Le surbooking est une pratique et normale et courante de la part des compagnies aériennes mais jamais agréable pour le passager qui y est confronté. Alors, que faire si vous vous retrouvez en situation de surbooking et êtes dans l’impossibilité d’embarquer?
Le surbooking, une pratique courante
Nous vous avons déjà expliqué longuement le fonctionnement du surbooking donc je me contenterai d’un rapide résumé ici.
Sachant qu’environ 5% des passagers ne prennent jamais leur vol pour des raisons très diverses, les compagnies aériennes sont autorisées à vendre plus de billets qu’il n’y a de places dans l’avion pour être sures de faire décoller des appareils pleins.
C’est une pratique totalement légale et qui fonctionne bien. Mais parfois il arrive que les prévisions de la compagnie ne s’avèrent pas exactes, que plus de monde se présente à l’embarquement que ce que l’appareil ne peut contenir et dans ce cas certains passagers seront refusés d’embarquer.
C’est à ce moment que cela devient intéressant.
Pour le passager dans une telle situation ses options différent en fonction de la compagnie qui opère le vol et des aéroports d’origine et de destination.
Surbooking en Europe ou avec une compagnie Européenne
Dans ce cadre c’est le règlement EU261 relatif aux vol retardés qui s’applique.
La première chose à savoir est que la compagnie a pour obligation de vous amener à destination. Elle vous mettra donc sur le prochain vol sur lequel il y a des places disponibles, sans frais, quitte parfois à vous faire voyager avec une compagnie partenaire ou concurrente (moins probable sauf si vous avez un statut sur leur programme de fidélité et/ou si vous voyagez en business…).
Elle devra prendre en charge hébergement et restauration si c’est nécessaire, ainsi que d’éventuels frais de transport pour quitter ou retourner à l’aéroport.
Mais vous êtes également éligibles à une indemnité forfaitaire allant de 250 à 600 euros en fonction de la distance du vol comme cela est détaillé dans l’article mentionné ci-dessus.
Attention ! Cela ne concerne que les vols ayant leur point de départ en Europe, peu importe la nationalité de la compagnie ou partant d’un pays hors Europe et ayant pour destination l’Europe si la compagnie est Européenne.
Cela fonctionne pour un Paris-Milan ou un Paris-Los Angeles peu importe la compagnie mais sur un Los-Angeles Paris cela fonctionnera si vous volez sur Air France, pas si vous volez sur Delta.
Et dans les autres cas ?
Nous allons regarder le cas des Etats-Unis
Le surbooking aux USA
Contrairement à une rumeur persistante le passager victime de surbooking aux USA n’a pas que ses yeux pour pleurer. Le passager a droit à une indemnisation en fonction de son retard à l’arrivée. C’est la Denied Bording Compensation (DBC).
Retard à l’arrivée | Indemnisation |
Moins d’1h | 0 |
Entre 1 et 2h (domestique) ou 4h (international) | 200% du prix du trajet aller simple dans la limite de $775 |
Au delà de 2h (domestique) ou 4h (international) | 400% du prix du trajet aller simple dans la limite de $1550 |
L’indemnisation doit être payée le jour même de l’incident.
Par contre les conditions sont plus restrictives qu’en Europe puisqu’en cas changement appareil ou de déclassement, par exemple, vous n’êtes pas éligible à une compensation.
Attention, il existe également une pratique beaucoup plus courante aux USA qu’en Europe. Lorsqu’un vol est plein on demande à des volontaires de laisser leur place et partir sur un prochain vol moyennant une compensation qui peut parfois être très intéressante. Mais sachez que si vous acceptez de procéder ainsi vous n’êtes pas dans de cadre de l’indemnisation légale.
Dans tous les cas l’indemnisation est payée sur le moment, en liquide ou par chèque.
A savoir
En cas de refus d’embarquement pour surbooking, soyez bien au courant de vos droits et n’hésitez pas à réclamer auprès des agents en porte qui peuvent avoir tendance à juste proposer un voucher si vous ne faites pas valoir vos droits.
Image : passager refusé à l’embarquement de OPOLJA via Shutterstock