Vu le succès de l’article écrit sur le même sujet début 2019 il semble bien que le sujet vous intéresse
Donc Wow Air, Air Berlin, Flybmi, Germania, Inselair Jet Airways et Primera Air, entre autres, nous ont quitté lors des 12 derniers mois. Celles là on s’y attendait. Plus surprenant même si on savait leur situation fragile nous avons aussi dit adieu à XL Airways et Aigle Azur. Et n’oublions pas Thomas Cook que personne n’a vu venir… ou plutôt partir !
Mais la situation de certaines compagnies continue de rester préoccupante et 2020 risque d’être compliquées pour elles.
Alitalia : le bordel à l’italienne
Désolé mais nous n’avons pas d’autres mots pour qualifier ce que vit Alitalia depuis 2017 et le retrait d’Etihad. Des repreneurs potentiels qui claquent la porte alors qu’on croit l’affaire entendue, un gouvernement qui n’arrive pas à monter un projet pour la compagnie, franchement on ne sait pas ni ou va Alitalia ni avec qui.
Un nouvelle perfusion de 400 millions vient de lui être octroyée par l’Etat mais au rythme ou vont les choses (et les pertes) cela ressemble davantage à un cautère sur une jambe de bois.
A ce stade on ne voit pas Alitalia disparaitre mais la seule issue viable semble une nationalisation pour « nettoyage et dégraissage » afin de rendre la compagnie séduisante pour d’éventuels repreneurs.
On parie de dans un an le feuilleton du sauvetage d’Alitalia sera encore d’actualité ?
Norwegian continue à se battre
Nouveau PDG pour Norwegian, Jacob Schram, qui a pour mission de remettre enfin la compagnie sur la voie de la profitabilité.
Fermetures de lignes et bases se succèdent pour remettre l’entreprise dans le droit chemin mais même si sa situation est préoccupante nous continuons de croire que Norwegian s’en sortir.
Elle a enregistré une perte nette au cours de chacun de ses deux derniers exercices (168,6 millions de dollars en 2018 et 219,2 millions en 2017) et publiera ses résultats de 2019 en février.
Hong Kong Airlines à bout de souffle
Le contexte politique de Hong Kong a de très mauvais effets sur les compagnies aériennes qui desservent l’île et les « locales » en particulier. Si Cathay Pacific arrive encore à tenir le choc ça n’est pas le cas de Hong Kong Airlines, la 3e compagnie de la ville.
Fin novembre la compagnie était incapable de payer la moitié de ses salariés et a supprimé le divertissement en vol dans ses appareils faute de pouvoir payer ses fournisseurs.
Les autorités lui ont donné jusqu’au 7 décembre pour trouver du cash faute de quoi sa licence aurait été suspendue voire révoquée.
La maison mère de Hong Kong Airlines, HNA Group, a reçu entre temps un prêt de 568 millions de dollars en provenance de banques d’Etat chinoises mais sans qu’on soit sûr que la totalité de la somme aille à la compagnie sachant que HNA possède plus d’une vingtaine de compagnies dont Hainan.
Air India : le gouvernement envisage d’arrêter les frais
Que c’est difficile pour les compagnies indiennes. Après Jet Airways c’est donc Air India, la compagnie nationale propriété de l’Etat Indien qui est au bord du gouffre.
La privatisation, solution envisagée par le gouvernement, a échoué et les mots du ministre de l’aviation n’incitent pas à l’optimisme.
« La compagnie aérienne devra mettre la clé sous la porte si elle n’est pas privatisée. Une fois l’appel d’offres lancé, nous verrons combien de soumissions seront reçues. »
Vu ses effectifs pléthoriques, ses dettes et sa réputation peu engageante, pas sûr que les repreneurs se bousculent au portillon.
Kenya Airways : la nationalisation sinon rien
Les temps ont également durs pour la compagnie kenyane, membre de Skyteam. Son président a exhorté le gouvernement à accélérer le processus de nationalisation, seul moyen à son avis de sauver la compagnie.
Il entendu dupliquer le modèle d’Ethiopian, une compagnie d’Etat économiquement performante. A croire qu’en Afrique le contexte fait qu’une compagnie privée ne peut pas réussir.
Aujourd’hui Air France-KLM détient 7,8% du capital de Kenya Airways.
Thai en pleines turbulences
Le président de la compagnie thailandaise a tiré la sonnette d’alarme il y a quelques semaines, disant que la survie de la compagnie était en jeu. Depuis le président du conseil d’administration a donné sa démission.
La communication de la compagnie s’est voulue plus rassurante par la suite, disant qu’il n’y avait pas de risque de faillite à court terme.
Pour autant, les résultats trimestriels de Thai révèlent une perte de 6,1 milliards de Bahts (205 millions de dollars) avant impôts pour les six premiers mois, soit quatre fois la perte de la période précédente.
South African en procédure de sauvegarde
Nous disions l’an dernier que la compagnie sud-africaine était morte mais était la seule à ne pas s’en être rendu compte. C’est désormais chose faite et elle va être placée sous procédure de sauvegarde pour essayer de redresser ses comptes.
Les détails du plan de sauvetage ne sont pas encore connus.
On surveillera aussi Etihad qui continue à essayer d’assainir ses comptes sans que sa survie immédiate soit en question ou Malaysia qui devrait bientôt connaitre son repreneur.
Quelque chose me dit que 2020 risque d’être au moins aussi mouvementée que 2019.
Photo : B747 Thai Airways de Avigator Fortuner via Shutterstock