Si vous l’aviez pas remarqué, un Boeing 787 d’Air France était cloué au sol depuis plusieurs semaines. Pire encore : on commençait vraiment à craindre que d’autres exemplaires l’appareil le plus moderne de la flotte suivent le même chemin voire que la compagnie doive louer un ou plusieurs de ses 787 à d’autres compagnies afin de compenser la charge financière causée par des appareils qu’elle payait mais n’exploitait pas.
787 cloué au sol faute de pilotes instructeurs
La raison ? Un problème technique ? Un défaut de conception ?
Pas du tout. Un simple désaccord sur la formation des pilotes…ou presque.
Air France n’avait tout bonnement pas assez de pilotes instructeurs pour continuer à faire voler ces appareils.
En attendant d’avoir des pilotes instructeurs dédiés au 787, un appareil récemment arrivé dans la flotte, Air France faisait former et suivre ses pilotes de 787 par des pilotes issus du Boeing 777 en vertu d’un accord qui était arrivé à échéance le 30 avril avec les syndicats de pilotes. Les pilotes instructeurs étaient donc retournés sur 777 et Air France n’étant plus en mesure de respecter ses obligations en matière de formation et de suivi des pilotes il avait fallu se résoudre à laisser un appareil au sol.
Un levier de négociation déguisé ?
Cette non reconduction n’avait pas grand chose à voir avec le 787 puisque, bien qu’ils s’en soit défendu, il était bien évident que ça n’était qu’un levier pour le SNPL de faire pression sur la compagnie sur les négociations sur les salaires en cours par ailleurs causes d’une grève qui a mis les finances de la compagnie à mal.
Avec le départ de Jean-Marc Janaillac et la suspension (provisoire ?) du mouvement de grève, cet outil ne négociation perdait de son intérêt et un accord a finalement été signé ce lundi sur la formation des pilotes de 787.
Ca n’est pas pour autant qu’il faille s’attendre à revoir des 787 aux couleurs d’Air France revoler dans les premières semaines. Le retard pris en matière de suivi et de formation ne peut être récupéré en une nuit et un certain temps sera nécessaire avant de pouvoir recomposer des équipages navigants.
Pas sûr que la compagnie avait besoin de ça.