Après, entre autres, les premières classes d’Air France, Emirates ou encore Garuda, c’est celle de Lufthansa que nous essayons aujourd’hui sur un Francfort-Hong Kong.
Une review qui commencera tout de même à Paris puisque c’est mon point de départ et donc l’aéroport où je me suis enregistré.
Zéro reconnaissance pour les passagers First chez Lufthansa
Je suis un peu en avance et il n’y a presque personne aux comptoirs d’enregistrement.
Pendant que je pose ma valise sur le tapis l’agent me demande mon passeport. Rien ne m’énerve plus que les personnes qui vous demandent de faire une chose alors qu’ils voient que vous n’êtes matériellement pas en capacité de le faire. Et le « passeport siouplait » siffle un peu à mes oreilles.
Il me remet rapidement mes cartes d’embarquement dans un étui ciglé « First Class » et m’indique où se trouve le salon. Et « bon voyage ».
Aucune attention particulière, aucun mot particulier. C’est bien la première fois que, sur une compagnie aérienne, je constate une absence totale de reconnaissance d’un passager voyageant en première classe lors de l’enregistrement, fût-ce sur un vol d’apport en moyen courrier
Direction donc le salon.
Entre les deux il me reste l’étape du contrôle de sécurité à franchir. Seuls la moitié des postes sont ouverts (donc 2/4) et l’un d’entre eux est dédié aux passagers prioritaires. Autant vous dire que l’autre est bien engorgé d’autant plus qu’il y a vraiment très peu de place dans les satellites du Terminal 1 de Roissy pour faire la queue. Le contrôle sera donc rapidement expédié pour moi et je me rends au salon.
J’ai vaguement l’impression de déranger les deux hôtesses d’accueil en plein milieu d’une discussion passionnante. L’une prend ma carte, la scanne, me la rend en me regardant à peine et m’envoie au salon business. Je pensais que les passagers en correspondance vers un vol first avaient droit au salon Senator mais visiblement non. Le vol d’apports d’une First se faisant en business on a le traitement business.
Niveau zéro de la reconnaissance donc et à la limite de la mesquinerie….
Je ne m’étendrai pas davantage sur mon séjour au salon que j’ai déjà présenté ici et le vol vers Francfort qui s’en est suivi…on se retrouve donc directement à Francfort après l’atterrissage là-bas.
Avion au contact donc pas de service Limousine. Et comme je suis en correspondance j’ai accès au salon First Class de la zone Z mais pas au très renommé First Class Terminal.
D’un point de vue pratico-pratique j’aurais pu sortir de l’aéroport pour le rejoindre à pied par l’extérieur. Mais voilà je n’avais pas envie de fournir d’effort supplémentaire et je voulais me mettre dans la peau du passager lambda, pas de celui qui s’est documenté avant.
Résultat : à moins de s’enregistrer et partir de Francfort ou se donner la peine de rejoindre le First Class Terminal à pied en sortant de l’aéroport pour y ré-rentrer, l’expérience First de Lufthansa au sol est inexistante et en aucun cas exclusive. Pas d’agent personnel, pas de limousine, pas de First Class Terminal. Même pas, comme le fait par exemple Air France, des emails présentant l’expérience « La Première », à quoi s’attendre, ce qu’on peut avoir à la demande, réserver en plus etc….
Donc le passager First de Lufthansa en correspondance à Francfort qui ne sait pas qu’en se prenant un peu en main il peut vivre une expérience tout à fait intéressante vit la vie du passager lambda en correspondance. Cette absence totale de proactivité de la part de la compagnie qui ne présente même pas ses services, cet écart de traitement entre le passager qui s’enregistre à Francfort et celui qui vient d’un vol d’apport est vraiment décevant.
Je me retrouve donc au Salon First Class de la zone Z….heu non en fait le salon Lufthansa de la zone Z dans lequel les First peut aller donc le Salon Senator dont j’ai déjà fait la review. Rien de différenciant pour le passager First qui est traité sans aucune forme de reconnaissance.
Vient l’heure de l’embarquement, direction la porte Z22.
C’est calme, les gens attendent tranquillement.
On annonce le début de l’embarquement et je suis un des premiers à monter à bord.
La cabine first de Lufthansa sur A340
Arrivé à ma place je suis immédiatement accueilli par l’équipage qui me débarrasse de mon blouson et me propose un verre. Je prendrai du champagne. Et je commence à disséquer la cabine.
Ayant embarqué le premier, le personnel, fort sympathique, me facilite la vie pour prendre les photos et me proposera même d’en prendre pour moi.
La First Lufthansa se compose donc de 2 rangées de sièges en configuration 1-2-1.
C’est très aéré, voire trop. Par contre niveau « privacy » on repassera. On est non seulement loin de ce qu’on a pu voir chez Air France, Garuda ou Emirates par exemple mais même loin des nouvelles générations de « business suites » qui déferlent sur le marché dans la classe inférieure.
