Air France a récemment annoncé une importante commande d’Airbus A220 destinés à remplacer ses A318 et A319. Une décision pleine de bon sens tant pour la compagnie qui y gagnera en coûts d’exploitation que pour le passager qui y gagnerai en confort.
Ce qui nous a interpellé n’est pas tant le contenu de la commande que sa taille ! 60 appareils auxquelles s’ajoutent 30 options cela ne fait il pas un peu beaucoup pour en remplacer 47 ?
Le remplacement des A318/A319 : une équation qui ne tombe pas juste
De deux choses l’une : soit Air France a décidé d’augmenter son réseau moyen-courrier dans des proportions qui nous font dire que c’est plus hautement improbable, soit la compagnie a décidé d’utiliser les A220 pour également remplacer à terme des A320 voire des A321.
Quand on regarde la capacité de ces différents appareils il y a de quoi se poser des questions.
Les A318/A319 actuellement exploités ont une capacité qui va de 131 à 143 sièges.
L’A220 a une capacité de 149 sièges dont ce serait une sortie « par le haut » avec une augmentation des capacités à périmètre égal et une énorme croissance de l’offre si les 60 ou 90 A220 ne venaient remplacer que les « petits » Airbus.
Si on regarde par contre les A320 actuellement exploités ils ont une capacité qui va jusqu’à 178 sièges, 212 pour les A321.
Si, selon la commande, l’excédent 13 voire 47 A220 venait remplacer une partie des 43 A320 ou 20 A321 (vous voyez comme bizarrement les chiffres tombent « presque juste ») cela signifierait une réduction drastique de l’offre en moyen courrier. Peut être le seul moyen de retrouver une rentabilité convenable vu la structure de coûts de la compagnie mais également un risque : celui de ne pas pouvoir rebondir après une politique d’attrition et ne rester qu’un acteur régional à une époque où tout laisse à penser que le marché va rentrer dans une phase de consolidation
L’espoir d’une version allongée de l’A220
Airbus a annoncé pour l’an prochain une version de l’220 avec une masse maximale au décollage augmentée qui lui permettra un plus long rayon d’action mais sans augmentation de capacité. Du côté d’Air France il semble qu’on soit plutôt intéressé par une version allongée et à plus haute capacité de l’appareil vers laquelle la compagnie pourrait orienter une partie de ses commandes…si elle venait à voir le jour.
Chez Airbus on préfère « sécuriser » la production des avions en commande avant de se lancer (si cela devait arriver) dans la conception d’une nouvelle version.
Si celle-ci devait arriver dans des délais raisonnables on peut encore croire que si l’A220 vient remplacer des A320 cela ne se fera pas (trop) au détriment des capacités.
Sinon on sera bel et bien dans une logique d’attrition du réseau moyen courrier de la compagnie.
Photo : Air France A318 de By Natali Glado via Shutterstock
Articles similaires
Air France : le rebond est il possible après l’attrition ?
