Etihad multiplie les accords de codeshare ces derniers temps mais alors que les plus récents semblaient relever d’une certaine logique, le dernier avec TAP peut nous en dire plus sur la réelle stratégie de la compagnie.
Etihad et le refus d’une stratégie d’alliance
Historiquement Etihad a toujours préféré les partenariats bilatéraux aux alliances. En effet contrairement à sa voisines Emirates elle n’a pas la taille critique pour survivre seule donc elle doit d’une manière ou d’une autre trouver des partenaires sur lesquels s’appuyer.
Toutefois des annonces récentes ont pu faire croire à un revirement de stratégie.
Tout d’abord l’annonce d’un partenariat renforcé avec Air France-KLM qui avait laissé certains penser à une future entrée d’Etihad dans Skyteam voire, hypothèse totalement illusoire, à un rachat.
Une hypothèse qui avait pris encore plus de corps suite à l’annonce d’un accord de codeshare global avec SAS, la dite SAS devant a priori rejoindre Air France-KLM dans les années à venir.
Une telle convergence n’était certainement pas due au hasard et cela laissait logiquement augurer, sinon d’un rapprochement capitalistique, tout au moins d’une possible entrée d’Etihad dans Skyteam.
C’est dans ce contexte qu’intervient l’accord de partage de code avec TAP annoncé cette semaine.
Etihad est agnostique en termes de partenariats
Ce partage de code rappelle à ceux qui commençaient à s’emballer à propos d’une entrée d’Etihad dans Skyteam que la compagnie du Golfe tient à son indépendance et joue la carte des partenariats de manière opportuniste.
Oui elle s’est sérieusement rapprochée d’Air France-KLM et SAS.
Mais cela ne doit pas nous faire oublier ses partenariats avec Air New Zealand, Air Canada, ANA, Asiana et Brussels Airlines côté Star Alliance et Malaysian Airlines, Royal Air Maroc, Srilankan Airlines et American Airlines côté OneWorld (sans compter Oman Air qui rejoindra l’alliance prochainement). Ajoutez à cela Garuda Indonesia, Korean, Air Europa (qui devrait rejoindre OneWorld) et Saudia côté Skyteam. Elle a également récemment renforcé son partenariat avec Emirates.
La seule conclusion qu’on peut tirer de tout cela est qu’il ne faut pas voir dans les dernières annonces d’Etihad une quelconque préférence pour une alliance donnée par rapport à son futur, simplement une volonté de tisser des partenariats bilatéraux de manière opportuniste lorsque l’occasion se présente.
Et d’ailleurs pourquoi rejoindre une alliance, et surtout la plus faible des trois, lorsqu’on dispose déjà d’un tel réseau de partenaires ? Ce serait se fermer des portes plus que d’en ouvrir.
Conclusion
Les récentes annonces qui ont pu laisser croire qu’Etihad se rapprochait de Skyteam ne doivent pas faire oublier les autres partenariats d’Etihad qui ne montre finalement aucune préférence en termes d’alliances.
Le récent partenariat avec TAP est là pour le confirmer, à moins que le sort de la compagnie portugaise ne soit déjà scellé et qu’elle soit vouée à rejoindre Air France-KLM ? A ce stade nous n’osons pas croire que les dés soient déjà pipés alors que l’appel d’offre n’est pas encore lancé.
Image : B787 Etihad de Kent Raney via Shutterstock