Dans le cadre de la promotion d’Atlantic Airways et des Îles Féroé en France, Travelguys s’est rendu avec des confrères médias d’influence aux Îles Féroé, à l’invitation de la compagnie des Îles Féroé, Atlantic Airways et du GroupExpression.

Retrouvez le programme de la série d’articles qui seront consacrés à Atlantic Airways :

Review#	Type	Article
1	Découverte	Atlantic Airways : l’ambition atlantique
2	Vol	Paris-Îles Féroé sur Atlantic Airways : une excellente introduction à l’archipel féroïen
3	Vol	Torshavn-Klaksvik-Kirkja-Klaksvik : se mettre dans la peau de James Bond
4	Vol	Îles Féroé-Paris sur Atlantic Airways

Les Îles Féroé… Cet archipel tant mystérieux que la plupart d’entre nous ont survolé en route entre l’Europe et l’Amérique, ou simplement appréhendé dans un atlas ou un guide touristique en tant que « pays sans être un pays ». Mais peu sont les personnes qui imaginent que cet archipel de 50 000 habitants ferait un parfait théâtre de littérature saint-exupérienne : non seulement il y a trois fois plus de moutons que d’hommes, mais son unique aéroport, Vagar, abrite une compagnie locale, nommée Atlantic Airways. 

Comment la compagnie se développe et développe t-elle la notoriété de l’archipel féroïen ?

Atlantic Airways est plus jeune que les deux co-fondateurs de Travelguys : elle est née en 1988. La compagnie nationale des Îles Féroé, très confidentielle, possède une flotte de cinq appareils. Il y a certes 3 A320, dont 2 A320 Neo, opérant les lignes internationales, mais aussi deux hélicoptères Augusta Westland 139 opérant des liaisons entre les îles de l’archipel, la plupart d’entre elles étant trop accidentées pour abriter une piste d’atterrissage, et trop proches les une des autres pour justifier des vols commerciaux intérieurs.

Atlantic Airways est une compagnie à l’image des Îles Féroé, c’est à dire une grande famille. Et pour cause : la compagnie compte une trentaine de pilotes (dont 8 d’hélicoptère), et 70 à 80 PNC. Quant au reste des employés (vente, check-in, marketing, support, direction), il y en a environ 80. Impossible donc pour un équipage de faire un vol avec un collègue qu’on ne connait pas !

Cela confère à la compagnie féroïenne une impression de boutique familiale perdue dorénavant dans le monde de l’aérien. Néanmoins, son ambition est forcément tournée ailleurs. Le redécollage des activités touristiques après 2 ans de pandémie et son développement sont une priorité, et la compagnie nationale fait office de premier ambassadeur en ce sens. 

Les opérations de la compagnie sont historiquement tournées vers le royaume souverain des Îles Féroé : le Danemark. Continuité territoriale oblige. On trouve au minimum un, le plus souvent deux, si ce n’est trois fréquences quotidiennes pour Copenhague, en plus de la fréquence quotidienne opérée par le cousin germain, SAS (Scandinavian Airlines System). Cette liaison est stratégique. Beaucoup de féroïens sont des pendulaires danois pour lequel l’avion est le seul moyen de locomotion leur permettant de rejoindre leur affaire à Copenhague la semaine, et leur famille aux Féroé le week-end. On trouvera donc toujours un vol quotidien à 8:20 pour Kastrup (Copenhague), et un vol retour en soirée vendredi. Et on trouve alternativement une desserte de Billund ou d’Aalborg, deux des grandes métropoles du royaume à la sirène. 

Une stratégie claire voit néanmoins le jour avec l’expansion à de nouveaux marchés. Reykjavik, la capitale Islandaise, est desservie trois fois par semaine. Les Îles Féroé ont en effet un important accord de libre échange avec le voisin islandais. Mais plus au sud, Atlantic Airways vise, depuis 2019, Paris : une porte sur un grand hub européen était devenue vitale aux ambitions de la compagnie, avec le support de son codeshare Air France-KLM qui garantit des connexions depuis nombre de villes d’Europe grâce à la puissance du groupe franco-néerlandais.

