A l’occasion du salon Arabian Travel Market qui a eu lieu cette semaine à Dubai et qui a été l’occasion de présenter quelques produits très intéressants, notamment les nouvelles cabines Business moyen-courrier de Saudia et de FlyDubai, Emirates et Etihad ont annoncé un nouveau partenariat. Les soeurs ennemies du transport aérien émirati enterrent la hache de guerre et se lancent dans un premier partenariat commercial. Le premier d’une série à venir ?
Un timide accord d’interline
Sans en connaître les détails profonds, le communiqué de presse restant laconique, l’accord entre Emirates et Etihad semble, de prime abord, très timide.
En effet, les deux compagnies vont, dans un premier temps, mettre en oeuvre un accord d’interline. Dans le jargon de l’aviation commerciale, l’interline est la pratique consistant à permettre à une compagnie x de vendre un billet d’une compagnie y.
Dans le cas présent, et c’est l’argument principal développé par les deux compagnies pour mettre en oeuvre ce partenariat, il s’agit de pouvoir vendre des billets open-jaw, par exemple en proposant un aller Paris-Dubai opéré par Emirates sous numéro de vol Emirates et un retour Abu Dhabi-Paris opéré par Etihad sous numéro de vol Etihad.
Contrairement à un code-share, qui implique un partage des revenus et des coûts et une commercialisation sous un numéro de vol différent, il n’en est pas encore question dans ce partenariat.
Les bénéfices pour le passagers semblent donc limités, puisqu’à ce jour, rien n’indique si les tarifs seront combinés pour proposer un itinéraire plus avantageux que l’achat de deux one-way comme il est possible de le faire actuellement.
Aller plus loin ?
De nombreux observateurs prédisaient, juste avant la crise du COVID-19 et pendant cette dernière, une fusion à venir entre Emirates et Etihad.
Et ce, sur l’autel des difficultés financières de la compagnie basée à Abu Dhabi, et du déclin de son produit, pourtant positionné de manière plus Premium que celui de sa soeur dubaiote Emirates.
Est-ce pour autant les prémices de cette fusion ? Si c’est le cas, alors la fusion sera lente, très lente. A mon sens, les projets de fusion s’éloignent lorsque la situation financière s’améliore. A tort. Mais, comme nous le disions précédemment, la bulle post-COVID s’apprête à éclater dans l’hospitality et dans le transport aérien.
Ma prédiction est qu’Emirates pose ses pions, en attendant que sa concurrente décline dans les prochaines années.
Conclusion
Un timide partenariat, qui ne semble pas vouloir se développer dans le futur. Dommage pour Etihad qui aurait pu trouver le moyen de s’en sortir.