Lundi 9 décembre 2019, le groupe Air France-KLM a annoncé un nouveau partenariat avec Qantas, encore plus avancé que celui existant actuellement.
Alors que Delta est actionnaire majoritaire de Virgin Altantic (qui n’est pas dans SkyTeam) et de LATAM (qui est jusqu’alors dans Oneworld) et les récents déboires de Kenya Airways, cette nouvelle confirme que les 3 alliances en place, à savoir SkyTeam, Star Alliance et Oneworld n’ont que peu d’avenir aux yeux des compagnies.
Décryptage sur ce nouveau partenariat, un peu tiédasse.
Des gains réciproques
Avec le nouveau partenariat, les membres du programme de fidélité Flying Blue pourront gagner des points d’expérience (XP), nouvelle métrique d’acquisition des statuts, lors de leurs vols commercialisés et opérés par Qantas, selon le même barème que celui des compagnies de SkyTeam
Quant au gain de miles, il se fera selon la classe de réservation Qantas :
- Première––F, A : 150 %
- Business––J, C, D : 125 %; I : 100 %
- Premium Economy––W : 110 %; R : 100 %; T : 75 %
- Economy––Y, B : 100 %; H : 75 %; K, M : 50 %; L, S, V : 25 %; G, N, O, Q : 20 %
La réciprocité dans le gain de miles est de statut est valide également sur les programmes de fidélité Qantas, Air France étant considéré comme un partenaire de plein droit.
Testons donc un vol domestique australien sur Qantas, pour voir le nombre de XP et de miles gagnés, par exemple, un Sydney-Melbourne sur un week-end lointain :
Le prix est correct, un peu au-dessus de 150€ le week-end (des prix comme on en fait plus sur Air France…). Le billet est réservé en classe O. Donc 25% de miles Flying Blue et 4 XP (2 pour chaque tronçon car ce sont des vols domestiques).
Des billets primes coûteux
En termes de billets prime, notre stratégie sur TravelGuys est assez claire : le montant des taxes est tellement élevé que le jeu n’en vaut la chandelle qu’en classe Business.
Tentons donc d’utiliser nos miles Flying Blue sur un vol domestique long, en l’occurrence entre Sydney et Perth.
Certes, le vol est long, mais demander 43000 miles pour un vol domestique en Business est ahurissant (et tous les vols sont ainsi, je suppose donc que c’est le montant minimum). Pour information, SAS ne facture que 45000 un transatlantique en Business.
En Economy, c’est plus décent en nombre de miles mais quand même assez élevé.
Pas du tout certain que l’utilisation des miles sur Qantas soit un bon plan pour les membres Flying Blue.
De maigres bénéfices liés aux statuts
On pourrait s’imaginer un partenariat plus large sur les statuts, mais il n’en sera rien, et les bénéfices sont limités à des avantages soft, requérant peu de moyens.
Air France-KLM, dans son communiqué, se limite à une phrase laconique : « Les clients Flying Blue Elite bénéficieront également d’avantages supplémentaires lorsqu’ils emprunteront les vols de Qantas, comme des services prioritaires à l’aéroport ou une franchise bagage plus généreuse« .
Sur son site Internet, Qantas est plus loquace, et précise que les bénéfices n’incluent pas l’accès au salon pour les passagers Elite+ par exemple.
Conclusion
Bien qu’un peu tiède, ce partenariat entre Air France-KLM et Qantas marque un vrai tournant matériel pour les alliances aériennes, impactant de plein fouet les passagers français.
Qantas a aussi un partenariat similaire avec Emirates… Et l’on pourrait envisager, à terme, une certaine transitivité… Peut-être ? L’avenir nous le dira.