Ceci mis à part le produit est agréable. Les matériaux sont agréables au toucher et l’atmosphère générale de la cabine très chaleureuse.
Je suis en 1K.
J’aime beaucoup la rose disposée à chaque place. Original
Il y a vraiment beaucoup de place pour les jambes. Peut être pas autant que sur Air France mais…ça doit être très proche.
Autre dispositif original….pour les personnes dont les jambes sont trop courtes pour atteindre d’ottoman, celui-ci peut se rapprocher sur simple pression d’un bouton.
Je me plains souvent que le réglage des sièges dans les « classes avant » est beaucoup trop compliqué pour Madame Michu, ici c’est limpide et compréhensible de tous.
De larges coffres latéraux contiennent le casque (à réduction de bruit bien sur) et permettent de ranger ses affaires.
Entre temps on m’a apporté un oshibori chaud, une coupe de champagne et de quoi grignoter. Par rapport à Garuda je regrette que les cacahuètes ne soient pas chaudes et fondantes, c’était un délice.
C’est un Pommery 2004 cuvée Louise ! Là je dis bravo je ne m’attendais pas à ça.
Un espace de service bar est installé au niveau du rang 1 et c’est de là que les deux hôtesses officient.
Un dispositif que je trouve vraiment très bien pensé. En effet elles n’ont pas à faire d’aller et retour dans le galley, sont à 3 pas de chaque passager. De plus ça leur permet de garder une conversation avec les passagers. J’ai trouvé que ça donnait une touche très chaleureuse à l’embarquement avec du personnel de bord présent, visible, attentif et réactif, voire proactif.
On me resservira plusieurs fois pendant que les autres passagers embarquent. Le chef de cabine principal passera également se présenter.
On me remet l’amenity kit et un pyjama. On ne me demande pas ma taille mais ils ont visé juste.
L’amenity kit est « standard » et ne fait pas forcément très premium.
Le pyjama a l’air sympa (on verra ce que ça donne plus tard) et en tout cas de très bonne qualité.
Autre bonne surprise : de vraies pantoufles très confortables, pas seulement les slippers jetables qu’on a souvent ailleurs.
Système de divertissement en vol
L’écran est de taille acceptable (voire petit pour une First), le catalogue de films « normal » sans être aussi profond à vue de nez que celui d’Emirates.
La télécommande est basique mais simple d’utilisation. Son pavé tactile qui sert à piloter les fonctionnalités de l’écran et naviguer dans le catalogue de divertissements est un peu déconcertant au début.
Rien que de très basique et je ne m’étendrai pas davantage sur le sujet. J’utilise de plus en plus principalement mon iPad en vol et de moins en en moins les IFE.
On est enfin prêts à décoller.
Le service en vol
Très rapidement après le décollage on nous amène un second oshibori chaud et on nous distribue les menus.
Le menu du dîner d’abord avec le traditionnel caviar en entrée.
A priori très tentant. Le choix est riche mais on évite le menu en 4 ou 5 services qui traine trop souvent en longueur et finit par être pénible.
La carte des vins est très bien elle aussi.
Comme je l’ai dit le Pommery 2004 Cuvée Louise est vraiment excellent. Quant au Laurent-Perrier Rosé Cuvée Alexandra que j’ai déjà eu sur Air France en première c’est également du très haut niveau.
Puis les vins
Plutôt pas mal….
La carte des alcools tient la route
Bien sûr on est sur Lufthansa donc on a un vrai choix de bières
Une belle sélection de thés et cafés
Et pour finir le petit déjeuner
On dresse la table, on me propose un choix de pain chaud et le service peut commencer.
Une vraie salière et un vrai poivrier….
On commence par un amuse bouche
C’est fin et ça glisse tout seul.
Les entrées arrivent sur un charriot. On commence par me servir le caviar, littéralement à la louche.
Puis ses accompagnements…
Une fois que tout le monde a été servi en caviar le chariot revient. En effet en First sur Lufthansa on n’a pas un choix d’entrée mais toutes les entrées. J’ajouterai donc la salade de poulet…
En plat je prendrai les crevettes.
Les noms des plats sont moins ronflants qu’ailleurs, ça fait moins de chichi mais au moins ça a du goût et ça tient au corps.
Pour accompagner tout cela, le vin rouge sud africain aura fait merveille !
Et les fraises en dessert
J’aurais bien aimé une glace mais il n’y en avait pas à la carte. Quelques minutes l’hôtesse reviendra triomphalement avec une glace qu’elle m’avouera avoir « prélevé » sur le menu de la business !
Je terminerai par un thé à la menthe avec lequel on me proposera des chocolats. Deux suffiront mais certains autres passagers ont fait du stock pour la nuit.
Ah j’oubliais…un petit cognac pour accompagner tout cela. Servi très généreusement.
