J’avoue, cet article va moins faire rêver que le dernier post de Bertrand sur Singapore Airlines, mais quand même.
Le commun des mortels, dont nous faisons (hélas) parfois partie n’a pas forcément les moyens de voyager en classe avant pour ses voyages personnels.
Vous trouverez l’intégralité du report chez nos confrères de Flight-Report.
Le choix et l’achat
En l’occurrence, je devais combiner initialement mes vacances en Thaïlande avec un déplacement professionnel en Inde. L’ensemble du voyage était donc prévu en classe Business avec prise en charge par mon employeur.
Néanmoins, quelques jours avant le départ, le déplacement a été reporté de quelques mois, et je me suis donc retrouvé sans billet d’avion pour rejoindre ma destination de villégitaure, Bangkok.
Beaucoup de compagnies du Golfe proposent des routings, tous plus intéressants, mais pas vraiment directs et parfois avec des correspondances longues dans des aéroports où je n’aurais pas accès au lounge, n’étant pas membre des programmes de fidélité de ces compagnies.
D’autre part, quelques amis m’avaient signalé ce que l’on appelle, dans le jargon des Frequent Flyers, un Mistake Fare (ou tarif erroné pour les Québécois qui me lisent) pour mon retour depuis Bangkok (bientôt, le détail de ce retour).
Aussi, la seule compagnie qui proposait un tarif abordable en aller-simple depuis Paris était la compagnie nationale russe, Aeroflot. Outre le fait qu’elle soit membre de SkyTeam, les horaires avaient l’avantage de minimiser les temps de correspondance et d’offrir un temps de voyage correct pour un prix imbattable : 300 €.
Je réservai donc ce trajet au travers de leur site internet, très bien réalisé (tout comme la version mobile du même site et l’application iPhone).
L’enregistrement à CDG
Quelques heures avant le départ, je procédai à mon enregistrement en ligne depuis l’application mobile. Malgré un petit bug (seule la première carte d’embarquement pour Moscou apparaissait initialement), tout s’est déroulé correctement.
Je suis arrivé à l’aéroport Charles-de-Gaulle 2h30 avant le vol pour m’enregistrer, au terminal 2C. Erreur : les comptoirs d’enregistrement n’ouvrent que 2h avant le premier vol de la journée.
Je patiente donc devant le comptoir SkyPriority en pôle position :
Mon bagage est enregistré jusqu’à Bangkok, et je suis invité à utilisé le salon Bangkok situé face à la porte d’embarquement prévue.
Les passagers SkyPriority n’ont pas accès au PIF et à l’immigration prioritaire à CDG : je patiente donc (peu) avec la plèbe, et le tour est joué en moins de 10 minutes.
Le salon et l’embarquement à CDG
Le salon Paris est situé dans la jetée d’embarquement qui se situe à droite du Duty Free, dans la partie 2C (la jetée d’embarquement des terminaux 2A et 2C est désormais fusionnée).
Il s’agit d’un ancien salon Air France. D’ailleurs tout est resté dans son jus, y compris la vaisselle, bien que le lounge soit opéré par City One désormais pour le compte d’Aéroports de Paris.
Rien de bien follichon, même si tout est de qualité, notamment les vins, nettement supérieure à l’offre d’Air France à CDG.
L’embarquement a commencé avec 10 minutes de retard en raison de l’arrivée tardive du vol d’apport, mais s’est terminé à l’heure.
Les priorités ont été scrupuleusement respectées par le personnel au sol.
Le vol CDG-SVO, sur Airbus A320
Ce qui saute aux yeux quand on rentre c’est premièrement, la froideur de l’équipage et deuxièmement, le bleu criard des sièges. Ce bleu est présent partout, du sol au plafond.
Lorsque l’on s’asseoit, le pitch est tout juste acceptable pour un vol de 3h. Pour un long courrier, c’est vraiment trop juste pour mes 1m89.
Heureusement, le siège du milieu restera libre sur ce premier vol.
Repoussage presque à l’heure et long roulage vers le doublet nord.
Le service commence par une boisson puis continue avec un plateau chaud, presque immangeable. Difficile de faire pire au départ de CDG.
Une seule boisson sera servie sur tout le vol.
