Alors que l’ensemble des compagnies aériennes annoncent des niveaux de réservations équivalents à ceux en vigueur avant la pandémie de COVID-19, les annonces se multiplient en ce moment en vue de la saison d’été qui débute dans les prochaines semaines. Si Air France vient d’annoncer l’extension de son réseau moyen-courrier, toutes les compagnies ne sont pas égales ce renforcement de réseau.
Qatar Airways a annoncé la semaine dernière une nouvelle desserte sur Toulouse. Revenons sur cette expansion de la compagnie qatarie, qui continue son offensive dans les grandes villes européennes.
Une stratégie de flotte qui permet une certaine flexibilité
Contrairement à sa concurrence principale Emirates, Qatar Airways a historiquement fait le choix d’une flotte hétérogène, et qui montre une stratégie assez différente de sa concurrente.
Emirates, elle, ne possède que deux types d’appareils actuellement : le Boeing 777-300ER avec entre 354 et 442 sièges selon les configurations (2 ou 3 classes), ainsi que l’Airbus A380, de plus grande capacité, entre 484 et 615 sièges selon les configurations (2, 3 ou 4 classes).
A contrario, Qatar Airways possède de nombreux types d’avion dans sa flotte : du monocouloir avec l’Airbus A320, et du bicouloir avec de l’Airbus A330, A350 et A380 et du Boeing 777 et 787.
Ainsi, Qatar Airways se permet de desservir plus facilement certaines destinations, et c’est ainsi que la compagnie qatarie pourra ouvrir Toulouse à compter du 18 juillet prochain.
Une stratégie comparable à celle de Turkish Airlines
Même si les deux compagnies sont pas comparables en terme de produits, la stratégie de flotte est néanmoins similaire par certains aspects. Même si Turkish Airlines possède certains gros modules, elle les réserve en priorité pour les destinations long-courrier et préfère engager plus de fréquences avec des modules plus petits, y compris sur des destinations Premium comme Paris ou Londres.
Aussi, cette stratégie a permis à Turkish Airlines d’ouvrir de nombreuses villes en France comme Toulouse, Bordeaux, Lyon et Marseille, et bien évidemment, Paris, Charles-de-Gaulle.
On imagine donc que la stratégie de Qatar Airways est également de multiplier la desserte fine grâce à des modules de taille plus réduite. Néanmoins, c’est un Airbus A330 qui sera engagé sur Toulouse, et non un appareil mono couloir, en tous cas au départ.
Une concurrence frontale face aux majors européennes, mais surtout face à Air France
Qatar Airways profite de la relative vulnérabilité des compagnies européennes face à la réglementation de leurs états qui va leur imposer de restreindre les dessertes domestiques.
C’est déjà le cas en France pour les dessertes point-à-point en dessous d’une certaine durée de trajet en train, mais cela pourrait arriver y compris lorsqu’il y a un vol de correspondance.
De ce fait, le positionnement de Qatar Airways dans différentes villes européennes françaises permettrait de tirer partie de cette réglementation pénalisante pour les compagnies nationales.
D’ailleurs, l’expansion de compagnies étrangères comme Lufthansa ou British Airways dans les aéroports français traduit cette stratégie depuis quelques années.
Conclusion
Il n’est pas à douter que l’arrivée de la compagnie qatarie modifie les équilibres en terme de trafic long-courrier sur Toulouse aujourd’hui, et potentiellement dans d’autres aéroports français demain. On peut imaginer, Bordeaux, Montpellier, Nantes, et éventuellement avec des modules plus petits que l’Airbus A330.
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