissez la réputation, excellente au demeurant, de Turkish Airlines et vous demandiez avec quoi nous allions nous régaler sur ce vol ….

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Je vous propose un plan de coupe pour admirer l’étendue des dégats.

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Visuellement c’est plus que quelconque. Gustativement c’est pareil. Du catering mexicain low cost qu’aucune compagnie européenne n’oserait proposer sur une business moyen courrier (et pourtant c’est un sujet sur lequel beaucoup ont des progrès à faire).

Je suis d’autant plus surpris que Turkish Airlines est capable de proposer beaucoup mieux même sur un vol intérieur de moins de 40 minutes entre Istanbul et Izmir par exemple.

D’accord les passagers déjà à bord, comme moi, ont déjà diné, pris un petit déjeuner et dans deux heures, pour eux, le voyage se termine.

D’accord pour les autres c’est juste une mise en bouche avant une vraie prestation entre Cancun et Istanbul.

Il n’en reste pas mois que cela fait vraiment déceptif pour les premiers vu ce qu’ils ont eu jusqu’alors et donne une mauvaise première impression aux autres. Et encore une fois vu mes expériences précédentes avec Turkish Airlines la durée du vol n’est pas une excuse.

Ceci dit je me vengerai sur le champagne dont je prendrai 4 coupes en regardant un épisode de The Squid Game.

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Je ravale ma déception en profitant du film et du paysage. Ca change de l’automne parisien et surtout suèdois que j’ai quitté moins de 24h plus tôt.
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Arrivée et débarquement

Une fois au sol commence un long taxi vers le terminal. L’occasion de voir un TAP qui vient d’arriver.

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On arrive enfin à notre point de parking pour….un débarquement par bus.

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Décidément ce vol est vraiment cheap niveau expérience. On a droit à un contrôle des cartes d’embarquement en bas de l’escalier, sûrement pour vérifier qu’aucun passager embarqué à Mexico ne descend.

Au moins on n’aura pas tout perdu : une photo en gros plan du réacteur de ce 787-9 avec ses dents caractéristiques que l’on retrouve également sur le B747-8 et 737 MAX.
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Si cela attise votre curiosité sachez le nom de ces « dents » est « chevrons » et qu’elles servent à rendre l’avion moins bruyant.

Bien entendu il n’y aura pas de bus spécial pour les passagers business.

Le trajet est d’une lenteur et d’une longueur…pire qu’à CDG. Une fois à bon port ils n’arrivent pas à ouvrir la porte du terminal pour nous faire descendre….

Bon après quelques manipulations on nous « libère ».

Le passage de l’immigration est lent, chaque passager passant une éternité à discuter avec l’agent, sortir des papiers …(je ne comprend pas pourquoi car à cette époque ni vaccin ni test n’étaient exigés pour rentrer au Mexique). Quand c’est mon tour…10 secondes suffisent pour que j’obtienne un coup de tampon. Il y a des choses que je ne m’expliquerai jamais, au nombre desquelles la fluidité avec laquelle je passe systématiquement au travers des formalités administratives lorsque je voyage.

Mes valises arrivent vite et je file vers l’hôtel. Autant vous dire qu’avec ma tenue « Suède en automne » je suis pressé de me changer.

Conclusion

Que dire d’autre que « un vol vraiment décevant » ? Une prestation très cheap qu’on peut justifier par la nature spéciale de ce vol mais justement c’est à ce genre de détail qu’on reconnait les bonnes compagnies des autres. Turkish Airlines m’a habitué à tellement mieux, même sur des vols domestiques, que la déception est à la hauteur des attentes.

Quand on ajoute à cela la gabegie au débarquement…

Bref on aurait davantage cru voyager sur AnadoluJet (la filiale low cost de Turkish Airlines) qu’avec sa compagnie mère.

Mexico-Cancun sur Turkish Airlines. en business Class

Cabine : siège
Cabine : propreté
Divertissement en vol
Nourriture : goût
Nourriture : recherche
Nourriture : présentation
Nourriture : choix
Personnel :Service
Personnel : disponibilité, amabilité
Débarquement
Ponctualité
Rapport Expérience/prix

Bâclé

Une prestation indigne du standing de la compagnie.

Bertrand Duperrin
Bertrand Duperrinhttp://www.duperrin.com
Voyageur compulsif, présent dans la communauté #avgeek française depuis la fin des années 2000 et passionné de (longs) voyage depuis sa jeunesse, Bertrand Duperrin a cofondé Travel Guys avec Olivier Delestre en mars 2015. On peut le retrouver aussi aussi sur http://www.duperrin.com où il parle depuis plus de 10 ans de la transformation digitale des organisations, son métier quand il est au sol.
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