Alors que le développement de la branche française de Transavia, la filiale low-cost du groupe Air France-KLM, était jusqu’alors bloqué par les pilotes du puissant SNPL, le groupe a annoncé mercredi dernier qu’un accord a été trouvé avec ces syndicats de pilotes pour booster le développement de la low-cost du groupe.
Des points de blocage majeurs et du ridicule
Deux verrous importants vont sauter :
- Le nombre d’appareils : Si la flotte de la low-cost est aujourd’hui limitée à 37 appareils, c’est parce que c’était le nombre maximal négocié avec les syndicats de pilote – Désormais, ce nombre ne sera plus limité, et l’on peut imaginer que la compagnie pourra recruter de jeunes pilotes en externe plutôt que de devoir systématiquement subir la masse salariale parfois importante des pilotes de la maison-mère ;
- Les bases : Le communiqué de presse du groupe laisse entendre le développement de bases alternatives à celles d’Orly et de certaines escales de province. Stay Tuned.
Le ridicule, c’était par exemple refuser l’accès au salon même aux vols en code-share avec Air France, et limiter le gain de miles, espérant que les clients fidèles restent sur la compagnie Premium… Mais essayez d’aller à Séville ou à Héraklion avec Air France
Tenter de rattraper la concurrence
Attention, dans le low-cost, il y a concurrence et concurrence.
A savoir le roi du low-cost en Europe EasyJet, et le roi de l’ultra-low-cost, Ryanair. Eux sont indépendants et ont une stratégie et une structure de coût qui leur est propre : il s’agit plutôt ici de préserver l’intérêt et les parts de marché du groupe plutôt que de les attaquer sur leurs routes ou de s’aligner sur leur structure de coût.
Mais il y a aussi les low-cost rattachées aux legacy, comme Vueling, Level ou Eurowings. Et c’est sur ce segment que doit se positionner Transavia, avec une rude concurrence :
- Eurowings a remplacé Lufthansa sur de nombreuses routes, et sa flotte atteint 159 appareils aujourd’hui ;
- Vueling atteint 122 appareils, plus 12 chez Level.
Transavia France + Netherlands atteint péniblement 55 appareils, soit moins de 2 fois mois que leur concurrent le plus petit… La route est donc longue et les marchés déjà saturés d’offres.
Développer les synergies avec Air France
Transavia est basé majoritairement à Orly, comme tout le court-courrier Air France. C’est l’occasion rêvée d’organiser des plages de correspondances entre Air France et Transavia, de multiplier les code-share et de faire de l’expérience sans couture. Expérience permise par le nouvel Orly qui joint (ou va joindre) tous les terminaux.
EasyJet et Vueling permettent déjà d’acheter des billets en correspondance sur leur site, chose nouvelle pour les low-cost.
Conclusion
De belles perspectives à venir pour le petit-poucet des low-cost européennes. Voyons ce que le groupe franco-néerlandais va en faire.