Jusqu’à présent pour obtenir une indemnisation d’une compagnie aérienne, par exemple en cas de retard, ou réclamer des miles non crédités sur le programme de fidélité, il fallait prouver qu’on était bien à bord de l’avion en fournissant sa carte d’embarquement.
Or il pouvait arriver que le passager ne soit plus en possession de la dite carte, perdue, égarée ou effacée du mobile. Impossible donc de se faire indemniser et, soit dit en passant, une manières très simple pour les compagnies de se dédouaner de leurs responsabilité, aidées en cela par la justice qui elle-même exigeait que cette preuve soit produite.
Mais ça c’était avant la GDPR (General Data Protection Regulation) ou RGDP en français (Réglementat Général sur les Données Personnelles).
AirHelp, une entreprise dont le métier est justement d’aider les passagers à se faire indemniser a en effet utilisé cette réglementation de manière astucieuse pour avoir gain de cause.
En effet d’après le RGPD (art.15) tout citoyen européen peut demander l’accès à ses données personnelles détenues par une entreprise. Et vous imaginez bien que la compagnie demandait de prouver que le passager était dans l’avion, elle, elle le savait parfaitement en fonction des données d’embarquement en sa possession, des tickets bagages et de la foule d’information collectée au cours du parcours du passager.
Entre fin 2018 et début 2019 ce sont ainsi 47 litiges qui ont été remportés par les avocats de Airhelp sur ce fondement. Et lorsque la compagnie refusait de fournir les données elle a été également systématiquement condamnée.
Il faut bien garder en tête que le dispositif s’applique dès que le passager est européen, peu importe la nationalité de la compagnie sur laquelle il vole.
Photo : Carte d’embarquement De TravnikovStudio via Shutterstock.