Edito : Notre monde complexe exige de la simplicité

Quel mois de janvier plein de surprises ! L’actualité du transport aérien, en France, et plus intense que jamais. Notamment chez Air France, ou l’arrivée de Ben Smith à la tête de la compagnie tricolore engage de nombreux changements tant attendus, et, sans nous vanter, prévus sur TravelGuys !

Une simplification nécessaire des marques chez Air France-KLM

Nous écrivions récemment que, chez Air France-KLM, la pléthore de marque était très confusante pour les passagers. Entre Joon, HOP!, Transavia, Air France et KLM, ce n’étaient pas moins de cinq marques qui représentaient le groupe franco-néerlandais. Avec autant de niveaux de services différents, d’appareils différents, de cabines différentes.

Pour le passager, difficile de s’y retrouver, entre compagnie pour Millennials, compagnie low-cost, compagnie traditionnelle ou soi-disant service premium non vraiment délivré.

En supprimant Joon est en reléguant HOP! au second plan, Ben Smith vient donc de prendre la meilleure décision prise chez Air France depuis plus de 15 ans : il s’agit de rationaliser les marques Air France et KLM en proposant des produits clairs, un pricing et une offre commerciale limpides, et une expérience sans couture de bout en bout.

Une stratégie de marques clarifiée

On peut encore espérer nombre d’améliorations, à l’instar de la multiplication des code-share sur Transavia, qui permettra de proposer depuis la province des correspondances utiles dans un Orly mieux adapté aux transferts par exemple.

Mais Rome ne s’est pas faite en un jour, et l’approche progressive de Ben Smith va dans le bon sens. Même les syndicats applaudissent à deux mains les efforts du Canadien à la tête du groupe.

Le premium, c’est surtout le service

Le prochain grand défi de Ben Smith est de s’attaquer au service dans la compagnie tricolore.

Si, chez sa sœur batave, le niveau de service est plutôt égal de vol en vol, ce n’est pas le cas dans notre chère compagnie tricolore.

Notre expérience et celle de l’ensemble de la communauté des voyageurs fréquents est très claire : le problème chez Air France, c’est l’irrégularité du service. Évidemment, le service est une donnée humaine, ce qui veut dire qu’il est très dépendant de l’humeur de l’équipage.

Monique, le symbole d’Air France

Mais lorsque que la plupart des procédures n’est pas écrite, il n’est pas possible d’assurer un minimum vital acceptable avec les nouveaux standards attendus à l’avant de l’avion, en classe La Première, Business, et même Premium Economy. Ben Smith va donc devoir s’attaquer aux Monique de l’aérien, celles qui pensent encore que le client les dérange pendant qu’elles lisent leur Paris-Match.

Se réjouir du malheur des autres

Avec la perspective du hard Brexit, qui aura des conséquences très importantes dans le monde du transport aérien européen, Air France-KLM a une fenêtre de tir importante en 2019.

Elle doit aller grignoter départ un IAG qui risque de se trouver en difficulté à partir du 31 mars prochain, date de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.

Avec Lufthansa, le groupe franco-néerlandais peut tirer son épingle du jeu, notamment de par les difficultés d’opération de British Airways, d’Aer Lingus et d’Iberia sur le territoire communautaire.

Comme un domino, ces belles dérives britanniques pourraient bien finir dans le désert de Mojave !

La clarification du positionnement d’Air France et de KLM, l’amélioration du service, doit permettre de reprendre des parts de marché sur le groupe britannique. Voyons comment Ben Smith joue cette carte dans les mois qui viennent.

Alitalia : y’a-t-il un pilote dans l’avion ?

Cela n’en finit pas : deux ans que le roman Alitalia traîne, sans repreneur sérieux, et sans aucune décision.

Quand le ver est dans la pomme, il ne faut pas hésiter à couper la branche…

La semaine dernière, nous devions connaître le sort d’Alitalia : il n’en a rien été, personne ne s’est prononcé. Pourtant, les synergies avec Delta Airlines et Air France sont importantes…

Pourquoi le groupe Ferrovie dello Stato ne prend pas les décisions qui s’imposent, soit vendre à Lufthansa, soit à vendre à Delta Airlines et à Air France-KLM ?

Le réseau domestique italien est une manne financière inexploitée pour Alitalia. La compagnie transalpine n’a pas su conquérir le marché, et a laissé s’installer les acteurs low-cost comme Ryanair et EasyJet, qui opèrent désormais nombre de vols intérieurs au sein du territoire italien. Meridiana, opérant maintenant sous la bannière AirItaly avec un investissement massif de Qatar Airways, continue de grossir sur le territoire italien.

La guerre des prix fait rage et, au lieu d’augmenter son niveau de service, Alitalia a voulu suivre…

L’année 2019 sera intéressante à tous points de vue, autant en France qu’en Europe. Nous sommes ravis chez TravelGuys de pouvoir décrypter cette environnement… Et vous, qu’en pensez-vous ?

Olivier Delestre-Levai
Olivier Delestre-Levai
Olivier est sur la blogosphère du transport aérien depuis 2010. D'abord contributeur majeur du forum FlyerTalk, il crée en juillet 2012 le site FlyerPlan, et rédige des articles à l'écho majeur chez les spécialistes de l'aérien. Il co-dirige désormais le blog TravelGuys avec Bertrand, en se focalisant sur l'expérience de voyage et les programmes de fidélité. Et bien sûr, tous vos articles préférés de FlyerPlan sont désormais sur TravelGuys !
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