Alors que Paris ne sort pas de la grisaille depuis le début de l’automne, voici que des précipitations de neige s’abattent sur la France entière et sur la région parisienne en particulier. Eh oui, tenez-vous bien : c’est l’hiver et il neige. Et quand il neige, en France, rien ne fonctionne correctement. Pourrez-vous partir ? Rien n’est moins sûr : tour d’horizon de la situation.
Il faut déjà arriver à l’aéroport
Pour ceux qui habitent la région parisienne, ce n’est pas une question anodine. Pour la situation neigeuse de début février 2018, la totalité des transports par bus en Île-de-France était interrompue, les transports ferrés fortement perturbés (annulations nombreuses et fréquences réduites), et les transports en voiture individuelle (ou taxis/VTC) très ralentis en raison de l’état des chaussées.
L’alternative Bus longue distance n’est pas applicable car ils ne circulaient pas non plus en Île-de-France, et l’alternative Train Grandes Lignes est très lente et ne permet pas d’atteindre toute l’Europe et encore moins le monde…
La faute de Paris Aéroport ? Pas si sûr…
Mon dernier souvenir d’épisode neigeux remonte à décembre 2010. Je revenais de Catane pour rentrer à Montpellier où j’habitais à l’époque via Rome-Fiumicino et Paris Charles-de-Gaulle.
Mon vol au départ de Fiumicino était fortement retardé, et les agents de Fiumicino ont dû me rebooker sur un autre vol de correspondance à Paris.
A l’arrivée à Paris, encore très retardée, le vol pour Montpellier a été finalement annulé, et aucun hôtel ne pouvait m’être proposé par Air France, la totalité de la zone hôtelière de CDG étant complète. Une nuit de galère chez des amis : à ce moment là, Paris Aéroport, ex ADP, n’avait clairement pas les moyens de dégager les pistes et points de parkings de la neige accumulée.
Mais depuis, les choses ont beaucoup changé. Paris Aéroport a massivement investi dans de nouveaux équipements et a revu ses procédures.
D’ailleurs les tableaux de départ sont assez parlants : une seule compagnie subit la plupart des retards :
Air France massivement touchée par les épisodes neigeux, en images
Pour Air France, les dégâts des épisodes neigeux ont été importants, surtout pour les passagers. La compagnie a annoncé avoir dû annuler des centaines de vols moyen-courrier et plusieurs dizaines de long-courrier. Un enfer pour le personnel au sol, obligé de prendre en charge des milliers de passagers désoeuvrés.
Les passagers prioritaires ne sont pas épargnés :
Les enregistrements sont retardés et surchargés :
Des bagages sont retardés et stockés :
Enfin, les contrôles de sécurité sont ralentis par manque de personnel :
Pour ne rien arranger, l’agence Air France du terminal 2F est fermée par manque de personnel…
Et du coup, l’agence du T2E sur-sature :
Mais pourquoi Air France est aussi touchée alors que les autres compagnies ont opéré quasiment normalement ?
Air France souffre de sa taille à CDG, mais pas que…
Il est tout à fait normal qu’Air France soit plus touchée que les autres compagnies aériennes, Paris Charles-de-Gaulle étant son hub, et ses opérations étant plus importantes.
Mais le vrai problème en cas d’épisode neigeux, et qui n’est pas lié aux équipements de l’aéroport, c’est l’incapacité du personnel à se rendre à l’aéroport. Le personnel d’Air France est salarié et peut exercer son droit de retrait sans risque de sanction.
Le personnel des entreprises de handling, plus précaire, lui, n’ose pas forcément exercer son droit de retrait et se rend quand même sur son lieu de travail pour prendre son service.
Or, les compagnies étrangères utilisent ces sociétés de handling, ce qui peut expliquer les moindres annulations de ces vols.
Conclusion
J’étais ravi de prendre une autre compagnie pour ce déplacement professionnel, qui s’est donc déroulé sans encombre : prenez cette variable en considération lors de votre prochain déplacement par temps dégradé.