Si Airbus a lancé son A321XLR au salon du Bourget avec succès dans un contexte général de baisse des commandes sur un marché où les commandes de renouvellement ont déjà largement été passées ses dernières années c’est Boeing qui a réussi le grand coup médiatique de la semaine avec une commande de 200 737 MAX passée par IAG (British Airways, Iberia, Vueiling…).
Une commande tombée du ciel
Alors que le B737 MAX reste cloué au sol suite aux incidents rencontrés ces derniers mois, que certains se demandent s’il y survivra et que certaines compagnies demandent à l’avionneur de changer son nom désormais trop négativement perçu, personne ne s’attendait à voir Boeing enregistrer de commandes pour cet appareil lors du salon du Bourget. Et pourtant….
Comme quoi il n’y a pas que les 737 qui tombent du ciel, les commandes aussi avec une commande totalement imprévue de 200 appareils passée par le groupe IAG.
Une commande surprenante à plusieurs titres.
Déjà en raison des faits mentionnés ci-dessus qui n’incitent pas à l’optimisme pour le futur du programme.
Ensuite parce qu‘IAG n’est pas un client régulier de Boeing sur le monocouloir (ils ont d’ailleurs commandé 14 A321 XLR) même si le 737 MAX pourrait être pertinent sur certains longs courriers aujourd’hui opérés en bicouloirs, ou sur des routes peu intéressantes avec les appareils actuels ou encore pour remplacerles 757/767 d’OpenSkies.
Enfin parce qu’aucun appel d’offre n’avait été lancé pour cette commande, IAG étant rentré en négociation exclusives avec Boeing.
Autant dire que la chose a été très mal vécue chez Airbus qui désire aujourd’hui pouvoir faire une contre-proposition.
Une commande « en bois » ?
Une commande à prendre avec des pincettes cependant vu qu’elle ne comprend aucun achat ferme. On est davantage dans la lettre d’intention qui n’engage à rien que dans la commande proprement dite.
A l’inverse, cette déclaration ainsi que celle du CEO d’IAG disant qu’ils toute confiance en la capacité de Boeing de faire du 737 MAX un succès peut aussi être interprétée comme….la volonté de continuer avec Airbus.
IAG est en effet un très bon client d’Airbus sur le monocouloir et on peut imaginer qu‘ils ne voulaient pas qu’Airbus se croient un peu trop en terrain conquis chez eux. Dans cette logique cette « commande » permettrait de faire plaisir à Boeing (chez qui IAG achète du bi-couloir) en envoyant un signal positif au marché tout en faisant comprendre à Airbus qu’il allait falloir faire des efforts commerciaux pour vendre ses A321 XLR.
Qatar dans l’attente du 797 ?
Autre compagnie à témoigner sa confiance en Boeing, Qatar, qui n’imagine pas les passagers faire de longue distances dans un appareil à fuselage étroit et préfère attendre l’hypothétique 797 de Boeing. Ou en tout cas veut qu’on le croie. Avec le très provocateur Akbar Al Baker (le PDG de Qatar) il faut s’attendre à tout.
Bref on peut largement s’attendre à une future commande d’A321 XLR chez IAG voire chez Qatar, en attendant tout n’est que postures et négociations.
Photo : B737Max De Jordan Tan via Shutterstock.