Après le repas, la chef de cabine viendra me saluer en tant que membre SkyTeam Elite Plus et me remercier pour ma fidélité… Sans me demander si tout se passait bien ou si j’avais besoin de quelque chose. J’apprécie l’intention néanmoins.
Arrivée à l’heure à Moscou.
Correspondance à SVO et ce qu’ils qualifient de « salon »
Mon avion en provenance de Paris est arrivé dans la partie récente de l’aéroport.
Même s’il s’agissait d’une correspondance totalement internationale, un contrôle de passeport a lieu à nouveau à SVO (sans que je n’en connaisse la raison), avant de passer le contrôle de sécurité. Tout est très mal organisé : plusieurs contrôles de passeport mais une seule ligne de contrôle de sécurité occassionnent bousculades et resquillages en tous genre.
Bref, il me faudra 30 bonnes minutes pour repasser airside.
Une fois dans le duty free, ou plutôt dans la zone d’embarquement, je me dirige donc vers le terminal F d’où part mon vol pour Bangkok. Et là, passer du terminal D au terminal F est un retour vers le passé incroyable. Passer de l’ère moderne au pire de l’ère soviétique, avec un terminal complètement défraîchi, une odeur de cigarette froide qui prend au nez et une lumière totalement blafarde.
J’ai bien mis 10 minutes à trouver le lounge, dont rien ne dit à l’entrée quelles compagnies il accueille.
Je fus donc accueilli sans un mot, non par impolitesse mais parce que dans le salon, personne ou presque ne parlait anglais dans le personnel.
Comme le terminal, le salon est bloqué dans les années 60. Le problème, c’est que la nourriture aussi semble dater de la même époque.
Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour moi, j’ai beaucoup travaillé dans ce salon et ai été au téléphone la majeure partie du temps.
Embarquement à SVO et Vol SVO-BKK
L’embarquement a été annoncé directement dans le salon, avec un anglais approximatif, une heure avant l’heure de départ prévue. Il était effectivement en cours, une fois arrivé en porte, et la file SkyPriority était entièrement vide. Je fus repéré immédiatement.
La cabine était encore à demi-déserte lors de mon arrivée dans l’avion, et je suis resté un bon moment sans voisin, jusqu’à 5 minutes avant l’heure de départ…
Les couleurs de la cabine étaient ici plus harmonieuses, malgré la présence d’orange, et le pitch acceptable pour un vol de 9h.
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Une mini-trousse de confort était proposée, c’est toujours agréable et assez rare en classe économique.
Long roulage encore vers la piste, et décollage en plein coucher de soleil.
Après le décollage, les menus ont été distribués, puis les repas servis.
Collation plutôt bonne, rien à voir avec celle servie sur le vol précédent. Toujours une seule boisson servie et c’est beaucoup trop juste.
Cette fois, les sièges étaient équipés d’un IFE, mais la sélection proposée était vraiment trop limitée pour moi, donc l’IFE s’est quasiment limité à la géovision.
J’ai pu me reposer quelques heures néanmoins.
Au réveil, le petit-déjeuner servi était copieux et plutôt bon :
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Pendant la descente, en même temps que la distribution des cartes d’immigration pour Bangkok, la chef de cabine principale est venue me remercier pour ma fidélité en tant que membre Elite Plus, et me remettre une carte d’immigration prioritaire pour Bangkok. Excellent !
Arrivée à l’heure à Bangkok, et marche interminable vers l’immigration, heureusement déserte avec le passage prioritaire. Bagage arrivé en milieu de distribution malgré l’étiquette prioritaire.
Conclusion
Une prestation correcte pour un prix acceptable, voici un bon moyen d’atteindre l’Asie quand on veut partir à la dernière minute et que notre budget est limité. Certes, les infrastructures sont un peu datées à SVO, mais si vous n’y restez pas longtemps, vous n’en avez que faire !
Bref, on peut s’attendre à pire, et l’on aurait bien tort !
Une performance honorable, pour un prix correct
Enregistrement
Lounge
Cabine
In Flight Entertainment
Equipage
Repas
Ponctualité
Respect du programme de fidélité
Bon
Performance honorable pour un tarif de 300 euros aller-simple : catering très perfectible, mais confort acceptable et chaîne SkyPriority respectée de bout en bout.