Qui aura la peau de Cathay Pacific ?

La compagnie Hong-Kongaise Cathay Pacific a été, comme ses concurrentes, durement touchée par la crise du COVID, voire davantage. Si les mesures sanitaires prises par le gouvernement amènent à se poser la question de la viabilité de la compagnie à long terme elles ne sont pas les seules raisons qui amènent à se faire du soucis pour son futur.

Cathay durement touchée par les restrictions sanitaires

Honk Kong a été un des endroits où les mesures sanitaires ont été les plus violentes, participant d’une stratégie « zéro COVID ».

Les restrictions de vols et la durée des quarantaine y ont été parmi les plus sévères au monde, réduisant quasiment à néant la capacité pour la compagnie nationale d’opérer. Aujourd’hui Cathay n’opère en effet qu’à 2% de ses capacités pré-pandémie, à des années lumières de la reprise, même imparfaite, que l’on constate en Europe ou aux Etats-Unis.

A un moment donné la compagnie a même pensé à relocaliser ses pilotes à Los Angeles en raison de la quarantaine de 21 jours imposée à toute personne rentrant sur le territoire.

Plus récemment l’autorisation donnée au personnel navigant de s’isoler chez eux au lieu de faire leur quarantaine dans un lieu dédié a été supprimée et la durée de la dite quarantaine a été augmentée. A cela s’ajoute l’interdiction des vols récemment promulguée concernant 150 pays où Omnicron est le plus virulent.

A ce stade la question de la survie de la compagnie mérite clairement d’être posée tant le pays est devenu inaccessible aux étrangers et les conditions sanitaires le travail de son personnel impossible.

Alors on peut également se dire que les pouvoirs publics feront tout pour sauver la compagnie vu les circonstances exceptionnelles. Mais rien n’est moins sûr !

Le jeu politique de la Chine à Hong Kong

Le retour de Hong Kong dans le giron Chinois ne s’est pas fait dans la douceur en raison de la volonté du pouvoir central de faire rentrer l’ex colonie britannique dans le rang. On en veut pour preuve les nombreuses manifestations contre les restrictions des droits et les atteintes à la liberté d’expression.

Cathay est le symbole de ce Hong-Kong capitaliste, triomphant, libéral, ouvert et tourné vers l’occident et son hub, avant la pandémie, une plateforme centrale du transport aérien régional. De là se dire que la disparition de Cathay ouvrirait la porte à une domination des compagnies nationales chinoises sur Hong-Kong il n’y a qu’un pas que le comportement du pouvoir chinois nous laisse penser qu’il sera aisément franchi.

Conclusion

Profondément impactée par les conséquences de la crise du COVID, Cathay Pacific est dans un état plus que préoccupant. Et rien ne prouve qu’il existe une vraie volonté politique de la sauver.

Image : A350 Cathay Pacific de JIMMOYHT via Shutterstock