Coup de tonnerre : Emirates cesse ses opérations

Emirates vient d’annoncer suspendre tous ses vols commerciaux du 25 mars prochain pour une durée indérerminée. Les vols cargo, eux, seront maintenus. (Voir en bas de l’article pour les mises à jour successives)

Cette décision s’accompagne de mesures salariales drastiques avec des baisses de salaires de 100% pour les présidents, 50% pour pilotes et certaines catégories de managers et dirigeants, 25% pour le personnel navigant commercial le plus gradé. Sauf les niveaux les plus bas de la compagnie ne seront pas concernés.

Nous avions eu des fuites de quelques insiders dans la journée de dimanche mais il n’y a pas eu besoin d’essayer de recouper puisque la compagnie l’a annoncé rapidement sur son compte twitter….avant d‘effacer son tweet dans la foulée.

Ii semblerait juste que la compagnie Emirati ait préféré attendre pour mieux soigner sa communication, notamment parce que le tweet était parti avant l’email reçu par la suite par tous les salariés. L’information était toutefois confirmée par nos « insiders » et une annonce « modifiée » a finalement été publiée par la compagnie.

[Mise à jour 23/3] Peu après son annonce, Emirates a fait machine arrière et maintient ses vols à destination de la Grande-Bretagne, la Suisse, Hong Kong, la Thaïlande, la Malaisie, les Philippines, le Japon, Singapour, la Corée du Sud, l’Australie, l’Afrique du Sud, les Etats-Unis et le Canada 

[Mise à jour 24/3] Enième rebondissement et changement de discours. Suite à l’interdiction des vols prononcée par les Emirats, Emirates et Etihad annulent cette fois-ci tous leurs vols sans exception pour une durée indéterminée.

De toute manière (voir plus bas) lorsqu’on voit le programme d’Emirates tel qu’il était annoncé au 21/3, une suspension totale jusqu’au 30 juin ne semble pas une hérésie.

Est-ce une surprise ? Oui et non. Dubai et sa compagnie allaient « moins mal » que les compagnies européennes par exemple. Mais à notre avis ses forces principales se sont subitement avérés être sa faiblesse.

• Son hub. Emirates a quasi exclusivement une clientèle de correspondance, très peu de personne ayant Dubai comme point de départ. Pour voyager il faut un point de départ et un point d’arrivée. Au fur et à mesure que les frontières se fermaient Emirates était soumis à une sorte de double peine car si le vol depuis Dubai vers un aéroport X était possible, aller de l’aéroport Y à Dubai ne l’était souvent plus. Et réciproquement. Plus difficile que quand on a une forte proportion de clientèle « locale ».

• L’A380. Le modèle d’Emirates (de la correspondance long courrier vers long courrier en gros volume) était quasiment le seul qui permette de rentabiliser l’A380, à condition que les vols soient pleins. Avec la baisse du traffic, l’A380 devient aussi inutile et cher à exploiter pour Emirates qu’il l’est pour les compagnies qui ont déjà décidé de s’en séparer ou le clouer au sol. C’est le paradoxe (ou pas…) de cette crise, les compagnies « globales » souffrirons plus que les autres.

N’oublions pas que Dubai accueillera l’exposition universelle à partir d’octobre 2020.

Pour information, les restrictions de vol Emirates telles qu’elles étaient prévues au 21 mars.

Photo : A380 Emirates Airlines de ZGPhotography via Shutterstock

Bertrand Duperrin
Bertrand Duperrinhttp://www.duperrin.com
Voyageur compulsif, présent dans la communauté #avgeek française depuis la fin des années 2000 et passionné de (longs) voyage depuis sa jeunesse, Bertrand Duperrin a cofondé Travel Guys avec Olivier Delestre en mars 2015. On peut le retrouver aussi aussi sur http://www.duperrin.com où il parle depuis plus de 10 ans de la transformation digitale des organisations, son métier quand il est au sol.
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