Brussels Airlines ne disparaitra pas…et les low-costs long courrier ont du mal

Contrairement à ce qui était prévu, Brussels Airlines ne disparaitra pas pour être intégrée dans Eurowings. Une volte-face de la part de Lufthansa Group qui en dit beaucoup sur l’avenir des low-cost long courrier, en tout cas pour celles des compagnies historiques.

Quelque chose nous avait intrigué lors de la présentation de la très sympathique nouvelle cabine de Brussels Airlines: Lufthansa Group avait en effet annoncé de longue date que la compagnie Belge allait être intégrée dans sa filiale low-cost Eurowings. Certains avions avaient d’ailleurs commencé à être repeints aux nouvelles couleurs et transférés à la low cost. Dans ce contexte on se demandait pourquoi investir dans une nouvelle cabine assez premium et a fortiori dans une business pour une marque et un positionnement voués à disparaitre.

Brussels Airlines ne rejoindra pas Eurowings

On avait cru avoir un premier élément de réponse. La spécialité historique de Brussels Airlines c’est l’Afrique en raison de liens historiques assez évidents. Et pour ces mêmes raisons historiques les droits de vols vers ces destinations ne sont visiblement pas détenus par la compagnie mais par l’Etat. Ils ne feraient donc pas partie d’un patrimoine de la compagnie qu’on pourrait transférer à une autre mais la propriété d’un Etat souverain qui n’a logiquement nulle envie de voir sa « chasse gardée » tranférée à une low-cost étrangère alors qu’on peut y voir un élément de souveraineté, et un outil au service de sa diplomatie et de son économie.

On se disait donc que si le moyen courrier allait passer chez Eurowings il se pouvait fort que ça soit plus compliqué pour le long courrier et qu’à minima le réseau africain resterait opéré sous pavillon belge.

Lufthansa Group a fini par faire totalement machine arrière en annonçant que Brussels Airlines resterait indépendante et qu‘Eurowings abandonnait ses ambitions long courrier pour se concentrer sur le moyen courrier.

Autre très bonne nouvelle pour Brussels Airlines : celle qui passait pour une « sous compagnie » à la destinée incertaine au sein de Lufthansa Group va désormais être « alignée » avec ses soeurs que sont Lufhtansa, Swiss et Austrian. Vu le joli produit qui nous a été présenté l’autre jour je m’attends donc même à un premiumisation de la compagnie belge et ça n’est que mérité.

La low-cost long courrier n’a pas le vent en poupe

Derrière cette annonce se cache peut être également un constat, froid et lucide : le low cost long courrier ça ne fonctionne pas. En tout cas pas pour les compagnies historiques.

On a donc là le projet avorté de Lufthansa Group dans le low cost long courrier. Avant elle Air France avait également mis un terme à l’expérience Joon mais on peut dire que ça n’est pas le bon exemple tant le concept et le positionnement de Joon ont été nébuleux et illisibles.

Aujourd’hui, chez IAG, LEVEL a l’air d’aller convenablement mais aucune décision n’est prise quant à son futur.

On a couture de dire qu’on nait now lost, qu’on ne devient pas. Cela s’avère vrai dans la majorité des cas mais on remarque que le low cost long courrier peine à décoller.

Primera Air et Wow n’existent plus et si on parle moins des problèmes de Norwegian ça ne veut pas dire que la compagnie est sortie de ses difficultés, loin de là, sa situation étant même aggravée par les problèmes rencontrés par le Boeing 737 MAX.

Pour les compagnies historiques la leçon semble toutefois claire : qu’elles se recentrent sur ce qu’elles savent bien faire et arrêtent de violer leur ADN et leur culture. Quant aux low-cost « natives » il faudra encore du temps pour savoir si elles doivent encore améliorer leur modèle ou s’il n’est simplement pas (ou plus) viable.

Photo : A319 Brussels Airlines De kamilpetran via Shutterstock

Bertrand Duperrin
Bertrand Duperrinhttp://www.duperrin.com
Voyageur compulsif, présent dans la communauté #avgeek française depuis la fin des années 2000 et passionné de (longs) voyage depuis sa jeunesse, Bertrand Duperrin a cofondé Travel Guys avec Olivier Delestre en mars 2015. On peut le retrouver aussi aussi sur http://www.duperrin.com où il parle depuis plus de 10 ans de la transformation digitale des organisations, son métier quand il est au sol.
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