Sans annonce préalable, les compagnies nationales françaises et néerlandaises lancent leurs tarifs Business Light, accessibles dès aujourd’hui à la réservation, y compris sur les vols long-courrier.
Le groupe binational cède donc à la pression du unbundling, lancée par certaines compagnies du Golfe et d’autres compagnies plus mineures comme Finnair.
Quelles conséquences pour le passager ? Décryptage à chaud.
Un nouveau tarif Business sans les services habituels
Que cache cette nouvelle appellation Business Light ? Un billet en classe Business, mais sans les services au sol habituels. Si ces tarifs fournissent bien les services prioritaires SkyPriority, ils n’incluent pas l’accès au salon avant le vol, les bagages en soute ou le choix du siège avant le début de l’enregistrement.
Ce tarif est proposé uniquement sur certaines destinations pour le moment, mais à la fois sur Air France et sur KLM. Je trouve néanmoins Air France un peu en retard sur le sujet, sachant que beaucoup de compagnies reviennent dessus.
Une tendance lancée par les compagnies du Golfe et suivie par certaines compagnies européennes… Mais déjà en recul !
L’une des compagnies pionnières de ce phénomène, pudiquement appelé le unbundling, a été Qatar Airways, pourtant élue depuis plusieurs années meilleure compagnie au monde. Mais justement, cette meilleure compagnie au monde voulait préserver l’exclusivité de ses salons Business et à juste titre : l’expérience est réellement au-dessus du lot.
Mais depuis, la compagnie qatarie est revenue dessus, et leurs tarifs Business Classic incluent de nouveau l’accès à leurs salons Premium
Sa concurrente Emirates a elle aussi lancé ses tarifs Business unbundlés il y a quelques années, juste avant la crise du COVID, sans accès au salon ni service de chauffeur.
Rapidement, d’autres compagnies européennes ont emboîté le pas à ces deux compagnies du Golfe, comme Finnair par exemple, qui propose une Business Light dépouillée de tous services prioritaires.
Les majors, elles, proposent bien des tarifs Light en Business et parfois même en First, mais l’accès au salon reste inclus chez Lufthansa Group ou chez IAG.
Les compagnies américaines, elles, n’ont pas encore cédé à cette mode du unbundling, de même que les compagnies asiatiques.
Quelles conséquences pour les passagers fidélisés ?
Si cela va imposer aux passagers Business non fréquents des compagnies françaises et néerlandaises de payer séparément pour ces services, l’on peut s’attendre à ce que ces bénéfices soient « restaurés » pour les passagers SkyTeam Elite Plus voyageant sur ces tarifs Business Light sur Air France et KLM : accès au salon bien sûr, mais deuxième bagage gratuit et sélection préalable du siège.
Nous avons demandé confirmation au service de presse de la compagnie qui nous a confirmé ce point. C’est un plus, notamment par rapport à certains tarifs chez British Airways et Lufthansa, où les bénéfices du programme de fidélité ne s’appliquent guère.
Pourquoi un tel déploiement ?
Evidemment, la réponse semble évidente : amener de nouvelles sources de revenu auxiliaires à la vente de billets Business, et accessoirement mieux se positionner en termes de prix pour sortir devant sur les comparateurs en ligne et les GDS Corporate. Tout ceci dans un contexte de guerre des prix en S2, après un été meurtrier en classe économique.
Et évidemment, les anciens tarifs tout inclus deviendront forcément les nouveaux tarifs Light…
Stay tuned!