Brasserie Mollard à Paris : trop inconstant

Chez TravelGuys on aime beaucoup les fruits de mer et ces restaurants qui ont acquis un rang d’institution au fil de leur existence. Au nombre de ces dernières on trouve la Brasserie Mollard qui fait face à à la gare St Lazare depuis 1867 (1895 sous sa forme actuelle) !

La brasserie Mollard : le concept

Pas grand chose à dire sur le sujet : c’est une brasserie parisienne traditionnelle, ce qui est déjà un concept en soi. Et pas n’importe laquelle puisqu’elle fut un des endroits les plus courus du tout Paris à l’époque ou le quartier St Lazare était en plein développement.

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Et une de ses spécialités est les fruits de mer.

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Le cadre

Mollard fait partie de ces établissements où on ne va pas que pour la qualité de ce qu’on a dans l’assiette mais également, et parfois même en premier lieu, pour son cadre.

Ici on est dans une salle du plus pur style Art Nouveau, salle qui est d’ailleurs classée.

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D’aucuns trouveront l’endroit usé et ayant besoin d’une cure de jeunesse, c’est vrai. Mais c’est également ce qui fait le charme de tels établissements. Trop « rajeuni » il en perdrait sûrement un peu de son âme.

La carte

Rien d’exceptionnel en termes de créativité, ce sont des endroits où on vient rechercher des valeurs sûres. Et bien évidemment une belle place est réservée aux fruits de mer.

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Et les propositions du jour :

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Le repas et les plats

Pour ce qui est de l’entrée je ne mettrai pas longtemps à réfléchir : ce sera une douzaine d’huitres de Belon. Pour le plat j’étais très motivé par la choucroute de la mer mais on m’informera qu’elle n’est pas disponible ce jour là. A cela deux raisons sont invoquées : d’abord le chef est en train d’en revoir la recette et ensuite (nous étions mi juillet), suite à la récente réouverture des restaurants tous les circuits d’approvisionnement ne fonctionnaient pas encore comme avant. Dont acte.

Je prendrai donc la blanquette de lotte.

Mais avant je commencerai par une coupe de champagne !

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Les huitres arrivent rapidement. Il n’y a pas grand chose à dire sur les huitres en restaurant : elles sont fraîches ou non et le restaurateur n’y est pas pour grand chose sauf à ne pas les laisser dépérir en espérant les vendre à un client.
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Et bien elles étaient excellentes. Je regretterai que le citron ne soit pas présenté dans un filet qui évite de retrouver des pépins dans son huitre, je crois même se souvenir que c’était le cas chez Mollard avant la pandémie…à moins que ça ne soit chez Garnier (son concurrent d’à côté). Bref c’est un point de détail quoiqu’à un certain montant d’addition les détails comptent.

Je note aussi l’absence de rince doigts. On me l’apportera après m’avoir desservi, après la bataille car j’ai eu le temps d’aller me laver les mains aux toilettes entre temps.

Le repas sera accompagné d’une bouteille d’un excellent Pouilly Fuissé de chez Joseph Drouhin.

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Puis vient la blanquette de lotte.

Des quantités pas astronomiques mais la présentation de l’assiette tient la route.

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Pendant ce temps j’ai eu le temps de vider mon verre de vin. Personne ne passant pour me resservir j’ai fait le travail moi même. Le serveur, très aimable au demeurant, repassera 10 minutes plus tard mais après la bataille encore une fois.

La sauce est légère mais un peu plate, ça manque de goût. Heureusement qu’il y a le riz safrané pour rattraper ça.

Quant à la lotte qui n’est pas un poisson qui sublime un plat par son goût elle en est rendue « triste » de par la sauce. Encore une fois heureusement qu’il y a le riz.

A ce stade je ne suis pas très emballé mais c’était avant que je m’attaque au second morceau de lotte, pas assez cuit comme le montre la photo.

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D’un seul coup on passe de moyen à vraiment pas terrible. Et c’est un problème de cuisine, pas de chaine d’approvisionnement (le contexte amenant il est vrai une certaine indulgence vis à vis des restaurateurs).

Je ferai l’impasse sur le dessert et c’était peut être une erreur. Une crêpe flambée aurait certainement relevé le sentiment d’ensemble.

Un thé à la menthe suffira donc.

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Là où le bât blesse c’est au moment de l’addition : un repas moyen cela arrive, à 129,45€ ça passe encore moins bien que le bout de lotte.

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Ca n’est pas, loin de là, la première fois que je mange chez Mollard et certainement pas la dernière mais cela met en avant une « caractéristique » du restaurant dont on se passerait bien : son irrégularité. Et je tiens à le préciser ici pour que vous ne vous fassiez pas une opinion sur un seul repas.

J’ai fait d’excellents repas chez Mollard où l’addition était totalement justifiée pour ce type d’établissement. Mais j’en ai fait quelques uns ou la nourriture était « hors sujet » et où, d’un seul coup, l’addition passait moins bien. C’est ce qui fait qu’il m’arrive d’aller à la concurrence quand je ne veux pas prendre de risque ou dans les temps qui suivent un repas comme celui-ci.

Il y avait le contexte de la réouverture récente avec une cuisine à remettre en marche, des équipes à remobiliser, des fournisseurs à retrouver mais là on ne parle que d’un problème de cuisson.

Le service

Comme à l’habitude ici très aimable, dans le plus pur style brasserie. Un petit problème de timing sur le service du vin mais je n’en suis pas mort.

L’ambiance

C’est vivant, bruyant diront certains mais ceux là ne doivent pas savoir faire la différence entre une brasserie et un restaurant. Et c’est cette vie qu’on vient rechercher dans ce type d’endroit.

Conclusion

Sans surprise un repas décevant. Le plaisir de retrouver cet endroit et ce cadre était réel mais à un moment il ne peut pas tout faire et tout rattraper. C’est d’autant plus dommage que l’établissement est capable de beaucoup mieux…mais il est également capable de ça et peut être un peu trop souvent même si les accidents ça arrive.

Brasserie Mollard

Cadre et ambiance
Intérêt de la carte
Présentation des plats
Qualité des plats
Quantité
Service
Rapport Expérience / Prix

Superbe cadre mais plat raté

Un repas décevant dans cette superbe brasserie Art Nouveau pourtant renommée. La faute à une lotte mal cuite et insipide.

Bertrand Duperrin
Bertrand Duperrinhttp://www.duperrin.com
Voyageur compulsif, présent dans la communauté #avgeek française depuis la fin des années 2000 et passionné de (longs) voyage depuis sa jeunesse, Bertrand Duperrin a cofondé Travel Guys avec Olivier Delestre en mars 2015. On peut le retrouver aussi aussi sur http://www.duperrin.com où il parle depuis plus de 10 ans de la transformation digitale des organisations, son métier quand il est au sol.
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