En termes de services payants proposés aux passagers, les compagnies rivalisent d’imagination depuis 15 ans pour facturer un maximum à leurs clients en parallèle du tarif aérien et des taxes payées initialement : sélection des sièges, bagages supplémentaires, Fast Track aux aéroports, menus précommandés : la facture peut vite être salée.
Mais depuis quelques semaines, les compagnies européennes ont inventé un nouveau service payant : le siège attenant bloqué. Qu’est-ce que c’est et qui le pratique ? Décryptage.
Le siège attenant bloqué, une nouveauté qui n’en est pas une
Depuis près de 40 ans, le voyage intra-européen en classe affaires est traditionnellement déceptif : un plateau repas dont la qualité et la substance n’ont cessé de se dégrader, et même si les prestations prioritaires sont agréables dans les aéroports, ces dernières sont également accessibles aux passagers fidélisés.
La vraie différence néanmoins consiste en le blocage à bord du siège attenant au sien. Vraie différence lorsque l’on est corpulent ou lorsque l’on doit travailler sur son ordinateur : plus de bataille des accoudoirs et un vrai confort de travail.
Pendant longtemps d’ailleurs, le voyage en classe économique pour les passagers fidélisés signifiait aussi, la plupart du temps, siège attenant laissé libre.
Chez Air France par exemple, les agents au sol, dans le cadre de la préparation des vols, évitaient d’assigner les sièges attenants aux passagers Platinum.
Un siège attenant libre… Ou même une rangée entière rien que pour soi ?
La pratique du siège attenant bloqué était une bonne opportunité pour les passagers de monétiser ce service. D’autant qu’avec le temps, les compagnies aériennes européennes ont lancé la sélection du siège à la réservation, ce qui a empêché de bloquer ces sièges pour les passagers fidélisés…
C’est Air France et KLM qui lancent le bal de ce nouveau service. Aussi, au cours d’un enregistrement domestique entre Paris et Nice, un écran me proposant ce service s’est affiché.
L’écran précise bien que l’option proposée n’est pas garantie et si une vente massive a lieu, l’option payante sera remboursée.
Le prix ? Sur ce vol, plutôt raisonnable pour augmenter son confort.
SAS propose même l’option… en Premium !
C’est lors de mon récent enregistrement entre Boston et Paris que je découvrais que Scandinavian Airlines, SAS, propose cette option pour ses vols intra-européens en SAS Plus, la Premium Economy de la compagnie scandinave qui remplace la Business.
Car oui, vous pouvez avoir un billet Business sur un vol transatlantique et quand même avoir un voisin sur sa correspondance intra-européenne sur SAS !
Or, au moment de mon enregistrement pour Paris depuis Boston, il m’a bien été proposé d’acheter le siège attenant sur le segment Copenhague-Paris, ce que je ferais.
La compagnie scandinave facture cela 29 € sur cet itinéraire, un peu cher mais je n’avais vraiment pas envie d’un voisin.
Conclusion
Encore un service ancillaire supplémentaire, qui va certainement avoir tendance à se développer. La mayonnaise va-t-elle prendre ? Cela reste à prouver surtout si ce siège n’est pas garanti.