L’ouverture à la saison été 2019 a néanmoins été abruptement mise à mal par la pandémie de Covid-19. Elle a repris en 2022, à l’aune des allègements de restrictions de déplacement. Depuis le 17 mai 2022, deux liaisons hebdomadaires relient Paris à Vagar, en A320.

La stratégie est aussi tournée vers le tourisme à l’export. En effet, le développement des routes entre Vagar et Barcelone, Palma de Majorque et les Canaries n’ont rien d’anodin à cela : les féringiens ont soif de soleil (n’oublions pas qu’à cette latitude, les nuits sont longues l’hiver) et plus on est au sud, mieux c’est. 

Quelle est la stratégie de service et de fidélisation ?

Les Îles Féroé, comme vu plus haut, sont un espace très restreint. Les choix sur le service à bord reflètent certains pans culturels de l’archipel, selon un culte à peine voilé du minimalisme. C’est ainsi que la flotte d’A320 de la compagnie est monoclasse. L’introduction d’une classe affaire ne trouverait probablement pas son public, voir le dérangerait. A l’instar du cousin SAS, les boissons vitales, eau, thé et café, sont gratuites. Mais pour le reste, un menu vous présentera les options du buy-on-board, que nous détaillerons dans les rapports de vol Paris-Vagar et Vagar-Paris.

L’apanage égalitaire de vigueur dans une communauté aussi restreinte que les Îles Féroé conduit également à certains choix sur les revenus de fidélité. Il existe bien un programme appelé Sùlubonus d’une simplicité déconcertante qui surprendrait plus d’un voyageur Flying Blue ou Miles & More. On sait facilement qu’il faudra 10 allers-retours Vagar-Barcelone en tarif LOW pour s’offrir un aller-retour avec ses points. Vade retro les calculs compliqués à base de distance, d’exclusion de taxes and fees, de segments mariés…

Ce choix se reflète aussi sur les niveaux de fidélisation. Le niveau Gold, à 20 000 points/an (donc 20 allers retours Vagar-Copenhague par an) vous offrira le fast track + Lounge à Copenhague (à défaut de pouvoir offrir ces services à Vagar, qui ne présenteraient sûrement aucun retour sur investissement qualitatif ni même quantitatif viable), et une pièce supplémentaire de bagage. Le niveau Basalt à 40 000 points vous offrira les prestations de nourriture et boissons à bord. On voit bien ainsi le tropisme très copenhaguois de la compagnie.

Quel futur pour Atlantic Airways ?

Atlantic Airways est et restera une compagnie réservée à un public restreint à habitudes de voyages très particulières. Néanmoins, la direction de la compagnie espère bien continuer à s’étendre autant que les slots de l’aéroport de Vagar le peuvent (il est à noter que les installations ne permettent même pas la maintenance, faite en à Rejkyavik par Lufthansa Technik).

La compagnie a d’ores et déjà commandé 2 A320 neo au salon du Bourget qui seront livrés d’ici 2027. Ce qui représente tout de même une croissance de 66% de la capacité de siège internationale par rapport à ce qui est proposé actuellement. Mais que feront ces appareils ? La direction nous confie vouloir ouvrir la liaison Vagar-New York. L’accord de la Federal Aviation Administration est venu, mais reste à savoir quel aéroport, comment, et quand. On plancherait sur une liaison par semaine… Pas de quoi faire de Vagar un hub, mais pourquoi pas amener quelques féringiens à la Grosse Pomme.

De même, une liaison vers Londres, un autre grand hub européen que la compagnie aurait dû ouvrir en mars 2020 si tout s’était bien passé, est toujours quelque part dans les cartons…

On ne sait ainsi pas vraiment là où l’avenir va amener Atlantic Airways, mais ce qui est sûr, c’est qu’on retrouve bien dans cette niche familiale tout le charme de l’aviation commerciale d’antan largement : une compagnie proche de sa clientèle qui propose les services attendus, couplé à une ambition très atlantique. Mais toujours abordable : les prix de la liaison Paris-Vagar démarrent à 97 euros aller-simple, sur le site d’Atlantic Airways. De quoi redonner une impulsion à la recherche du lieu de villégiature des congés d’été aux retardataires de 2022…