La nuit à bord
Il est temps d’aller se coucher. Je passe aux toilettes me changer pendant que l’hôtesse met mon siège en configuration « nuit ».
Excellente initiative chez Lufthansa : au lieu de devoir, si nécessaire, s’assoir sur le couvercle des toilettes, celui-ci se transforme en une petite chaise plus confortable.
Il y aura tout ce qu’il faut pour avoir une tête convenable à l’arrivée.
Ca n’est pas super premium comme produits mais ça fait le travail.
Je trouvais la matière des pyjamas agréable, je confirme qu’esthétiquement ils sont aussi très réussis à mon goût et faciles à re-porter par la suite.
Retour à ma place. La mini paroi a été mise en position haute, le siège en position lit, le matelas et la couette ajoutés.
Tout le monde est déjà couché. La cabine fait très aérée et spacieuse.
Par contre comme je prévoyais, la faiblesse des séparations fait qu’en pleine nuit elle reste très lumineuse quand tous les écrans sont allumés ce qui, j’en suis certain, peut en empêcher certain de dormir. Et niveau privacy il reste du boulot.
Si en plus on oublie de couper l’éclairage des roses…
Bon, je ferai une excellente nuit de 8h. La literie est très confortable et les deux fois où j’appuierai sur le bouton pour qu’on m’apporte de l’eau le personnel sera très réactif.
Réveil et petit déjeuner
Comme souvent je zapperai le petit déjeuner histoire de prolonger la nuit. Le service n’a pas lieu trop tôt avant l’arrivée donc l’expérience du passager n’est pas gâchée.
Un thé me suffira.
Un passage aux toilettes pour me changer et à mon retour mon siège a repris sa configuration initiale.
On papote encore un peu avec cet équipage fort agréable et il est temps de se poser…
Le chef de cabine passe faire ses adieux, le personnel nous salue encore une fois et bloque l’accès de la cabine business pour s’assurer que personne ne débarque avant les passagers first.
Aucun accompagnement spécifique au sol, direction l’immigration puis la récupération des bagages.
Conclusion
Cette expérience en First sur Lufthansa me laisse un sentiment vraiment mitigé.
J’ai été vraiment surpris pour ne pas dire déçu par l’expérience au sol qui pour moi ne correspond pas du tout à ce qu’on attend d’une First.
Par contre, et c’est récurrent chez Lufthansa, j’ai trouvé le catering très bon et, surtout, le personnel de cabine professionnel, aimable, chaleureux, réactif. En fait sur Lufthansa l’expérience First se passe surtout dans l’avion, peu en dehors.
La cabine est toutefois à mon avis un peu « light » pour une première classe et un design plus privatif serait apprécié. On attend avec impatience ce qui sera mis en place sur les futur 777X.
Quant au catering je l’ai dit : peut être moins ronflant qu’ailleurs mais très bon et impeccablement bien servi. Mention spéciale pour les vins et champagnes.
J’en reviens à la sempiternelle question qui est de savoir si la compagnie allemande mérite sa 5e étoile Skytrax. Sur le produit First assurément non : c’est une bonne 4* mais si Air France est 4* alors Lufthansa ne mérite pas plus (mais pas moins). Par contre si on prend en compte la consistace du produit et la régularité du service, peu importe la classe, oui Lufthansa brille par sa régularité dans l’expérience client là où sa concurrente française propose le meilleur comme le pire. Mais depuis que Turkish Airlines a été rétrogradée à 3 étoiles, que penser de la crédibilité de Skytrax ?
Ah je précise : à 3300€ aller/retour on a un rapport qualité/prix imbattable sur une First. Je ne pense pas que ça vaille la peine de payer 2 ou 3000 euros de plus pour avoir un peu mieux (même si, vraiment, l’expérience au sol fait grincer des dents).
Pour info : le routing
- Paris-Francfort : Lufthansa Business (sans intérêt, pas de revue)
- Francfort-Hong Kong : Lufthansa First (c’est ici)
- Hong Kong-Séoul : Asiana Business
- Séoul-Shanghai : China Eastern Business
- Shanghai-Hong Kong : China Eastern Business
- Hong Kong-Munich : Lufthansa First
- Munich-Paris : Lufthansa Business (sans intérêt, pas de revue)
Lufthansa, First Class, Francfort-Hong Kong
Enregistrement
Embarquement
Cabine : siège
Cabine : propreté
Divertissement en vol
Nourriture : goût
Nourriture : recherche
Nourriture : présentation
Nourriture : choix
Personnel :Service
Personnel : disponibilité, amabilité
Débarquement
Lounges / service et expérience au sol
Ponctualité
Rapport Expérience/prix
Très bien
Malgré une expérience au sol totalement inexistante, Lufthansa propose en first un service en vol de grande qualité même si la cabine manque de privacy. Mais le tout à un tarif hyper compétitif.