Mardi dernier, le gouvernement maltais et Ryanair annonçaient la création de Malta Air, une nouvelle compagnie aérienne low-cost basée à Malte, dans la perspective d’un Hard Brexit du Royaume-Uni… Mais Malte a déjà une compagnie nationale, baptisée Air Malta, donc pourquoi créer une nouvelle compagnie sans doute massivement subventionnée ?
Ryanair a besoin de redistribuer sa flotte
Bertrand nous expliquait la dernière fois quelles étaient les potentiels impacts du Brexit sur les compagnies aériennes européennes, notamment celles dont l’actionnariat est massivement britannique.
Au-delà du fait de pouvoir continuer à opérer ses routes intra-EU grâce à ce mouvement, Ryanair profitera du pavillon maltais, reconnu pour sa douceur fiscale.
Pour les passagers, peu de changement, ce sera bien une compagnie no-frills, comme sa maison mère irlandaise.
Mais pourquoi une autre compagnie maltaise ?
Malte possède déjà sa propre compagnie aérienne, baptisée Air Malta. Cette compagnie opérant uniquement 8 appareils moyen-courrier, opère très souvent en partage de codes avec d’autres compagnies aériennes, toutes alliances confondues.
Mais que fait donc l’Etat Maltais, déjà actionnaire d’Air Malta, en soutenant financièrement Malta Air, au modèle économique semblable, au risque de concurrencer fortement la compagnie nationale ? C’est là toute la question. Si, d’un point de vue politique, on peut comprendre la logique de développement d’une nouvelle compagnie à des fins de dynamisation de l’emploi, la logique économique est toute différente, les conditions d’emploi des navigants de Ryanair étant connues de tous, et ce, au risque de détruire Air Malta à la santé bien fragile… Mais le premier ministre maltais semble bien loin de ces considérations !
A vouloir en faire trop, on en perd le sens commun… Bon week-end à tous !