Edito : Après le Coronavirus, l’Eldorado du travel addict ?

Disons les choses comme elles sont : le secteur du voyage traverse une énorme crise qui va laisser des traces. Pour les hôteliers cela va faire très mal, notamment chez les indépendants. Pour l’aérien la crise était attendue. Enfin pas celle là et pas sous cette forme et pour d’autres raisons mais au final le résultat sera le même : consolidation, réduction des surcapacités voire disparition de certains business models qui n’auront pas fait la preuve de leur efficacité ou de leur résilience.

Ceci dit nous ne sommes ni en 2001 ni en 2008. On est dans le conjoncturel et pas dans le structurel. Alors bien sûr le marché va se consolider, certains vont y laisser des plumes mais bizarrement moins qu’on ne le pense. Si on avait eu une crise de marché on aurait eu des faillites et des rachats. Là nous sommes dans une crise globale qui va faire qu’au final les états seront obligés d’intervenir, ce qu’ils n’auraient pas fait sur une crise purement sectorielle.

Donc cela va repartir et pour l’instant les mieux informés s’attendent à un retour à la normal pour juillet ou aout. En tout cas pour l’Asie qui sort du tunnel et une partie de l’Europe qui suivra avec quelques mois de retard. Pour le continent Américain on attendra. Si près et si loin à la fois. Acceptons en l’augure et croisons les doigts.

Les industriels n’auront pas d’autre choix que de réamorcer la pompe. Redonner envie de voyager, donner envie de dépenser pour un voyage dans un contexte encore incertain car il y aura des avions et des hôtels à remplir.

Ces derniers temps la rubrique « bons plans » de TravelGuys est restée vide et vous comprendrez facilement pourquoi. Pourtant les bons plans existaient…comme du Paris-Melbourne à moins de 1100 euros en business. Mais on se demandait bien qui aurait pu être éligible à monter dans l’avion avec toutes les restrictions en vigueur. Mais la preuve qu’en cas de crise, quand il faut remplir les avions, les spécialistes du yield management savent y faire.

Dès qu’on y verra plus clair ce sera, pour un temps au moins, le festival des bons tarifs, de la promo à tous les étages (et dans toutes les classes) pour ceux qui sauront se décider vite. Sans compter les gestes prévisibles à l’attention des « frequent flyers » cloués au sol que les compagnies voudront sortir de leur attentisme. Il existe déjà de bons tarifs pour cet été mais nous déconseillons de prendre le risque avant d’y voir plus clair.

Dans l’aérien c’est sur et cela peut durer car il faut relancer tout le moyen et le long courrier. Dans l’hôtellerie peut être moins car elle peut se relancer sur une clientèle locale ou nationale qui préférera des vacances de proximité et n’a d’ailleurs pas cessé ses opérations même si elle a souffert.

Un rayon de soleil dans ces temps frustrants pour les grands voyageurs mais dont la déception est infime rien à côté de ce que vivent ceux qui travaillent dans le secteur et ne vaut pas grand chose quand on pense à ceux qui sont touchés de près ou de loin par le coronavirus.

Mais un rayon de soleil qui finira bien par arriver à un moment où beaucoup auront envie de « prendre l’air » dans tous les sens du terme. Alors si quelques promos peuvent vous décider à faire travailler hôteliers, compagnies aériennes, restaurateurs etc…ne vous privez pas. Etre solidaire en se faisant plaisir et en aidant au redémarrage c’est quand même mieux que « juste voyager.

Photo : Eldorado de SevenMaps via Shutterstock

Bertrand Duperrin
Bertrand Duperrinhttp://www.duperrin.com
Voyageur compulsif, présent dans la communauté #avgeek française depuis la fin des années 2000 et passionné de (longs) voyage depuis sa jeunesse, Bertrand Duperrin a cofondé Travel Guys avec Olivier Delestre en mars 2015. On peut le retrouver aussi aussi sur http://www.duperrin.com où il parle depuis plus de 10 ans de la transformation digitale des organisations, son métier quand il est au sol.
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