Air France et KLM viennent d’annoncer à leurs clients Platinum hier une évolution significative dans la qualification au sur-statut Ultimate : un changement de la période de qualification qui passe de 2 ans à un an.
En effet, jusqu’alors, il fallait atteindre 1800 UXP sur 2 ans, pour être qualifié au sur-statut Ultimate pour une période elle-aussi de deux ans. Ce sera désormais 900 UXP sur un an, avec une qualification pour une période d’un an.
Annoncé comme une amélioration par le groupe franco-batave… Que penser de ce changement ?
Ultimate, un statut qui n’en est pas un
Le statut Ultimate a fait les gorges chaudes de la blogosphère francophone du monde du voyage. Et pour cause, ce statut reflétait la montée en gamme de la compagnie tricolore et la reconnaissance de ses meilleurs clients.
Mais l’engouement a été de courte durée et nous nous en sommes émus sur TravelGuys au travers d’un article qui nous a beaucoup coûté : bénéfices très limités et qualification très très compliquée qui nous ont fait conclure que le jeu n’en valait pas la chandelle.
Et même si le statut a bénéficié d’un boost d’avantages en 2018, le manque de bénéfices tangibles et intangibles est frappant. La quasi-totalité des bénéfices est soi non garantie (au bon vouloir du personnel au sol et/ou des équipages) soit inutile pour 90% des clients Ultimate (Accès jusqu’à 9 personnes au salon par exemple).
Avec des critères de qualification aussi élevés, qui requièrent un niveau de dépenses stratosphérique, je réitère mes propositions de bénéfices tangibles :
- Un accès systématique au salon et aux services La Première lorsque l’on voyage en Business long-courrier, y compris en escale
- Un surclassement systématique sur les vols moyen-courrier en classe Business lorsqu’il y a de la disponibilité, et même si un plateau repas n’est pas disponible, pour garantir le siège du milieu bloqué
Que l’on vienne me prouver que leur coût est irréaliste ou que cela va occasionner une perte de revenus ! Je n’y crois pas du tout au vu des prix pratiqués post-Covid, et n’oublions pas qu’il s’agit des 1000 meilleurs clients d’Air France qui y laissent déjà une part significative de leurs revenus !
Les UXP, nouvelle monnaie directement liée au statut Ultimate
Fin 2017, Flying Blue a réformé en profondeur son programme de fidélité, le rendant purement revenue-based pour le gain de miles, et introduisant la notion de points d’expérience, Experience Points en anglais, d’où l’abréviation de XP.
Ce système est directement calqué sur le système utilisé par l’Executive Club de British Airways depuis des années et ses fameux Tier Points (TP). Ce système s’applique non seulement aux vols effectués sur Air France, KLM et les compagnies utilisant le programme Flying Blue, mais également pour tous les vols crédités sur Flying Blue et effectués sur une compagnie de l’alliance SkyTeam.
Or, et contrairement à ce que nous écrivions dans notre article de 2017, ce ne seront pas les XP qui seront utilisés par Flying Blue pour l’éligibilité au sur-statut Ultimate, mais une autre monnaie appelée Ultimate Experience Points ou UXP. La différence ? Seuls les vols effectués sur Air France et KLM comptent. Si vous faisiez 1800 XP en deux ans en volant sur Delta, pas d’Ultimate pour vous.
Pourquoi un tel changement sur les critères de qualification ?
J’imagine qu’au départ, Air France et KLM s’étaient inspirés du HON Circle de Miles & More (LH Group) qui avait le même genre de fonctionnement jusqu’à la fin de l’année 2022. Mais le passage de Miles & More en full revenue-based fin 2022 a eu raison des périodes de qualification sur deux ans pour les statuts Senator et HON Circle.
On peut également imaginer que le groupe souhaite faire un peu de ménage dans ses membres : la période de COVID a engendré une générosité un peu trop massive dans l’extension des statuts (tous statuts confondus) et ce passage à un an permet de disqualifier des voyageurs aux patterns de voyage irréguliers – Et comme il n’y a pas de roll-over des UXP : si vous faites 1200 UXP sur un an, vous ne pourrez pas vous servir du surplus de 300 sur l’année suivante et devrez en générer 900 à nouveau.
Tout ceci pour augmenter les bénéfices offerts aux membres restreints ? La simple évocation de cette idée semble déjà saugrenue aux dirigeants de la compagnie.
Conclusion
Tout ça pour ça ? Eh oui, en fait, on s’en fiche un peu de ce changement. Si seulement cette annonce s’accompagnait d’une augmentation des bénéfices Ultimate… Mais que nenni, il s’agit juste d’un effet de manche supplémentaire, un tour de magie qui continue de capoter.